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Episode 56 : Un nouveau visage 

Episode 56 : Un nouveau visage 

Publicado el 29, jun, 2022 Actualizado 29, jun, 2022 Cultura
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Episode 56 : Un nouveau visage 

Un mois. Un putain de mois s’était écoulé et nous étions toujours en cavale, Joe, Léila et moi. Après plusieurs jours d’errance, nous avions eu la chance de tomber sur de vieilles habitations troglodytes quelque part sur l’ancien continent français, d’après ma boussole interne. L’ingéniosité de nos ancêtres m’étonnerait toujours. C’était rustique mais solide. Pas comme notre dernière planque…

Nous étions de sacré veinards, Joe et moi. Le niveau supérieur du bâtiment avait résisté au tremblement de terre et ne s’était pas écroulé sur nos têtes. J’avais réussi à nous sortir du tas de gravats qui nous avait enseveli. Joe était dans un sale état. Fractures multiples et une putain de plaie au niveau de l’abdomen. Heureusement, avec mon super cerveau, j’avais trouvé la notice du corps humain. Mais, malgré toutes les connaissances que j’avais réussi à puiser en quelques minutes sur le réseau, je n’avais pas la dextérité légendaire d’un chirurgien. J’avais fait ce que je pouvais. Et puis vu la gueule qu’il se payait déjà, il n’allait pas m’en vouloir pour une ou deux balafres de plus… Je n’avais pas, non plus, le matériel pour le soigner correctement. Nous étions dans de vieux bureaux et tout ce qu’il restait, c’était d’antiques fournitures : stylos, colle, scotch qui ne servait plus à rien, agrafeuse, ciseaux… alors j’avais dû improviser.

Quand Léila avait fait son apparition, je terminais de rafistoler notre ami. Autour de la seule bouteille d’alcool que j’avais pu sauver, elle m’avait raconté comment elle s’y était prise pour prendre la fuite. Le tremblement, c’était elle. Elle avait fait exploser le bunker piégeant les autres à l’intérieur et se faisant passer pour morte. Puis, elle avait profité de la panique générale pour se barrer discrètement et nous rejoindre. Par contre, elle n’avait jamais voulu m’expliquer qui était le cadavre qu’elle avait traîné jusqu’ici… et à vrai dire, je m’en fichais pas mal. J’avais bien d’autres problèmes à régler. L’air saturait rapidement en CO2. Pas d’eau. Rien à bouffer. Bref, si nous ne voulions pas crever ici, on avait intérêt à trouver une autre planque et fissa !

Nous avions attendu que Joe reprenne connaissance avant de foutre le camp. Mes soins semblaient avoir été efficaces. Il arrivait à se lever et à marcher un peu. Avec notre aide, il n’avait aucun mal à se déplacer. Alors, la nuit tombée, nous avions rassemblé les quelques affaires qu’il nous restait avant de déguerpir. Moi, enfermé dans ma combi qui puait la mort et Joe accroché à mon cou. Léila, devant, traînant ce corps inanimé enveloppé dans une bâche.

Nous avons dû marcher près d’une semaine, luttant contre un vent cinglant qui ralentissait nos pas, sans réellement savoir où aller. Nous crevions de faim et de soif. Joe était de plus en plus faible. Sa plaie saignait chaque jour un peu plus et, malgré tous nos soins, elle ne voulait pas cicatriser. Il avait besoin de repos, et vite. La journée, nous nous planquions dans des ruines, sous les racines d’un arbre, dans un vieux terrier… à l’abri du soleil, des satellites et surtout de la faune.

Et un matin, nous sommes tombés sur cette grotte artificielle. Sur ce village creusé dans la roche. C’était inespéré… Nous n’avions pas d’électricité, mais l’air était assez pur et surtout nous avions enfin de l’eau potable, provenant d’une source naturelle. Un véritable miracle sur lequel nous n’allions pas cracher !

Joe se reposait, reprenant rapidement du poil de la bête. Il était increvable, ce mec. Léila avait disparu, comme d’hab, sans prévenir, avec ce cadavre qu’elle traînait partout avec elle. Quant à moi, je sortais le soir pour chasser et faire de la cueillette. J’étais devenue une vraie gonzesse. Je faisais le ménage et la popote, m’occupais de Joe… je n’avais pas une minute à moi. Et mon enquête était encore une fois au point mort.

Je ne pouvais m’empêcher de penser à cet article à la con, avec ma photo en première page. De cette complicité flagrante entre Léila et moi sur ce cliché en noir et blanc. Quel était notre lien ? Et pourquoi l’auteur nous qualifiait de nouveaux visages de la résistance ? J’aurais voulu en discuter avec Léila, mais avant qu’elle ne se fasse la malle, ce n’était jamais le bon moment.

– Ne bouge plus, le bleu !

Je fis un bond sur le côté, la main serrant fermement mon arme. Une femme, sortit de nulle part, se tenait juste devant moi, le flingue pointé en ma direction. Elle me regarda droit dans les yeux et tira.

– Voilà qui fera un super repas !

Un serpent gigantesque et immonde tomba à mes pieds. Cette nana venait de me sauver la vie.

Je l’observais attentivement. C’était un joli brin de fille qui me faisait étrangement penser à Léila dans ses manières et sa façon de parler, mais ça ne pouvait pas être elle. C’était tout simplement impossible.

– Qu’est-ce que tu regardes comme ça, le bleu ? Tu veux ma photo ?

– Non, juste ton putain de nom !

Elle s’avança lentement en roulant des mécaniques. Et avec un sourire d’enfer, elle me lança simplement :

– Alors, comme ça, on ne reconnaît pas sa partenaire ?

 

Texte de L.S. Martins (50 minutes chrono, sans relecture). 
D'après Image par Enrique Meseguer de Pixabay : Femme Fille Jeune - Photo gratuite sur Pixabay

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Comentario (1)

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Margot Eden hace 2 años

Ah le retour de Léila ?

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