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La Tête contre les murs (Georges Franju, 1959)

La Tête contre les murs (Georges Franju, 1959)

Publicado el 25, abr., 2020 Actualizado 25, abr., 2020 Cultura
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La Tête contre les murs (Georges Franju, 1959)

Si les USA ont a leur actif plusieurs grands films d'hôpital psychiatrique (dont le plus connu est "Vol au-dessus d un nid de coucou") (1975) ce n'est pas un sujet qui semble passionner les cinéastes français. Il existe cependant ce très beau film aussi poétique que désespéré qui réunit deux talents: Jean-Pierre MOCKY qui avait alors trente ans et Georges FRANJU dont c'était le premier long-métrage de fiction. Le projet d'adapter au cinéma le roman de Hervé Bazin (qui avait été lui-même interné sur demande de sa famille) revient à Mocky mais les producteurs de l'époque, le jugeant trop jeune lui demandèrent de faire appel à un réalisateur confirmé. "La Tête contre les murs" doit beaucoup esthétiquement à Georges FRANJU qui en fait un brouillon de son futur chef d'oeuvre "Les Yeux sans visage" (1960). Outre le casting (Pierre BRASSEUR déjà dans un rôle de médecin, Edith SCOB dans un petit rôle mettant en valeur sa fragilité), on retrouve cet étonnant mélange de réalisme clinique venu du documentaire et d'onirisme flirtant avec le fantastique notamment dans les scènes nocturnes. Comme dans "Les Yeux sans visage" (1960), l'oppression exercée par les autorités médicales se traduit visuellement par des animaux en cage avec une grande volière remplie d'oiseaux. Mais le film doit tout autant à Jean-Pierre MOCKY. Un Mocky jeune aussi beau que mélancolique, pas encore provocateur mais déjà révolté, écorché vif. François Gerane, son personnage est passionnément épris de liberté mais il est fragile et idéaliste si bien que chaque tentative d'évasion se termine par un retour à la case départ. C'est que son père (Jean GALLAND) et le médecin "traitant", le Dr. Varmont (Pierre BRASSEUR) veillent, ce dernier se vantant du fait que personne ne puisse lui échapper. La discussion qu'il entretient avec son confrère, le Dr. Emery (Paul MEURISSE) dégage deux conceptions du traitement à réserver aux internés, débat que l'on retrouve aussi dans le cas des personnes incarcérées et de façon générale, dans celui de tous les inadaptés sociaux. Le Dr. Varmont pense avant tout à empêcher ses malades de nuire pour protéger la société alors que le Dr. Emery croit leur réinsertion possible. Mais l'humanisme du Dr. Emery semble inaccessible à la plupart des malades. Mocky a confié à Charles AZNAVOUR un rôle marquant, celui de l'épileptique et mélancolique Heurtevent (quel beau nom!) qui lorsqu'il comprend qu'il ne pourra jamais faire partie des patients du Dr. Emery ne parvient à s'échapper que dans la mort.

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