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Residue (Merawi Gerima, 2020)

Residue (Merawi Gerima, 2020)

Publicado el 16, dic., 2021 Actualizado 16, dic., 2021 Cultura
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Residue (Merawi Gerima, 2020)

"Residue" est le premier long-métrage de Merawi Gerima, réalisateur indépendant afro-américain issu d'une famille de cinéastes et d'écrivains. Il est en particulier le fils du célèbre cinéaste éthiopien Haile Gerima, figure légendaire du mouvement cinématographique L.A. Rebellion qui fait référence à la génération de jeunes cinéastes africains et afro-américains (incluant également la mère de Merawi Gerima) qui ont étudié à la UCLA Film School de la fin des années 1960 à la fin des années 1980 (école suivie également par Merawi Gerima) et ont créé un cinéma noir offrant une alternative au cinéma hollywoodien classique. Il a été projeté en avant-première à la Cinémathèque dans le cadre de la cinquième saison du cycle rétrospectif "American fringe" en novembre 2021. Il doit sortir au cinéma en France le 5 janvier 2022.

"Residue" raconte l'histoire de Jay, alter ego du cinéaste (le film entre fiction et documentaire a de fortes résonances autobiographiques) qui après des études cinématographiques en Californie revient sur les lieux de son enfance dans le quartier d'Eckington à Washington DC et a toutes les peines du monde à y retrouver ses marques tellement celui-ci a changé. Merawi Gerima aborde ainsi deux thèmes majeurs dans son film: la gentrification des quartiers pauvres des grandes villes* et le sentiment de trahison généré par le départ du héros et son changement de classe sociale. Les retrouvailles de Jay avec ses anciens amis reposent en effet sur un malentendu. Lui pense que son métier est un moyen de militer, de témoigner et de faire oeuvre de mémoire (dans la mouvance "Black Lives Matter") alors que les autres considèrent qu'il s'est rallié aux blancs qui effacent peu à peu l'identité noire du quartier sous leurs yeux impuissants. De fait, Jay se retrouve typiquement dans la situation inconfortable du transfuge (situation si bien décrite part Annie Ernaux dans "La Place") qui est rejeté aussi bien par son ancienne communauté que par les blancs qui poussent par tous les moyens ses parents à déménager pour s'approprier leurs biens et renforcer leur entre-soi. Pour ne pas perdre pied, Jay s'accroche alors à ses souvenirs d'enfance, le film étant parsemés de flashbacks filmés avec beaucoup d'élégance et de fluidité. On découvre peu à peu le triste sort des membres de sa bande. Disparu, mort, emprisonné, aucun n'a pu sortir du ghetto et c'est aussi cette génération perdue que filme Jay/Gerima a qui il redonne des racines: les mères et les grands-mères de ces garçons sont bien mises en valeur (alors que la plupart des pères sont absents ou ont failli hormis comme par hasard celui de Jay) et lorsque celui-ci retrouve un "grand frère" dans le parloir d'une prison, une projection onirique les montre au beau milieu de la forêt comme si le cadre carcéral n'avait plus de prise. Quant aux blancs, ils restent la plupart du temps hors-champ ou bien en fond ou au bord du cadre, comme cela a été si longtemps le cas des noirs dans les films blancs. Mais si Merawi Gerima choisit l'art pour s'exprimer, la colère de son double cinématographique débouche sur une explosion de violence stérile.

* Un thème qui ne concerne pas que les USA. A quand les films témoignant de la gentrification de la petite couronne de la banlieue parisienne se cachant derrière l'édification du "Grand Paris" (mais sans ses pauvres)? Par exemple la Butte rouge de Châtenay Malabry "rénovée", Saint-Denis et Aubervilliers grignotées par les futures installations olympiques etc.

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