Episode 69 : Le lion est mort
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Episode 69 : Le lion est mort
Me voilà à nouveau seul. J’avais revêtu ma combi et m’apprêtais à rejoindre le X345 que Florigan m’avait envoyé.
Retour là où tout avait commencé. Cette plaine dans laquelle je m’étais rendu juste avant de disparaître, d’après la dernière entrée de mon journal. Une activité suspecte avait été détectée par Riffl et son équipe de surveillance. Je ne savais pas vraiment pourquoi on avait décidé d’y aller que tous les deux, Léila et moi. Très certainement à cause de ma parano. Je me méfiais de tout le monde et j’en étais venu à douter de mes propres hommes… Et aujourd’hui, ce sentiment était toujours présent et de plus en plus oppressant.
Depuis que j’étais passé sur la table de Doc, mes circuits m’en faisaient voir de toutes les couleurs. J’étais dans un brouillard permanent, paumé entre les faux souvenirs qu’on m’avait implantés, il y a cinq ans, et ceux que Doc m’avait rendu, il y a quelques jours. Oui, bon nombre d’entre eux avaient été trafiqués par Florigan à la demande de Riffl et jusque-là, j’arrivais à les ignorer. Mais plus le temps passait et plus il m’était difficile de faire la différence. C’était comme si deux lignes temporelles se chevauchaient. Comme si les personnages de réalités parallèles se rencontraient et échangeaient leur vie… incapables de dissocier le vrai du faux.
Alors ce périple était une aubaine. L’occasion de m’isoler pour faire le tri dans cette cacophonie incessante. De laisser mon subconscient faire le ménage.
Mon chauffeur m’attendait, comme prévu, au milieu de cette magnifique plaine orangée. Personne à l’horizon. Seulement ce X345 programmé pour me conduire au bal et une vidéo de Florigan dans laquelle il me remerciait d’avoir accepté son invitation. Comme si j’avais eu le choix !
Je grimpai dans mon carrosse après avoir jeté un dernier coup d’œil autour de moi. J’espérai voir Léila apparaître de derrière un fourré. Apercevoir son sourire une dernière fois…, pour me donner du courage. Mais elle n’était pas là où elle ne voulait pas se montrer. Je ne le saurais probablement jamais.
Les paysages défilaient, les heures aussi. Et soudain, je reconnus les bâtiments qui se dessinaient dans la brume épaisse. Osaka. Voilà où se planquait cet enfoiré de Florigan. Le X345 s’arrêta net en bas d’un vaste immeuble et la porte s’ouvrit. Un nuage de gaz toxiques envahit l’habitacle, me brûlant les poumons. Heureusement, je n’avais enlevé que le casque de ma combi. En quelques secondes, je pus à nouveau respirer malgré la douleur. Lorsque je sortis enfin du véhicule, je fus accueilli par un groupe de mutants lourdement armés. Sans un mot, ils me conduisirent à Florigan.
Mon vieux colt caché au niveau de la ceinture, j’avançais tout en essayant de mémoriser les lieux. Les entrées, le nombre de gardes, les éventuelles cachettes… Mais entre ma mémoire défaillante et les coups de crosse pour me faire aller plus vite, ce n’était pas chose aisée. Putain !
Et soudain, le visage de Florigan apparut. Une immense porte en bois s’ouvrit sur une pièce blanche aseptisée à la lumière aveuglante. Elle était équipée du matériel médical dernier cri et en son centre trônait une table d’opération entourée de quelques écrans et plateaux couverts d’instruments en tout genre.
– Bienvenue dans ma salle de jeu, Moridan.
Les mutants me poussèrent et refermèrent la porte derrière moi. Je me trouvais seul, face à cet homme abject. Ce taré au sourire malicieux. Ce fou furieux au regard flippant.
Telles deux bêtes sauvages, nous nous toisions sans bouger. Attendant que l’autre fasse un faux pas. C’était notre dernière danse, nous en étions parfaitement conscients. Nous savions que seul l’un d’entre nous en sortirait indemne.
Soudain, une détonation foudroyante brisa le silence et le noir nous enveloppa. Des bruits de verre brisé. Des cris. Des coups de feu… et plus rien. Black-out total.
Ce soir-là, un vieux lion était tombé. Ce soir-là, un animal féroce s’était éteint.
Texte de L.S. Martins (25 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Three-shots de Pixabay : Lion Deux Mâle - Photo gratuite sur Pixabay
Margot Eden hace 2 años
Et voilà une aventure palpitante qui se finit !