Episode 62 : Tout collait parfaitement
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Episode 62 : Tout collait parfaitement
Deux putains de jours qu’on nous traitait comme de vulgaires prisonniers. Et Joe n’avait pas été épargné. On l’avait jeté avec nous quelques heures après le départ du caporal Rifl. Heureusement, personne ne savait qui il était en réalité. Ce qui lui avait laissé le champ libre pour fouiller à droite à gauche et apprendre plusieurs trucs intéressants.
Primo, la résistance était belle et bien responsable du massacre qui avait eu lieu il y a une semaine. Elle avait commandité l’attaque avec les soi-disant autres victimes de nos ennemis. Ces petits bonhommes gris qui grouillaient dans les égouts aux côtés de tous ces paumés d’anarchistes. Et pour de pauvres gars, ils étaient sacrément organisés et surtout lourdement armés !
Deuzio, je n’avais absolument rien à voir avec tout ça. Contrairement à ce qu’ils avaient mis dans la tête de Léila, je n’étais absolument pas responsable de ce plan de cinglé. Joe avait trouvé des rapports traînants dans le bureau du caporal qui lui avaient permis d’en conclure que tout ceci était une de ces idées.
– Ils m’ont bourré le crâne avec des conneries ! Putain, mais pourquoi ?
Léila était folle de rage. Elle qui pensait avoir récupéré tous ses souvenirs réalisait qu’elle n'avait été qu'une simple marionnette. Qu’ils avaient trafiqué ses données. Mais quel était le rôle de Florigan dans tout ça ? Je n’y comprenais plus rien et j’en avais ras-le-bol d’être pris pour un con.
Joe s’approcha de Léila et lui posa une main sur l’épaule. Comme pour lui procurer le réconfort dont elle avait tant besoin. Et contre toute attente, elle se laissa faire. Elle tomba dans ses bras et se mit à sangloter. Incroyable !
– Je pense que le caporal avait besoin de vous pour que les autres acceptent ce projet dément. Si l’idée venait de vous, alors c’était forcément brillant. Vous avez été à leur tête durant près de quatre ans. Ils vous faisaient tous confiance et vous auraient suivi au bout du monde… alors, lorsqu’ils ont retrouvé votre trace, elle a saisi sa chance.
Joe avait probablement raison. Le caporal Rifl avait pris le commandement après notre disparition, mais tout ce qu’elle avait réussi à faire, c’était affaiblir la résistance. Ils se terraient dans les égouts depuis des années. Aucune action n’avait été menée. Absolument rien n’avait été fait pour stopper ce système corrompu.
– Pour ce qui est de Florigan, je pense qu’il est de mèche avec le caporal. Tous deux ont les mêmes ambitions : prendre le pouvoir.
– Attendez, Joe. Vous êtes en train de dire que toute cette sombre histoire de meurtres est liée à la résistance ?
– Non, seulement à Rifl. Je parierai ma chemise que les deux se connaissent et ont monté ce plan ensemble. Rifl avait besoin que Léila et vous soyez à nouveau réunis et surtout bien remontés contre le système. Et pour cela, elle a laissé le champ libre à Florigan. Elle a dû lui fournir toutes les données pour vous manipuler et s’est cachée jusqu’à ce que vous soyez prêts à la rejoindre.
– Et Florigan s’est bien amusé avec nous. Il nous a baladés tout au long de cette affaire, jouant avec nos nerfs. Les meurtres, le bourrage de crâne, notre cavale, sa prise de pouvoir… tout ça pour que je me retourne contre le gouvernement et que j’accepte de me faire laver le cerveau par Riffl pour endosser la responsabilité des dernières attaques. C’est complétement tordu, mais plus j’y réfléchis et plus ça me semble cohérent. Putain ! On s’est fait avoir comme des bleus !
Je tournais en rond, sous le regard anxieux de Joe. Léila s’était laissé tomber sur le sol. Elle encaissait difficilement toutes ces infos.
Je devais sortir de là. J’avais besoin de prendre l’air. Je n’en pouvais plus d’être entre ces quatre murs. Aucune fenêtre. Aucun bruit. Juste le grésillement du néon qui diffusait cette lumière blanche insupportable. Je saisis la seule chaise qu’il y avait dans la pièce et la balançai contre la porte verrouillée. J’espérais que quelqu’un viendrait nous ouvrir. Mais rien. Personne. Putain !
Soudain, une idée me traversa l’esprit :
– Joe, il y a un moyen de leur faire foirer la reprogrammation tout en leur faisant croire que ça a fonctionné ?
– Oui, probablement… pourquoi ?
– Attends, Moridan. Tu vas accepter de te faire laver le cerveau ?!
– Pas le choix, si on veut sortir de là. On doit leur faire croire qu’on est parfaitement ok avec toute cette histoire… Joe, vous avez besoin de quoi pour faire capoter l’opération ?
– Je dois isoler le circuit de votre mémoire le temps de la reprogrammation. À condition qu’ils n’aillent pas trafiquer votre carte mère…
– Et vous pouvez le faire maintenant ?
Joe sembla hésiter. Il fouilla dans sa sacoche pour en sortir quelques outils et une bouteille d’alcool qu’il me tendit :
– Ça, c’est pour vous. Vous allez en avoir besoin…
Il ramassa la chaise et m’invita à m’y asseoir. Léila se leva et sans prévenir me roula une galoche digne de ce nom ! C’était agréable et étrangement familier. Puis elle recula pour me coller une gifle qui me fit siffler l’oreille.
– T’as pas intérêt à disparaître !
Je lui fis un sourire avant d’avaler une gorgée de Rhum. Oui, mon plan avait intérêt à marcher si je ne voulais pas finir en grille-pain. Notre avenir à tous était entre les mains de Joe.
Texte de L.S. Martins (40 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Peter H de Pixabay : Chaise Interrogatoire Tourment - Photo gratuite sur Pixabay