Au début, la femme ne savais pas qui elle était devenue dépossédée de son identité, le regard hagard, les yeux dans le vide, la tête baissée.un poids en tonnes sur ses épaules, courbée. Elle veut abandonner la partie. Elle veut mourir, disparaître, elle était conne , et bête de laisser quelqu'un prendre son avenir en main , la détruire à petite dose. Sa personnalité a quitté le large, une orpheline d'identité sans défense. 

Le jour quand son mari s'est fait conduire par la loi hors de son foyer , elle s'est dirigée vers sa salle de bain pour prendre une douche et se laver, frotter une peau incrustée de la présence de  cette gangrène qui l'a bouffé jusqu'à l'os. Entre libération et sidération.

C'est de l'ordre de l'impossible, l'homme l'a menacé plusieurs fois, il ne quittera jamais le domicile , il l'a tuera avant.

Un vécu d'angoisse , la femme continu a marché  en scrutant la rue . Il va surgir de nulle part et me planter le couteau dans le coeur, c'est un chien enragé maintenant, pour lui je l'ai trahis, il va me tuer, il va payer des voyous pour me tabasser c'est sûr.

Pauvre dame , libre mais prisonnière, personne ne peut la comprendre . Un amas de toile d'araignée dans la tête, une araignée qui s'est installée, à l'aise au fil du temps, l'araignée empoisonneuse qui a réduit la confiance au silence.

Les étoiles nichent le ciel , mais pas que. La femme sors son dernier espoir dans un soupir, son âme d'enfant peut la sauver, il existe sûrement l'étoile des désespérés, des gens maltraités.

Elle prie n'importe quel saint , n'importe quel dieu du moment qu'on lui envoie de l'aide. Le dieu pourquoi tu m'a laissé tombé ? mes ancêtres vous étiez où pour protéger votre fille? Pourquoi vous m'avez pas éclairé ? pourquoi vous m'avez pas envoyé le signe qui aurait pu me sauver des griffes de cet inconnu?

La femme a bien vécu des années avec son mari mais ne connais rien de son bourreau. Un inconnu, il l'a lobotomisé.

Elle revient à la vie comme une morte vivante, un corps vide , un esprit chamboulé et fatigué, un esprit absent.

Dans un dernier élan de survie, elle s'accroche au peu de gens qu'elle rencontre dans la rue, ou dans un bureau , elle souffle sur sa dernière flamme allumée pour éclairer ses jours et nuits. Elle raconte son vécu à tout ceux qui lui prête l'oreille, elle même incapable  d'y croire à son histoire.

Les gens s'en foutent, mais la femme découvre que la parole la décharge, son coeur est à chaque fois plus léger. A ce stade elle sait qu'on peut la juger de stupide, de facile à manipuler, de faible, mais c'est rien par rapport à l'enfer qu'elle a vécu.