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A l'est d'Eden (East of Eden, Elia Kazan, 1955)

A l'est d'Eden (East of Eden, Elia Kazan, 1955)

Publicado el 19, oct, 2020 Actualizado 19, oct, 2020 Cultura
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A l'est d'Eden (East of Eden, Elia Kazan, 1955)

« Caïn se retira de devant l'Éternel, et séjourna dans le pays de Nôd, à l'est d'Éden. » Genèse (4;16). Cette citation de la Bible donne son titre au film, adapté d'une partie du livre éponyme de John Steinbeck. L'histoire se focalise sur une famille de propriétaires terriens dysfonctionnelle et plus précisément sur les deux fils jumeaux, privés de mère et élevés sans amour par un père rigoriste, Aaron et Caleb (allusion transparente à Abel et Caïn). Alors qu'en atteignant l'âge adulte, Aaron est devenu en tous points la copie conforme de son père qui de ce fait éprouve de la fierté pour lui, Caleb est au contraire rejeté parce qu'il ne parvient pas à entrer dans les cases, à s'adapter. Il n'y parvient tellement pas d'ailleurs que les cadrages adoptent son point de vue et se font obliques, soulignant qu'il y a quelque chose qui va de travers dans cette famille. Caleb comme n'importe quel enfant à la fois endoctriné par le manichéisme de la morale religieuse et carencé affectivement rejette la faute sur lui et se croit mauvais. Sauf que plus le film avance et plus on découvre que ce qui va de travers, ce n'est pas lui mais bien ceux qui l'entourent, à commencer par son père. L'évolution psychologique de la petite amie de Aaron, Abra (Julie HARRIS) qui au contact de Caleb libère sa propre souffrance en est un des marqueurs les plus évidents. Aaron l'idéalise en tant que future mère alors qu'ils ne savent ni l'un ni l'autre de quoi il s'agit, ayant été tous deux eu la même carence de base. Mais il est impossible de discuter avec Aaron qui est aussi rigide que son père. C'est un sursaut de vitalité qui la fait se rapprocher de Caleb (qui pourtant lui fait peur) avec qui elle peut parler. Un autre élément important qui permet à Caleb de sortir de son isolement est la rencontre avec sa mère, une femme indépendante et "indigne" (au sens où elle a abandonné mari et enfants pour devenir la tenancière d'une maison close) en tous points opposée au père et à ce qu'il représente (le patriarcat). Néanmoins il est frappant de constater que le seul mode d'échange possible avec elle comme avec le père est de l'ordre de la transaction financière. La différence étant qu'elle accepte franchement (et cyniquement) d'exploiter son semblable pour s'enrichir alors que le père réagit hypocritement lorsque Caleb veut lui prouver son amour par l'argent qu'il a gagné en faisant du profit sur la guerre (l'histoire se déroule en 1917). Il le rejette alors que lui-même vit pourtant également des rouages mortifères du conflit.

Evidemment, la puissance de ce récit aux accents lyriques* n'aurait pas été la même sans ce qui a projeté le jeune prodige de l'Actors studio, James DEAN à qui le film reste à jamais associé. C'était son premier grand rôle au cinéma et il bouffe d'emblée l'écran. A l'image de son personnage, il se démarque complètement des autres acteurs par sa manière de se tenir, d'occuper l'espace, d'exprimer les émotions. Caleb et lui ne font qu'un, pas seulement parce que c'était l'esprit de la méthode co-fondée par le réalisateur Elia KAZAN mais tout simplement parce que James DEAN avait connu la même configuration familiale et souffrait donc des mêmes tourments que Caleb. Cela lui était naturel. C'est ce qui fait entrer James DEAN dans l'éternité comme toute personne qui parvient à projeter son âme dans une oeuvre d'art. John Steinbeck et Elia KAZAN ont également projeté leur propre relation conflictuelle vis à vis de leur père dans leur oeuvre, renforçant son aspect autobiographique (on reconnaît aussi la marque de Kazan à travers les allusions aux persécutions subies par l'émigré allemand, Kazan étant lui-même un émigré).

* L'usage de la couleur et du Cinémascope magnifient particulièrement les paysages champêtres dans lesquels évoluent les personnages, exaltant ainsi leurs sentiments.

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