Ces âmes alchimiques ...
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Ces âmes alchimiques ...
Il y a des attachements émotionnels qui nous dépassent, des intensités subites que nous ne comprenons pas.
Je crois que c’est précisément là qu’en réside la magie, car c'est en levant le voile sur l’existence d’une chose qu’on la fait dégringoler de son piédestal. Et même si j’adore déconstruire les mythes et les égratigner du féminisme imprégné d’un soupçon de cynisme de ma plume, il en demeure certains que j’aspire à choyer et à faire briller comme autant de trésors.
Certaines âmes, en un fragment de seconde, nous deviennent essentielles sans que l’on sache vraiment pourquoi.
Elles résonnent avec notre moi profond. On le sent, on le sait, c’est ainsi.
C’est un battement de cœur en plus, un rythme de fond, une mélodie subliminale, des nuances différentes qui enrichissent subtilement nos arcs-en-ciel intérieurs.
Plus vibrantes, plus profondes. Une douce accoutumance qui nous insuffle davantage de vie, une énergie cosmique, une forme d’harmonie. C'est presque un sentiment d’appartenance, une reconnaissance intime, derrière un regard qui nous aimante, une peau qui nous attire par son hypnotisme.
Chaque rencontre que nous faisons est unique à sa façon.
La plupart du temps, les gens que nous frôlons sur nos différentes planètes ne connaissent de nous que le masque social que nous leur présentons. Le temps joue sa partition : certains demeurent à nos côtés, d’autres s’évaporent comme ils sont venus.
Nous cheminons ainsi au gré des vents.
Mais parfois, notre univers entre en collision avec un autre et le cosmos ne ressemble déjà plus à ce qu’il était hier.
Comme un éclair dans le ciel, un éveil des couleurs, et les contours de notre décor se redessinent.
Dans ma vie, j’ai croisé le chemin d’êtres qui appartiennent, je le crois, à ma famille cosmique.
Parce que j’ai le sentiment de les avoir déjà connus dans un autre ailleurs. Que nous nous connaissons de l’intérieur du cœur.
Il se passe alors quelque chose de magique, de presque mystique, une alchimie silencieuse.
Il y a cette plus qu’amie qui, à de nombreuses reprises, s’est muée en maman de substitution quand celle de sang me faisait défaut.
Il y a cette plus que sœur, qui, derrière son combiné, accompagne tous mes matins.
Il y a ma plume jumelle, qui m’écoute me répandre, pleurer et rire dans son téléphone en me dispensant réconfort et douceurs tapuscrites à travers la distance.
Et cette flamme jumelle que j’ai cru reconnaître, mais dont le reflet à l’aquarelle se dilue dans le silence.
Comment lui dire que je pense à lui, sans crier qu’il me manque, trépigner comme une enfant, faire un caprice, ou me draper de pudeur ?
Parce que je pense qu’en réalité, ces personnes qui nous deviennent essentielles chuchotent à nos enfants intérieurs.
Sans faux-semblants, sans masques, elles nous révèlent à nous-mêmes notre propre vérité.
Et cette vérité nous dénude, immanquablement, mais nous sertit de pierres précieuses de la plus pure des clartés.
Je pourrais lui écrire simplement : merci pour les saphirs dont tu as orné mon diadème.
Nous nous retrouverons peut-être, un autre jour, ailleurs.
Alors que je crève de hurler que je veux que ce soit ici et maintenant !
Que je refuse de parler à l’imparfait, que je ne veux plus connaître que le présent qui s’étire dans le temps.
Parce que je suis latine et fière de l’être, que j’ai le sang du Vésuve et le cœur d’une enfant, parce que j’ai assez perdu d'énergie à essayer de me fondre dans les cases pour ne surtout pas prendre le risque de dévoiler la profondeur de mes blessures.
Mais précisément parce que je suis fière et latine, je ne dirai rien.
Et ce soir, en un sincère acte de foi, j’écrirai sur un petit bout de parchemin un de ces vœux qu’à travers la flamme de ma bougie, j’adresserai à l’Univers pour que cette nuit, une fée lui chuchote mon prénom sur l’oreiller. Sait-on jamais ?
Xoxo,
Juliette
Erwann Avalach il y a 9 minutes
Ames sensibles, lire sans s'abstenir.