

Falcon-Dog 3 - Chapitre 12 bis
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Falcon-Dog 3 - Chapitre 12 bis
Pendant que le Dernier combat suit son cours, tout le monde semble oublier
l’ennemi principal qu’il faut arrêter à tout prix : Férus. L’énorme félin poursuit sa
tâche inlassablement à l’abri des regards ; son pont de lave se construit
progressivement, centimètre par centimètre, et dépasse déjà la moitié du lit du fleuve.
Au fur et à mesure, la lave est refroidie au contact de l’air pour former une roche
volcanique solide. Férus a encore besoin de temps pour terminer son œuvre.
Le Colonel Firat l’observe discrètement à distance avec les yeux grands ouverts.
Il se murmure pour lui-même :
– J’ai toujours été fasciné par la légende de Férus et, enfant déjà, j’y croyais dur
comme fer. Comment ne pas être impressionné par une panthère aussi puissante, qui
a rayé de la carte tous les lions d’Ethélys à elle seule ? Depuis le temps que je voulais
te rencontrer, Férus…
Le Colonel Firat se met à marcher dans sa direction, inflexible. Peut-être ressentil de la peur ? Si c’est le cas, il la dissimule très bien. Le tigre avance d’un pas assuré
en se posant toutes sortes de questions :
– Est-ce qu’il me sent approcher, même s’il me tourne le dos ? C’est très
probable. Va-t-il me considérer comme un ennemi ? Ou se montrera-t-il respectueux
envers le tigre que je suis ? Ça, je n’en sais rien…
À moins de vingt mètres, Férus se retourne d’un bloc.
Le Colonel Firat commence alors à regretter cette approche risquée, qui pourrait
être perçue comme une intimidation. Les deux regards de fauves s’entremêlent
pendant que le grand chef des panthères se relève lentement.
– On ne m’avait pas menti, se dit Firat en avalant sa salive. Férus est un véritable
colosse… !
L’œil orange vif de la gigantesque panthère se met à briller.
À cet instant précis le tigre est aveuglé par une intense lumière. Il se retrouve
tout-à-coup incapable de bouger. Firat se sent si léger qu’il pourrait presque
s’envoler… et puis tout revient progressivement à la normale. Enfin, pas tout-à-fait :
le Colonel Firat constate qu’il ne peut plus contrôler le corps dans lequel il se trouve.
Ce corps, ce n’est plus le sien. C’est celui de Férus. Devenu encore plus puissant,
Férus dispose désormais de la force d’une panthère et d’un tigre réunis. Il se lance à
nouveau dans la création de son pont de lave, plus rapidement que jamais.
Firat assiste à ses déplacements et à ses actions à la première personne, mais sans
pouvoir intervenir. Il ne peut que percevoir les faits et gestes de Férus. Derrière celuici, se trouve un petit corps flétri ; Suprêmiaou git sur le sol, inconscient.
Le lieutenant Todd et l’armée de karaté-cats reste immobile face aux panthères
noires qui approchent à grand pas. Ces machines de guerre sont plus que jamais
prêtes à tuer. Leur pelage sombre est parcouru d’arcs électriques. Leur regard dévoile
une volonté de faire souffrir l’ennemi. Rien n’assure que les karaté-cats auront la
capacité d’en venir à bout, aussi nombreux soient-ils…
Brusquement, le vent se lève dans la Vallée volcanique. L’atmosphère était
presque immobile il y a quelques instants, mais voilà de puissantes bourrasques. On
pourrait croire à l’arrivée soudaine d’une tempête. Les épais nuages noirs de l’orage
commencent à se séparer, se disloquer jusqu’à se…
– … dissiper ! s’exclame l’Etranger, sans être compris par les Canins qui le
regardent. Tout se dissipe ! Les nuages se dissipent, l’orage également… !
En effet le ciel s’éclaircit et la lumière filtre à travers le drap déchiré des nuages.
La clarté est signe d’espoir pour la Révoltruffe et l’armée féline.
– C’est parfait, se réjouit le Général Cocker. La disparition de l’orage annonce
l’affaiblissement des panthères noires. Je suis certain que les karaté-cats pourront
s’en charger, maintenant qu’elles perdent en puissance…
En effet, les fauves ralentissent progressivement et semblent plus hésitants. Todd
s’en rend compte assez vite et en profite pour lancer l’offensive :
– Tous en avant ! On va en finir avec les panthères !
Le brouhaha masque la voix des chanonniers qui répondent « Oui, mon
lieutenant… » ; les bataillons de karaté-cats reprennent le combat avec confiance.
Sur l’autre rive du Sandroc, Lisa et Billy échangent avec le Général Cocker.
L’Etranger les rejoint avec un grand sourire, ce qui ne lui ressemble pas trop.
– Vous avez remarqué ? leur demande-t-il aussitôt.
– Oui, l’orage s’est dissipé ! répond Billy. C’est une vraie chance, dis donc !
Mais maintenant on ferait mieux de s’occuper de Férus, pas vrai ?
Cocker grimace un peu.
– Ce serait très dangereux… Vous ne croyez quand même pas l’affronter sans
aide ?
Lisa et Billy restent confiants : ils sont encore en forme, après tout ! Le Père des
loups ne semble pas épuisé lui non plus. La sabrador s’en approche et monte dessus,
imitée par Billy. Les deux jeunes héros, sans doute parmi les plus talentueux de la
Révoltruffe, partent en direction de Férus.
– Quel courage, tout de même ! dit le Général Cocker avec admiration.
– Quelle inconscience, oui ! soupire l’Etranger.
Férus ne tarde pas à terminer sa création. Lorsque la roche a perdu suffisamment
de température, il peut entamer sa traversée du Sandroc pour de bon. Il regarde aux
alentours et remarque cependant un détail qui ne lui plait pas : de nouveaux arrivants
veulent tenter de lui barrer la route.
Un chihuahua musclé projette un lourd objet dans sa direction. Férus évite le
projectile mais celui-ci frappe son pont de roche volcanique de plein fouet. Quelques
morceaux se décrochent, la structure se fragilise à vue d’œil. Le fauve, vivace mais
massif, ne prend pas le risque de rester plus longtemps. Il exerce un saut
impressionnant pour atterrir sur l’autre rive. Enfin, ça y est. Férus a franchi le
Sandroc, il n’a plus aucun obstacle devant lui. Sans craindre rien ni personne, il
s’élance dans une véritable course vers le Titan.
– Nom d’une gamelle en bois ! jure Billy en colère. J’ai sacrifié une de mes
Mossues mais j’ai même pas réussi à l’atteindre, dis donc… Il est rapide, ce maudit
Férus !
– C’était bien essayé, lui dit Lisa. À moi de jouer, maintenant ! Je vais faire de
mon mieux pour le ralentir.
– Mais… tu n’as pas d’arme à distance ! Ne me dis pas que tu vas affronter ce
monstre au corps-à-corps !
Lisa ne lui répond pas. Elle s’apprête à demander au Père des loups de poursuivre
Férus, quand elle tourne la tête vers le Sandroc. Une silhouette fantomatique lui
passe devant, aussi vite que l’éclair. Des frissons lui parcourent le dos. Lisa a
l’impression d’avoir reçu un puissant coup de vent au passage de ce fantôme.

