Meurtre, suicide, folie .
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Meurtre, suicide, folie .
A la veille du troisième confinement en un an il est probable qu’émerge un sentiment de survivre dans une ou plusieurs impasses. L’enfermement, les limites de mouvements, les fermetures de nombreux sites commerciaux et culturels, les mesures barrières, suggèrent une impasse spatiale. Malgré les aides gouvernementales, des salariés, auto entrepreneurs, patrons d’entreprises fermées, étudiants et précaires , vivent dans une impasse économique. La limitation des liens sociaux, le télétravail subi, l’interdictions des fêtes et cérémonies, la limitation des rituels, génèrent une impasse sociale. Les incertitudes quant à l’efficacité des vaccins, leurs effets secondaires mis en exergue, le surgissement de variants rendant caducs les traitements connus, les dates approximatives et mouvantes de la sortie de la pandémie, alimentent une impasse existentielle. Les fermetures d’écoles et d’université, ainsi que l’impression que les besoins des anciens sont privilégiés à ceux de la jeunesse préfigure une impasse générationelle.
Ceci étant dit, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pour certains, ces impasses sont des catastrophes, pour d’autres des désagréments, et pour d’autres encore des opportunités.
Des personnes sont dans de vraies impasses : baisse drastique des ressources, isolement, incapacité à assurer l’instruction des enfants hors de l’école, surendettement, logement insalubre, violences familiales. A l’autre bout du spectre, des personnes se représentent dans des impasses en transformant en drames des désagréments de la vie quotidienne. Dans les pays démocratiques et développés de nombreux citoyens, n’ayant pas connu les affres des crises et guerres, estiment que le confort, la liberté de mouvements, la consommation, la sécurité et les festivités sont « normales ». Il existe aussi des personnes en situations précaires et qui pourtant ne se vivent pas dans une impasse. Les impasses sont des réalités objectives et/ou des représentations subjectives.
Je choisis le terme impasse à dessein en me remémorant ce que nous enseignait dans les années 1970, Eric Berne , concepteur de l’Analyse Transactionnelle. En résumé, l’individu englué dans une impasse, s’il n’entrevoit pas de porte de sortie, se dirige inexorablement vers des issues dramatiques : meurtre, suicide ou folie. J’ose extrapoler ce phénomène aux groupes, organisations et nations.
L’actualité valide l’hypothèse d’Eric Berne. Les violences familiales sont exacerbées, des rixes entre bandes rivales ses répètent, les polémiques sont de plus en plus violentes. Les tentatives de suicides et les auto-mutilations s’accroissent, ainsi que la consommation d’antidépresseurs et de calmants. La prise ostentatoire d’alcools et de drogues lors de grandes fêtes clandestines est une forme moderne de danse sur un volcan. Les théories les plus « folles » inondent les réseaux sociaux.
Les effets psycho-sociaux du virus risquent d’être plus délétères que le virus lui même. Celles et ceux qui vivent ses impasses souffrent encore plus, en constatant que d’autres prennent la vie du bon coté. Ce qui suggère une impasse sociétale et politique.
Cet article serait criminel s’il restait sur ce constat. il existe plusieurs focales, méthodes et approches systémiques susceptibles de sortir renforcés des impasses. Citons, la distanciation, la lenteur, le recadrage de sens, l’humour, la dialectique volonté lucidité, la narration, les états désirés, les petits pas, la spiritualité. Ces méthodes sont applicables pour soi et pour aider, sans les assister, les autres. Et bien sur, une palette d’actions concrètes s’offre à nous : engagement dans des ONG, associations locales, groupes de paroles, plateformes d’appels, actions de solidarité…
Je m’engage à reprendre tous ces items lors de mes prochains billets.
Depuis peu, il vous est possible de commenter les articles directement sur le site Panodyssey. Profitez en !
Jean Louis Muller-Garcia travaille et réfléchit au sein du groupe ECOSYSTEMIC’S avec Eva Matesanz, Minh-Lan Nguyen, Stéphanie Flacher, André de Chateauvieux, également présents sur Panodyssey, Loïc Deconche, Vincent Gascon et Christophe Martel.
Eva Maria Matesanz il y a 3 ans
Merci Jean Louis de tes réflexions nourries. J'aurais appelé cet article résilience, une disposition intime qui peut être soutenue par des tuteurs de résilience. Je perçois un clivage très fort entre le constat massif et les techniques d'aide aussi absolues. Dans le lien de résilience il est un "compromis" ou du moins un contrat relationnel et social maintenu et continu.
Jean Louis Muller il y a 3 ans
Oui, j'ai hésité pour le titre et j'ai préféré entamer cette series d'articles par une dramatisation. Les prochains billets seront une palette de méthodes pour sortir de ces impasses, et au mieux ne pas s'y engager
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 ans
Je pense que cette crise annonce bien des défis. Nous ne l'avons pas vu venir ou nous n'avons pas voulu la voir venir...
Il va falloir se préparer sérieusement à l'imprévu pour gérer les suivantes car on ne pourra pas les gérer de la même manière...
Eva Maria Matesanz il y a 3 ans
Très agréable de se commenter ici entre nous, à coeur découvert comme nous écrivions déjà sur Panodyssey, et dans la confiance mutuelle. Merci Alexandre de votre vision et de votre engagement pour la mettre en oeuvre, de votre écoute et de vos réponses.
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 ans
Je vous en prie Eva.
Ce n'est qu'un début, nous avons réalisé 5% de la vision mais les 5% sont coulés dans un socle fondateur indestructible... 🚀
Merci à vous !
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 ans
Merci pour cet article.
Je crains fort que cette impasse - crise - COVID ne soit que la première ritournelle d'une longue symphonie pour le siècle en cours...
De nombreux feux sont au rouge vif : climat, accès à l'eau et la nourriture, concentration des richesses et des pouvoirs, confiance bien basse et espoir écorché dans un contexte où la population mondiale augmente, la terre elle n'a rien d'autre à proposer...
Jean Louis Muller il y a 3 ans
Oui, ces échanges sont un réel progrès et de surcroit fort agréables
Jean Louis Muller il y a 3 ans
D'autres impasses vont s'offrir à nous : rembousement de la dette, fin des subsides gouvernementaux, réchauffement climatique, tensions dans le monde... Surmonter celles du covid sera un bon investissement pour l'avenir
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 ans
Merci Cher Jean Louis pour vos encouragements. Nous sommes vraiment heureux que cette fonctionnalité suscite de l'enthousiasme de la part de la communauté !