« Il est des hommes dont le destin est indissociable de celui de leur ville, et Jean Relet en fait partie. » C’est sur ces mots que Johanna Rolland rendit hommage à cette figure emblématique des chantiers navals Nantais sous le regard de la Titan Jaune.

Ce mercredi, à 18 h, en présence de sa famille, de ses amis, d’anciens de la Navale, d’élus de la ville et de Jean Marc Ayrault, fut dévoilée la plaque de l’allée Jean Relet. Située sur le parc des chantiers de l’île de Nantes, entre les cales de lancement, et passant sous la grue emblématique de la mémoire ouvrière nantaise, l’allée « témoigne des combats et de la force » qui caractérisaient ce défenseur acharné du patrimoine industriel de la ville. « Elle perpétue ton héritage et inspirera les générations futures. » déclare Martine Relet, émue, entourée de ses filles et de ses petits-enfants. « Elle rappellera chaque jour ta présence et à travers chaque pas que nous ferons, nous te rendrons hommage. »

Né en 1945, en Vendée, Jean Relet grandit dans une famille modeste. Après avoir travaillé à la raffinerie de Chantenay, il se reconvertit en électricien-frigoriste et fut embauché au chantier naval Dubigeon-Normandie en 1974. Il fut élu au comité d’entreprise en 1977 et devint délégué syndical CFDT en 1983. Après avoir mené la lutte, avec ses camarades, contre les licenciements et la fermeture de Dubigeon, Jean Relet quitta le chantier naval fin 1985 pour se reconvertir dans l’audiovisuel, mais continua à militer à la CFDT. Il réalisa un documentaire sur la reconversion professionnelle des anciens de la Navale en 1993. Il milita pour la conservation du patrimoine industriel du chantier naval, fonda l’association “Histoire de la construction navale à Nantes” et contribua à la création de la Maison des Hommes et des Techniques (MHT) en 1994.

« Ah la navale, tu l’avais vraiment ancrée dans ton esprit, ton cœur, tes veines, et que d’œuvres tu as réalisées pour elle. » La voix étreinte par l’émotion, Gérard Tripoteau, ancien dessinateur aux chantiers Dubigeon se souvient « Nous avons parcouru une fabuleuse aventure de fraternité et de pugnacité pour faire en sorte que le site des chantiers soit conservé. Jean, jamais tu ne seras oublié de nos cœurs et nos esprits. Salut camarade, à bientôt. »

Jean Relet est décédé en 2021 à l’âge de 75 ans, mais sa mémoire perdure autant que sa passion et il ne cessera de veiller sur les chantiers depuis cette allée qui porte son nom.

Teddy Fradet

Article paru le mardi 24 avril 2024 dans Presse Océan

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