Image sur pixabay de ilovechile-travel

J’ai connu cet homme si brillant, si énergique, plein de hardiesses. C’était il y a une bonne dizaine années, mais, je m’en rappelle encore très bien. Il avait la faconde facile. Rien ne semblait pourvoir l’arrêter. Il parlait sans discontinuer, tel un poste radio que l’on aurait oublié d’éteindre. Il était capable de passer du coq à l’âne, sans même perdre le fil de ces pensées. Quel homme fantastique. Il contait soit des histoires dont la fiction dépassait l’imaginaire le plus fou, soit des réalités aux détails époustouflants, au point de se sentir plongé dedans.

Jamais je n’aurais cru le revoir, surtout dans cet état. Il était devenu aussi râblé qu’un nain sortis des mines. Sa taille svelte n’était qu’un loin souvenir. Un corps robuste avait prit place, mais en raison de maintes sacrifices. Lui qui était si élancé, le voici qu’il était aussi trapu qu’un petit vieux en fin de carrière, près à passer l’arme à gauche.

Que lui était-il arrivé ? Son esprit si farfelu l’avait sûrement conduit à commettre des inepties. Quand je l'ai quitté sur ces recherches, il paraissait très déterminé. A le voir ainsi aujourd’hui, je me dis que je suis en parti responsable de son état. J’aurais pu l’en empêcher, ou, si j’avais eu le courage de le suivre, l’aider dans sa folle quête, trouver la relique du Dieu Dysteros, le dieu qui régissait sur les lois de la nature. Il était persuadé que, s’il retrouvait l’amulette equilysbras, tout rentrerait dans l’ordre. La nature reprendrait ces droits sur l’homme, cette race impitoyable et destructrice. Mais, malheureusement, cette quête resta et restera inachevée, laissant notre monde en désuétude.