Une femme est une femme (Jean-Luc Godard, 1960)
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Une femme est une femme (Jean-Luc Godard, 1960)
"Une femme est une femme", le troisième film de Jean-Luc GODARD (mais le deuxième sorti sur les écrans à cause de la censure de "Le Petit soldat") (1960) est aussi son premier en couleur. Et comme son contemporain et "collègue" de la Nouvelle vague, Jacques DEMY avec son troisième film "Les Parapluies de Cherbourg" (1964), Godard donne avec "Une femme est une femme" son interprétation toute personnelle de la comédie musicale qu'il s'amuse à déstructurer tant du point de vue du montage des images que celui du son. Il multiplie d'ailleurs les clins d'oeil à ses amis de la Nouvelle vague (Jacques DEMY n'ayant pas encore tourné "Les Parapluies de Cherbourg" (1964), c'est "Lola" (1960) qui sert de référence, notamment pour les scènes de cabaret avec Anna KARINA sans parler de l'emprunt de Michel LEGRAND et ses airs jazzy si reconnaissables mais on trouve aussi des allusions à "Tirez sur le pianiste" (1960) de François TRUFFAUT, à "L'Opéra-mouffe" de Agnès VARDA et à "À bout de souffle (1959) son premier film, c'est d'ailleurs Jean-Paul BELMONDO qui veut comme par hasard "ne pas le louper" à la TV) mais aussi aux grands noms de la comédie musicale hollywoodienne (Cyd CHARISSE, Gene KELLY future vedette des "Les Demoiselles de Rochefort" (1966) à Bob FOSSE). L'exercice de style est fort réussi, notamment en ce qui concerne l'usage de la couleur qui m'a fait penser à un détonnant mélange de portraits polychromes de Andy Warhol et de chauvinisme cocorico bleu blanc rouge! Le fond en revanche est bien léger et l'intrigue tient sur un timbre-poste. Il ne suffit pas de citer Ernst LUBITSCH pour avoir sa subtile "touch". Même si le badinage à trois reste charmant et élégant, Anna KARINA et surtout Jean-Claude BRIALY surjouent par rapport à un Jean-Paul BELMONDO qui reste parfait de naturel. Bref c'est rafraîchissant et récréatif, innovant et audacieux mais un peu plus de charpente aurait été bienvenu.