SONT-ILS VRAIMENT MORTS?
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SONT-ILS VRAIMENT MORTS?
Autant je me souviens de la plus grande partie des dates de naissance de mes proches, autant il m’est impossible de mémoriser les dates de décès.
Je viens d’intellectualiser ce fait.
J’ai oublié, même, les années.
Lorsque ce sujet m’est venu à l’esprit, ce matin, je me suis interrogé sur les éventuelles raisons de ce blocage.
Il ne peut s’agir d’une question de mémoire, puisque les dates de naissance sont bien intégrées.
S’agirait-il d’un manque d’importance ?
Il s’agit de proches pour lesquels je ressentais des sentiments. Et je me souviens des années de naissance, alors que le jour est le seul vraiment utile pour fêter un anniversaire.
S’agirait-il d’un manque d’intérêt ?
Peut-être…
A moins qu’une raison psychologique n’en soit la cause.
Ce sont des personnes auxquelles je pense régulièrement et même souvent.
Ces sont des êtres dont la présence est constante, dont les préceptes, les expériences, les discussions, l’amour, m’ont guidé parfois et font partie de moi, tout le temps.
La date de naissance est un point de départ.
La date de décès est une date de fin !
Si la ligne d’arrivée est atteinte, cela signifie la fin de chemin, la fin du voyage.
Fixer, visuellement ou intellectuellement, le point final vous indique que vous avez terminé ce trajet.
En fusionnant les deux, le refus psychologique de mémoriser la date de fin et le souvenir constant des gens physiquement décédés, je m’explique qu’ils sont toujours présents en moi.
C’est l’essence de la permanence, que de rejeter la fin.
Je ne sais plus qui disait que l’oubli était la mort définitive de l’être, mais, inconsciemment, j’ai intégré cette sensation et mon cerveau refuse de mettre un point final.
Certains demandent une intention de messe, d’autres se déplacent sur la tombe du disparu, le jour anniversaire, d’autres se réunissent.
D’autres, encore, fêtent le jour des morts, ou; dans d’autres sociétés, déplacent les ossements, ou portent des masques et font la fête.
Jusqu’au jour où la mémoire fait défaut ou lorsque plus personne ne l’a connu.
Le jour de la disparition définitive.
Cedric Simon il y a 1 mois
Sincèrement je ne crois pas à un refus. Ni de celle des proches ni pour moi-même.
La vie n'a d'intérêt que par sa finitude. J'ai mené de nombreuses vies qui ont rendu mon temps de présence suffisamment rempli.
Mais cela n'interdit pas de vouloir laisser une trace. Sans que cela soit contradictoire, me semble-t-il.
L'immortalité par son œuvre, donc...
C'est le refus de l'oubli. D'où notre besoin d'écrire, peut-être.
Je me sens assez proche de la spiritualité grecque avec sa conviction de la fusion dans un grand tout, de la perte de l'individualité, après le décès.
Bonne soirée.
Jackie H il y a 1 mois
Je pense pour ma part qu'il s'agit simplement du refus de la mort. L'être humain rêve d'immortalité depuis la nuit des temps, et les textes sacrés de toutes les religions parlent d'un paradis perdu où il était immortel, du jour où il l'a perdu et de la raison pour laquelle c'est arrivé, et parfois du jour où ils le retrouveront et où les morts revivront, parfois plutôt du jour oü les morts se retrouveront sous forme d'esprits dans un séjour bien à eux... "Le désir des jours sans fin, je l'ai inscrit au fond de leurs cœurs". Alors, la mortalité, on s'y résigne sans trop de problèmes tant que ce n'est qu'une vue de l'esprit ou de gens qui nous sont si éloignés que c'est à peine si nous connaissons leur existence, mais quand il s'agit de nous-mêmes ou de gens que nous aimons, ou que nous avons aimés, c'est tout à fait autre chose...