Savez-vous être à la fois distant et impliqué ?
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Savez-vous être à la fois distant et impliqué ?
Je pourrais écrire une année entière sur l’assertivité, cette aptitude subtile à s’affirmer sans écraser, à se positionner sans céder. Vous en retrouverez des déclinaisons dans les méthodes d’efficacité personnelle qui s’égrènent au fil des décennies. Il est temps de poser les bases systémiques de cette approche, de plonger dans son essence.
L’assertivité naît dans le terreau d’une époque marquée par des bouleversements : les États-Unis d’après-guerre, un monde en reconstruction, un idéal universel face à la fracture idéologique incarnée par l’URSS. Cette posture, ancrée dans des valeurs humanistes, propose une alternative au jeu brutal de l’agressivité, à l’effacement de la passivité, et aux manœuvres subtiles de la manipulation. Elle est l’écho d’un appel à la modernité, à la prospérité, où être « bien avec soi-même » devient le prélude à être « bien avec les autres ». Une révolution discrète s’opère, un basculement des rapports de force au profit d’un équilibre intérieur. Adoptant une focale philosophique , l’assertivité est une déclinaison des philosophes des lumières, en particulier Emmanuel Kant.
Pourtant, l’assertivité ne se limite pas à un élan individuel. Elle s’inscrit dans un système global, épouse une pensée systémique des relations humaines. Lorsque le désaccord surgit, notre instinct nous pousse souvent à vouloir transformer l’autre. Mais ce pouvoir illusoire épuise plus qu’il n’accomplit. Il nous faut alors renoncer à cette bataille vaine et orienter notre énergie vers trois leviers d’action : réviser notre propre regard, repenser nos modes de relation, modifier le contexte. Ces trois axes, fondamentaux, s’imprègnent des réflexions ultérieures des autres courants du développement personnel.
Mais aujourd’hui, le monde a changé. Depuis l’essor de ces méthodes, le « moi » a triomphé du « nous ». Les fractures d’hier, ancrées dans la lutte des classes, se sont fragmentées en une mosaïque de tensions idéologiques et morales. Les réseaux sociaux amplifient le bruit, attisent les conflits pour nourrir le buzz. Le goût de la guerre se propage. Les classes moyennes, jadis piliers de la démocratie, rongées par le déclassement, se tournent vers des figures illibérales. Et les défis environnementaux ravivent des antagonismes profonds, opposant intérêts immédiats à enjeux collectifs.
Pour autant, il ne faut pas renoncer. Là où nous avons prise, concentrons nos efforts. Dans l’entreprise, par exemple, inutile de chercher à influer directement sur les stratégies dictées par les actionnaires ou les grandes puissances. Portons plutôt notre attention sur notre réseau immédiat : managers, collègues, équipiers, partenaires, clients. Là réside un espace d’influence réelle.
Dans la vie quotidienne, épargnons-nous l’énergie dépensée en vains débats sur les réseaux sociaux. Inutile de confronter des interlocuteurs englués dans leurs certitudes, prompts à l’insulte ou au jugement. Lorsque nous leur répondons sur le même ton, nous devenons leurs semblables, prisonniers de la même spirale de haine.
Est-ce à dire que nous devons nous replier sur notre zone de confort et nous désintéresser des enjeux et défis où nous n’avons pas directement « la main » ? Ma réponse est non. L’indifférence aux drames qui touchent l’humanité et la biosphère cache probablement un manque de courage ou un sentiment d’impuissance.
Il existe deux formes de passivité face aux épreuves de la vie. La première consiste à croire que nous ne pouvons rien faire. La deuxième , répéter à l’envi « il faut que », « y’a qu’à ! » Et se plaindre que personne ne fait rien ou que ceux qui agissent sont dans l’erreur ou le machiavélisme.
Pour promouvoir nos idées ou dénoncer des pratiques contraires à nos valeurs, il est plus efficace de s’engager dans des structures concrètes : associations, groupes de réflexion, syndicats, partis politiques. Ces espaces offrent l’occasion d’incarner les principes de l’affirmation de soi. Certes, les échanges avec des adversaires idéologiques y demeurent ardus, mais au sein de ces collectifs, une forme de dialogue constructif peut se déployer.
Ces réflexions s’appliquent tout autant aux autres approches du développement personnel. Mon prochain billet ouvrira une série de publications explorant l’analyse transactionnelle, autre facette d’un chemin vers des relations humaines apaisées et constructives .
Franck Labat hace 3 días
Et pour ceux dont le moi ne pourra jamais s'engager dans tout ceci : "associations, groupes de réflexion, syndicats, partis politiques."
Créez, mes amis... créez et inspirez ;-)
Merci Jean-Louis pour cette analyse pleine de bon sens. Il est bon de retourner aux origines des choses pour mieux les comprendre.
Jean Louis Muller hace 3 días
merci