

Falcon-Dog 3 - Chapitre 15 ter
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Falcon-Dog 3 - Chapitre 15 ter
Dans les jours qui suivent, tout le monde entend parler de ce procès. La
condamnation de Suprêmiaou soulage de nombreux villageois canins, qui
craignaient de voir la nouvelle alliance pardonner tous ses crimes odieux. Ce
sentiment de justice donne plus de crédibilité aux Compattriotes. Grâce à ce
jugement, les chiens et les chats redoublent d’engagement !
Des votes ont été organisés dans Ethélys pour désigner les quatre « pattrons »,
ceux qui siégeront à la tête des Compattriotes. Encore une fois, l’idée du nom revient
à Isaac.
Les résultats des votes sont tombés : Isaac et Falcon-Dog sont élus, ainsi que le
Général Cocker et… l’Ancien ! Même s’il se fait vieux, le lynx veut maintenir la
paix dans ce monde auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux. Sa contribution
est aussi inestimable que son savoir !
Comme prévu, des espaces sont délimités spécialement pour les loups et pour les
panthères. Difficile de cohabiter avec ces créatures, sans que l’un profite du territoire
de l’autre. Pour cela, il faudrait mieux connaitre ces espèces.
– Les Compattriotes doivent partager leurs connaissances entre eux ! a déclaré
l’Ancien. Les scientifélins apprendront tout ce qu’ils savent aux scienticanins. Et
vice-versa, bien entendu. Partageons, mes amis, partageons !
Ainsi, un groupe de scientifélins ayant mené des recherches sur les loups a révélé
des informations intéressantes à des collègues canins. L’urine des loups est utilisée
pour marquer leur territoire, et il est possible d’en créer en laboratoire. Il n’y a plus
qu’à déposer une fausse urine étrangère sur les arbres les plus proches des
habitations, afin de dissuader les loups de s’en approcher ! Dans la Vallée
volcanique, les chats en feront de même avec les panthères.
Quelques villages canins en bordure du Canyon rouge accueillent des chats ayant
perdu leur maison à cause des panthères. L’entente s’installe difficilement, bien sûr ;
mais avec le temps, on finit par apprendre à vivre avec l’autre. Isaac lui-même a
décidé de rendre visite à ce village, afin de leur apporter quelques conseils. Les
shibas qui y résident écoutent ses idées et demandent divers services aux chats qu’ils
hébergent. Ces derniers sont habitués à travailler dehors et acceptent de les aider à
cultiver leurs champs, même pendant les journées les plus chaudes.
D’importants travaux se déroulent dans chaque recoin d’Ethélys, grâce à des
travailleurs comme l’Amiral Cabos et Suprêmiaou. (Cependant, il vaudrait mieux ne
pas les associer sur le même chantier… pour éviter qu’un conflit éclate entre ces
deux ennemis de longue date !) Les ruines de la Forteresse Suprême sont utilisées
pour bâtir un quartier d’habitation, par exemple. Au cœur de la Forêt Emeraude, le
tout premier quartier général de la Révoltruffe a été transformé en un gigantesque
laboratoire. Ce dernier permettra aux scientifélins et aux scienticanins d’étudier les
populations de loups directement dans la nature, pour mieux comprendre leurs
comportements parfois mystérieux…
– Je me porterai volontaire pour mener des explorations, a suggéré l’Etranger.
Enfin, seulement si les participants ne sont pas des trouillards… Hors de question de
me coltiner des poules mouillées !
D’anciens avant-postes sont désormais changés en maisons, étant donné que leur
rôle est dépassé ; les pattrons comptent bien sûr empêcher l’émergence d’une
nouvelle guerre. Une vieille caserne proche du Hurle-Bois pourra ainsi abriter les
épagneuls, depuis que leur village a été ravagé par les incendies. Ils ont également
promis qu’ils surveilleraient la repousse des arbres, pour s’assurer que cette forêt
ancestrale renaisse de ses cendres. Les épagneuls ont affirmé que le Hurle-Bois ne
meurt jamais !
Pendant une année, les Compattriotes font de leur mieux et sont de plus en plus
nombreux. Chacun prend conscience des avantages d’une alliance mutuelle. Plus
facile à dire qu’à faire, évidemment ; des désaccords assez fréquents persistent…
Mais les chiens et les chats commencent enfin à se comprendre et à se connaitre.
Un jour viendra, peut-être, où tous accepteront de se serrer la patte…

