Episode 12 : Blackout total...
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Episode 12 : Blackout total...
Après des semaines à piétiner, j’avais enfin un indice ! J’avais du mal à y croire, mais c’était bien vrai. Dans un gros bandeau vert, l’IAC affichait une adresse… Je ramassai vite fait mon écran et mon clavier pour voir sur la carte où se trouvait ce putain de château.
– En plein milieu du no man’s land ! Super, c’est bien ma veine !
Mais je n’avais pas le choix. Je devais absolument aller visiter ce qui restait de ce bâtiment délabré. Il y avait peut-être un autre indice. Une piste à suivre… et même des infos sur l’état de Léila. Un truc qui aurait pu la sortir de ce fichu coma.
Sans plus attendre, je téléchargeai l’adresse dans mon PIP-Boy, récupérai mon flingue dans le tiroir de mon bureau et sortis en bousculant Gram, toujours planté comme un con devant la porte. Après un passage express à l’armurerie, je sautai dans mon blindé et démarrai.
Mais je fus stoppé dans mon élan par le capitaine, furax. Il se tenait devant mon véhicule, les mains sur le capot, l’air sévère. Et merde !
– Vous n’oubliez pas quelqu’un ?
– Sérieux, chef ?
La porte arrière du blindé s’ouvrit et j’aperçus Gram, pâle comme un mort, s’installer derrière suivi de près par Rex et Hax. Et vu l’attitude des deux molosses, ils ne le supportaient pas plus que moi. Difficile de ravaler mon sourire de satisfaction !
– On ne sait jamais. Vous aurez peut-être besoin de renforts ! J’ai déjà perdu un homme avec cette affaire à la con !
Sans attendre de réponse, le capitaine se poussa pour me laisser quitter le garage. Après quelques secondes d’hésitation, j’appuyai enfin sur l’accélérateur. Impossible de foutre Gram discrètement dehors.
Le moteur se mit soudain à rugir et l’énorme monstre d’acier décolla à toute allure dans un crissement de pneus. J’avais rarement eu l’occasion de le conduire avec Léila, alors j’étais bien décidé à me faire plaisir ! Pas de limitation de vitesse ̶ si ce n’est celle imposée par mon bolide ̶ pas de circulation, pas de piétons, personne pour me gueuler dessus… Le bonheur ! Enfin, presque…
Perdu dans mes pensées, hypnotisé par cette immense étendue de sable, j’avais oublié la présence de ce cher Gram. Il était coincé au fond de son fauteuil, surveillé par Rex et Hax qui ne le quittaient pas des yeux. Au moindre mouvement de sa part, ils étaient prêts à lui sauter dessus !
– Rex ! Hax ! Laissez-le tranquille, maintenant !
Les deux affreuses créatures se levèrent et vinrent se poser à côté de moi, le regard plein d’amour. Nous avions fini, tous les trois, par nous apprivoiser. J’appréciais de plus en plus leur présence rassurante. Ils n’étaient pas méchants, juste très impressionnants !
– Ils… Ils t’obéissent ? bredouilla Gram.
– Faut croire ! Après tout, je suis le seul à m’occuper d’eux depuis que…
Devant nous se dressait un vieux bâtiment. Le château de la dernière carte de ce taré ! Incroyable. Pour une fois, je fermais ma gueule, ne sachant quoi dire. Il avait survécu aux ravages du temps et de la guerre. Les tours à droite s’étaient écroulées et le toit avait sacrément souffert, mais il tenait encore debout…, alors que rien d’autre autour n’avait survécu : plus aucune végétation ; le cours d’eau totalement asséché... Même les rideaux de la photo tenaient encore autour des fenêtres du dernier étage. Déchirés et d’un jaune un peu pâli par le soleil, mais toujours présents !
Je me rapprochai le plus possible avec le blindé, coupai le moteur et courus en direction de la vieille bâtisse, Hax et Rex collés à mes basques. La porte en bois ne me résista pas. Un coup d’épaule bien placée et elle s’ouvrit dans un grincement presque angoissant.
Le temps que mes yeux se fassent à la pénombre des lieux, j’entrai lentement dans un hall immense donnant sur un imposant escalier en pierre. Mon intuition me disait que j’allais trouver mon bonheur tout là-haut. Dans l’une de ses pièces aux rideaux jaunes…
Je grimpai les marches deux à deux, sans faire attention aux gémissements de Gram, derrière moi. Il avait l’art de me taper sur les nerfs ! En haut, trois appartements m’attendaient. Je n’avais pas de temps à perdre avec ses jérémiades.
Je fis un tour rapide dans les deux premiers. Rien d’intéressant. Juste des meubles dans un sale état, couverts de poussière. Dans le dernier, c’était une autre affaire ! Tous les murs avaient été recouverts de vieux journaux et de griffonnages étranges. Des formules, des schémas de corps humain et autres bestioles… J’étais, sans aucun doute, dans le repaire d’un fou !
Dans ce qui avait dû être une salle à manger, se trouvaient des instruments rongés par la rouille. Tout un attirail d’un parfait chimiste, qui se prenait pour un horloger et un médecin à ses heures perdues ! Sur la table, étaient éparpillés engrenages, aiguilles, scalpels, couteaux, béchers, microscopes, pipettes, mortiers et j’en passe…, mais l’objet qui attira mon attention, c’était un chapeau en osier surmonté d’une paire de lunettes en cuivre.
Mon instinct me poussait vers lui. Impossible de savoir pourquoi. Alors, sans trop y réfléchir, je le pris et découvris juste en dessous, une lettre accompagnée d’une fiole remplie d’un liquide violet. Je ne m’étais pas planté ! J’avais enfin trouvé un truc… restait à savoir quoi !
Je laissai tomber ce chapeau grotesque pour me concentrer sur le mot, qui étrangement m’était personnellement adressé. Encore. Ce putain de taré avait toujours un temps d’avance sur moi. Comme s’il savait exactement ce que je faisais. Comme s’il me connaissait…
Le plancher craqua derrière moi. Probablement Gram qui avait enfin réussi à monter ou l’un des molosses qui me rejoignait après un tour d’inspection de l’étage. Je ne pris pas la peine de me retourner, j’avais mieux à faire.
Quel con ! Je reçus soudain un violent coup derrière la tête qui me fit voir des étoiles…
Blackout total !
Texte de L.S.Martins (45 minutes chrono, sans relecture).
Image par Alla Sedova-Sitnikova de Pixabay : Steampunk Engrenages - Photo gratuite sur Pixabay
Margot Eden hace 2 años
Ah pas de chance ...