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Développer son Metavers : l’éducation populaire plutôt que la marchandisation au service du Capital

Développer son Metavers : l’éducation populaire plutôt que la marchandisation au service du Capital

Publié le 6 avr. 2022 Mis à jour le 6 avr. 2022 Politique
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Développer son Metavers : l’éducation populaire plutôt que la marchandisation au service du Capital

Je rédige cet article pour vous faire part de mon expérience de terraformeur virtuel. C’est à dire de créateur d’un monde persistant, qui ne se déconnecte pas quand vous fermez la fenêtre de votre navigateur Internet et qui concerne une communauté d’utilisateurs représentés par des avatars (personnification virtuelle de l’internaute). Ces avatars peuvent être dessinés en deux ou trois dimensions (2d et 3d), comme tous les décors autour d’eux. La visioconférence et la messagerie instantanée (le tchat) peuvent venir s’ajouter à cette expérience pour multiplier les supports de communication entre avatars et donc entre internautes.

Metavers est un mot décomposé en deux concepts. « Meta », veut dire que l’on « traverse » et « augmente » les possibilités du réel par le virtuel. « Vers » signifie univers. Le Metavers est donc un univers permanent où on spatialise de manière différente les outils traditionnels de socialisation pour communiquer, jouer, travailler, etc, tels que le papier, le crayon, la camera, le micro, le bras pour construire. Le siège de cet univers est l’écran, que ce soit d’ordinateur ou de téléphone portable, bien que les multinationales du web voudraient imposer à termes le casque virtuel.


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L’usage du metavers, que ce soit d’un bureau virtuel ou d’une plateforme culturelle ou de loisirs, tel qu’un jeu, une séance de cinéma, la visite d’un musée, est une expérience immersive. S’immerger c’est perdre les repères habituels du réel et du corporel pour se projeter dans un ailleurs où une autre entité est agit par nous : l’avatar. On se rend alors compte que le metavers est certes adapté pour consommer du loisirs, mais que par les interactions possibles, il est une extension de soi pour créer. Le coworking virtuel et donc une communauté de travail distancielle, ont l’avantage d’abolir certaines frontières de temps et d’espace, via le partage de créations et de connaissances, l’accès collectif à ces ressources et la concertation ou la conception en ligne.
Je revois actuellement ma façon de travailler et j’ai même modifier mon offre de consultant en développement associatif pour intégrer cette notion dans mes propositions.

Voilà l’expérience que j’ai pu en faire quand je me suis intéressé aux Opensims, notamment Francogrid, les clones logiciel libre via le secteur associatif, pendants de ce que pouvait offrir Second Life Le tiers secteur, celui des Associations Loi 1901, a toujours été important, ne serait-ce parce que j’y ai accomplit l’essentiel de ma carrière professionnelle. Sous une bannière aujourd’hui lacérée par le libéralisme d’Etat et des multinationales, mais qui a encore du sens et fait toujours honneur au programme politique du Conseil National de la Résistance : l’Education populaire.

Je me suis très vite rendu compte des possibilités en termes d’éducation, de formation et d’émancipation de l’individu, de part mon regard de travailleur social. Un jour que je découvrais la possibilité d’avoir son petit lopin de terre dans la sim (simulation) que je fréquentais régulièrement, et que je galérais à comprendre les arcanes du « building », c’est à dire « construire » des objets et des bâtiments 3D sur un espace dédié, j’ai eu de la visite. Je vois débarquer un avatar qui parle anglais et voyant que je ne le comprends pas, installe un traducteur dans le tchat. Une routine logicielle qui traduit en direct tout ce qui est tapé. C’était une graphiste professionnelle depuis New York, de passage dans la sim. Elle fit quelques remarques sur la maison que je tentais laborieusement de sortir de terre depuis le matin. Il était presque midi et j’étais vraiment dubitatif sur le fait que j’arrive à la finir d’ici la fin de la journée. Elle me proposa de m’aider. J’acceptais et regardais son avatar faire : en quelques minutes elle redimensionna ma maison, y ajouta des annexes, des « textures » (l’image imitant la matière d’un mur, d’un objet, de la peau…) aux couleurs et aux nuances, plus vraies que nature, en me donnant quelques tuyaux techniques au passage, commentant ce qu’elle faisait.

Cette rencontre fortuite a été fondatrice de ma conviction que le metavers est générateur de solutions, de développement personnel et de lien social. Après quelques mois, j’ai finalement cessé mes immersions régulières dans le métavers des Opensims, trop occupé par de nouvelles responsabilités professionnelles et un foyer qui s’agrandissait d’un enfant.

