Les rails d’acier se font l’écho du quai bondé.

Toutes mes pensées cohérentes partent en fumée.

La foule déverse son flot immonde,

Dans ma tête c’est la fin du monde.

Embarquement, tout le monde à bord.

Commence la danse des corps à corps.

Ne bousculez pas, ne soyez pas pressés.

Nos places sont toutes numérotées.

Billet retour en voyage intérieur,

Je cherche des réponses pour fuir la douleur.

Les visages flottent comme une marée sans fin.

Pour ne pas me noyer, je chante ce refrain.

Vissé à mon siège, du monde autour,

L’air m’oppresse de son poids lourd.

Sur la vitre floue, mon regard absent,

Perdu dans l’ombre du temps fuyant.

Les arbres défilent à toute allure,

Tandis que mon cœur bas la mesure.

Je compte mes souffles, je serre les bras,

Un combat sourd qu’on ne voit pas.

Billet retour en voyage intérieur,

Je cherche des réponses pour fuir la douleur.

Les visages flottent comme une marée sans fin.

Pour ne pas me noyer, je chante ce refrain.

Le train ralentit, la gare se rapproche.

J’attends mon tour, les mains dans les poches.

Les portes s’ouvrent, l’air frais m’effleure,

Je sens disparaître la pesanteur.

Tout le monde s’empresse, retour à la maison.

Moi je ralentis, je retrouve ma raison.

Seul dans la rue, seul dans la nuit,

La foule se disperse et je revis.

Billet retour en voyage intérieur,

Je cherche des réponses pour fuir la douleur.

Les visages flottent comme une marée sans fin.

Pour ne pas me noyer, je chante ce refrain.

Voyage retour, billet libérateur.

Je n’ai pas mes réponses, mais je n’ai plus peur.

Les visages sont dissous dans le ressac lointain.

Plus besoin de chanter, je change de refrain.