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Annie Hall (Woody Allen, 1977)

Annie Hall (Woody Allen, 1977)

Publicado el 13, mar, 2021 Actualizado 13, mar, 2021 Cultura
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Annie Hall (Woody Allen, 1977)

Annie Hall marque en 1977 un premier tournant dans la carrière de Woody Allen. Jusque là réalisateur de comédies burlesques assez légères, le voilà qui bascule dans ce que l'on peut appeler une autofiction ou une autoanalyse où il se livre avec beaucoup de sincérité et un sens de l'autodérision absolument irrésistible.

Alvy Singer et Woody Allen ne font qu'un (mais Woody Allen est-il capable de jouer autre chose que lui-même?) Juif, new-yorkais et humoriste à succès, il se penche sur les raisons de ses échecs amoureux et tout particulièrement, de sa relation avec Annie Hall. Laquelle est interprétée par Diane Keaton dont le vrai nom est Hall, le surnom "Annie" et qui fut la muse et la compagne de Woody Allen pendant 10 ans. On voit ainsi comment réalité et fiction s'entremêlent. Car à partir de leur histoire, Allen réalise une comédie romantique qui n'est pas sans rappeler les screwball comédies des années 30. C'est madame qui porte la cravate et le pantalon, c'est madame qui conduit comme un chauffard pendant que monsieur a peur de tenir un volant et passe son temps à se plaindre. Tout les oppose (caractère, milieu social, culture, religion) comme le montrent différentes scènes en split-screen ou bien avec les dialogues contredits par les pensées. Mais contrairement aux screwball, ils ne découvrent pas qu'ils sont fait l'un pour l'autre à la fin, bien au contraire, ils s'éloignent de plus en plus l'un de l'autre.

En effet à ce canevas de comédie classique, Allen ajoute ses propres obsessions personnelles. Comme beaucoup de gens qui font rire, Woody Allen et ses doubles sont d'indécrottables névrosés. Toujours insatisfaits, perpétuellement angoissés, doutant de tout, remplis de pensées morbides, ils ont l'art de s'auto saboter. Allen multiplie les références à ses maîtres et aux œuvres qu'il admire et le moins que l'on puisse dire c'est que cela n'est pas très joyeux: Bergman, "Le chagrin et la pitié" et l'humour noir et cynique de Groucho Marx (ou de Freud c'est selon) "Je ne voudrais pas appartenir à un club qui aurait un membre dans mon genre."

Enfin Annie Hall est la première (mais pas la dernière) déclaration d'amour à New-York du cinéaste qui en revanche exècre Los Angeles et le fait savoir. La Californie est filmée comme un lieu bling-bling, irréel et sans âme alors que New-York très influencée par l'Europe garde un caractère de ville vivante avec une vie de quartier et des échanges intellectuels riches. 

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