UN MATIN DIFFÉRENT
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UN MATIN DIFFÉRENT
Il est 5 heures, Tout le monde dort encore dans la maison.
Le chien m’accompagne prendre mon premier café, en silence, soucieux qu’il est de ne pas déranger.
Le chat ne bouge même pas du fauteuil, ne s’étire même pas.
Je suis sûr qu’il me suit de l’œil, derrière ses paupières à demi closes.
Je donne un biscuit au chien pour le remercier de son soutien…
Avant de le croquer, il me demande du regard non seulement l’autorisation mais aussi, une caresse de matin. Il m’interroge et ne croque pas son biscuit.
Je ressens une solitude extrême mais j’ai, au moins, mon chien !
Je sais que je vais l’abandonner mais à son âge, lui faire subir de tels changements ne serait pas admissible.
Il a, malgré tout, de l’amour dans cette maison, outre ses habitudes, ses familiers et son espace extérieur qu’il n’aurait pas avec moi.
Je suis totalement invisible dans ce lieu. Nul ne me voit, nul ne me parle.
J’ai l’impression d’errer dans un monde parallèle, entouré d’ombres et d’animaux sensibles.
Je ne parviens pas à retrouver le goût du café. Je ne parviens même pas à attraper la tasse.
Je n’emporterai rien. Nul n’est besoin de s’encombrer de futilités dont la permanence n’est qu’un leurre.
Je remonte quand même dans la chambre pour m’imprégner, une dernière fois, de la vue de la femme qui me supportait et que j’aime encore, après toutes ces années.
J’entends le chien qui se met à hurler, juste au moment où j’entre dans la chambre.
Il apparait d'un coup, à mes côtés, heureux d'être contre ma jambe.
Je suis là, couché aux côtés de Madeleine, immobile, endormi.