Episode 42 : Machination infâme
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Episode 42 : Machination infâme
Le bunker avait été sauvé. En contenant l’incendie au niveau -2, Joe avait réussi à l’étouffer. Les dégâts n’étaient pas très importants et Dieu merci aucun des systèmes de survie n’avaient été touchés. Seulement du matériel scientifique et quelques ordinateurs.
Quant à Léila, elle était introuvable. Et sans sa puce de géolocalisation, impossible de savoir où elle se dirigeait. Notre temps ici était compté. C’était une question de jours avant que ne débarque la cavalerie. Et je n’avais pas l’intention de les attendre bien sagement…, mais je devais avancer sur cette affaire. Profiter du réseau que Joe avait mis en place pour résoudre le mystère qui planait autour de Florigan.
Je repris tout depuis le début, depuis mon intégration au sein du commissariat. Ma première affectation après plusieurs mois d’école. Je fouillai dans les dossiers de chaque membre de l’équipe et découvris que Léila n’était arrivée que quelques mois seulement avant mon arrivée. Elle sortait de l’usine de réhabilitation après des années sur le terrain à traquer l’envahisseur. Pourquoi diable avait-elle été reprogrammée ? Rien dans les comptes-rendus de ses supérieurs ne permettait de justifier une telle sanction.
Alors que Joe préparait notre départ, je passais mes nuits et mes journées devant l’écran à creuser toutes les pistes, à fouiner à droite à gauche jusqu’à ce que tout devienne enfin clair. Toute cette histoire n’était qu’une infâme machination. Et tout semblait ramener à mon père le grand Moridan, un enfoiré de première qui n’avait pas hésité à briser des vies entières pour gagner son petit confort… Avant de prendre sa retraite sur la bague terrestre, il travaillait dans le domaine de l’armement et dirigeait des projets top secret dont tous les dossiers avaient soigneusement été censurés. Seuls quelques noms de scientifiques apparaissaient dont celui de Florigan. D’après les dates indiquées, il ne pouvait s’agir du vrai Ryan Florigan, car il était déjà présumé mort depuis cinq ans. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : le synthé Florigan, celui qui jouait avec mes nerfs, avait été l’un des collaborateurs de mon père.
– Joe, vous savez pourquoi Moridan a fait appel à votre synthé ?
– Aucune idée… je ne savais même pas que mon ADN avait servi à fabriquer un synthé. Mais une chose est sure, dans mon ancienne vie, je n’aurais jamais accepté de travailler avec ce connard.
– Un peu plus que votre ADN, si on en croit Florigan. Il dit être le résultat d’un transfert de pensée de l’homme vers la machine.
– L’enfoiré ! Il a utilisé mes travaux pour se créer un scientifique docile…
– De quoi parlez-vous, Joe ?
– À l’époque, je travaillais sur la possibilité de rendre l’esprit humain immortel. J’étais un grand rêveur… c’est d’ailleurs moi qui ai mis au point le processeur encore utilisé aujourd’hui dans les synthés. Mais pour le reste ça n’a jamais été très concluant. Les connexions du cerveau sont extrêmement complexes et je n’ai réussi qu’à enregistrer quelques souvenirs et schémas de pensées… pas de quoi recréer une intelligence semi-artificielle complète. Pas sans danger…
– Mon père s’est pris pour Dieu et son jouet s’est retourné contre lui… Fabuleux. Putain !
Les pièces du puzzle commençaient à s’ordonner dans ma tête. Le fils prodigue rejeté par son créateur qui se rebelle voulant prouver qu’il vaut mieux que ses frères et sœurs. C’était pour cette raison qu’il s’en était pris à Logan, mon demi-frère, et à moi. C’était bien mon connard de beauf qui était visé par cette attaque de serpent. Pour délivrer un message à mon père. Pour lui faire peur et attirer son attention. Mais pourquoi Léila ? Pourquoi s’en prendre à elle ? Elle ne pouvait pas être juste un pion. Pas avec une mise en scène aussi efficace…
– Moridan ! On a de la visite ! Il faut partir, maintenant !
Joe se tenait devant l’un des écrans de surveillance. À travers les nuages de poussière, on pouvait apercevoir plusieurs blindés se dirigeant droit vers nous. Nous avions une heure à tout casser pour filer d’ici. Mais pour aller où ?
– Prenez vos affaires et suivez-moi. J’ai une autre planque à quelques kilomètres au nord. Si on fait vite, on peut y être avant que la nuit tombe.
Direction nord. Cela signifiait gaz toxiques et bestioles immondes. Super. Des heures de marche en perspective sous un soleil de plomb, enfermé dans ma combi. Quelle chance ! J’avais troqué ma coéquipière bionique pour une goule apathique, mais les galères semblaient toujours autant me coller à la peau.
Texte de L.S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
Image par Pete Linforth de Pixabay : Réseau La Technologie Connexion - Image gratuite sur Pixabay