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Vestes de Temps

Vestes de Temps

Publié le 18 déc. 2025 Mis à jour le 18 déc. 2025 Poésie et chanson
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Ce texte n’est pas une simple succession de vers, mais une exégèse textile. Né d’une méditation sur les motifs d’une veste, il explore la manière dont nos souvenirs se cousent à même le corps, formant une géographie de patchs et de cicatrices.


Initialement écrit dans la langue russe, ce poème porte en lui une mélancolie slave profonde, une densité émotionnelle qui refuse le compromis. Sa translation en français agit comme un révélateur : elle met à nu l’universalité de son cri.


Vous pouvez écouter la version expérimentale russe sur youtube : Lien YouTube

— — —

Vestes de Temps


je m’appelle comme on oublie les mots de passe

des boîtes mail mortes et des interphones d’entrée

j’ai grandi entre les ascenseurs et les écrans

où le reflet arrive toujours un peu après le geste


la vie fut un vacarme de patchwork

cerveaux de papier

champignons

et drapeaux brodés

sur une veste

le monde d’abord distribué en pictogrammes

puis les mots arrivant plus tard

en retard

gueule de bois des phrases


j’apprenais à vivre dans des rues

qui jurent

et des livres qui chuchotent

j’ai grandi entre le bouton "non" sur la manche

et un petit soleil épinglé au-dessus du cœur

je cherchais la frontière entre l’amour

et l’automatisme des corps

pourquoi même l’icône la plus joyeuse

devient une cicatrice

quand on fixe trop longtemps

le miroir de l’ascenseur


la ville a fait de moi

une icône sans légende

de toute façon personne

ne lit le texte sous l’image

j’ai essayé de croire à l’arbre

à la maison à l’autre

là-haut

mais il était plus facile de ne compter

que sur un chat,

une cigarette,

un battement de musique chu du ciel


une prière ayant oublié

l’adresse de dieu


parfois je ne suis qu’une veste

que le temps a enfilée pour ne pas avoir froid

chaque patch est un plan où

je n’ai pas su quitter le rôle


là où le bouton "non" devient un pistolet interdit

on tue avec les regards

là où les bouteilles sont barrées

tout flotte encore dans l’alcool


je parle de moi comme d’un étranger

c’est plus simple que de s’excuser

pour tous mes "plus tard"


si l’on assemble mes jours en un motif carré

on obtient un mantra

de fautes

de bus et

de "je t’aime" en suspens


que je remettrai de toute façon

demain en revenant dans l’ascenseur


l’infini au ras du sol

sans raccord

sans le salut du cut.


— dato




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