En octobre dernier, je participe à une visioconférence sur le thème de la ludification où il est mentionné à un moment donné un service de visioconférence utilisant un environnement 2d au design s’inspirant du rétrogaming. Pendant que l’intervenante parle je file voir sur une autre fenêtre de quoi il en retourne et là, je me prends une claque. Je retrouve toute les fonctionnalités que je pouvais avoir en 3d dans les Opensims, c’est à dire création d’un monde, de plusieurs terrains et bâtiments connectés, d’objets en tous sens pouvant chacun être paramétré pour contenir et transmettre du texte, des images, des liens web, des videos… Et cela, sans avoir à installer un navigateur 3d spécifique, la connexion se faisant via un navigateur Internet lambda et ne nécessitant pas l’installation d’un logiciel. Mieux ! Le service fonctionne comme une appli sur les téléphones portables ! Certes avec moins d’options qu’avec un ordinateur mais au moins supportant le déplacement de l’avatar et la visioconférence active. Sur les Opensims il était compliqué d’avoir la visioconférence en même temps que l’avatar dans son environnement. Avec ce système, non seulement tous les avatars restent actifs, mais de surcroit toutes les sessions de caméras actives s’affichent sur l’écran.

Les jours qui suivirent et depuis je construis un monde autour du projet de mon premier livre : les Cultures de l’Imaginaire, qui rassemblent des passionnés, tels que les rôlistes, les ludistes, les gamers, pour les jeux de simulation, les GNistes, les reconstituteurs et les cosplayers, pour les loisirs en costume. Ainsi que les adeptes de Fan Fiction et Fan Art ou les amateurs de littératures de l’Imaginaire.

Les Metavers sont une composante pleine et entière des Cultures de l’Imaginaire en cela qu’ils constituent un lien entre passionnés d’un sujet rassemblant des geeks et des créatifs culturels. Ce lien abolit les distances géographiques et les différences physiques, linguistiques et même sociales. Des participants des pays en développement « se déplacent » à des ateliers, cours, formations et vidéoconférences auxquels ils ne pourraient jamais participer irl (in real life / en réalité), ne serait-ce que parce que l’obtention d’un visa leur est impossible et encore moins le fait de couvrir les frais de billet d’avion et d’hébergement.

L’autre élément qui fait l’appartenance des metavers à la galaxie des Cultures de l’Imaginaire c’est que l’on y trouve les trois éléments révélateurs donnés dans mon livre le jeu par l’accès permanent à de multiples ressources, la simulation d’un univers, l’interaction avec une communauté.

 

La pandémie COVID a été un élément accélérateur de l’usage des metavers parmi la population mondiale.

L’enjeu aujourd’hui pour les metavers, enfin me semble-t-il, c’est de ne pas se faire happer par la société marchande et de contrôle que nous préparent les transnationales des 1% d’ultra-riches, par les monnaies dématérialisées et une économie réelle devenue tellement hors sol par la mondialisation des marchés financiers, que la prochaine crise financière et écologique sera peut-être fatale à l’Humanité ? S’il y a une chose que les GAFAM voudraient dématérialiser ce sont nos libertés, sauf celle de consommer leurs produits et services. Et nos politiques n’ont pas l’air d’être sur la voie de contrer de si tôt les lobbys et intérêts privés mondialisés.

Je suis de la génération qui a découvert l’informatique au foyer via le personal computer (PC) et le Minitel, que nos politiciens ont laissé partir aux Etats Unis avec notre élite scientifique. Ce qui contribua à créer les prémisses du réseau Internet mondial.

Je crois sincèrement, que le mouvement du logiciel libre en particulier et le mouvement associatif en général, sont le lieu à privilégier actuellement pour s’investir dans la perspective d’un monde meilleur. Il est important d’aussi s’investir dans les lieux de la nouvelle contre-culture qui sont en train de se développer partout où les gouvernements qui chassent les complotistes, comme de potentiels terroristes, tel Julian Assange ou Alexeï Navalny, veulent réduire l’espace de la démocratie et les libertés individuelles.

Si ma réflexion vous a plu, je vous invite à visiter ce Nouveau Monde que mon imagination a créé : Cultima Académie.

https://gather.town/app/ymdSLThoVDNaWEyd/Cultima-Academie

Lire la suite : Comment créer et travailler dans le Métavers

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