

Falcon-Dog 3 - Chapitre 1
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 7 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
Falcon-Dog 3 - Chapitre 1
Chapitre 1 : L’espoir
Une seule question taraude les villageois d’Ethélys : que fait la Révoltruffe au
moment où ils en ont le plus besoin ?
Pour la plupart, les villageois sont sans défense et doivent quitter leurs habitations menacées
par les panthères. Les fauves rôdent dans la Vallée volcanique, près du Canyon
rouge, mais aussi tout autour du Hurle-Bois… Peu de zones sont hors de danger, en
vérité. Les chiens comme les chats demeurent vulnérables et sont contraints de
quitter les lieux. Mais… pour aller où ?
S’il n’y a qu’une destination à atteindre, il s’agit sans doute des Plaines de
l’Ouest. Ce lieu semble être le refuge idéal, d’après ce qu’en disent certains félins,
car il est séparé du reste d’Ethélys par un fleuve. Jusqu’ici, les panthères n’ont jamais
réussi à le franchir. Ce long fleuve est appelé le Sandroc. On le nommait autrefois
« Sang-de-roche », puisqu’il prend sa source dans les Montagnes de Glace, comme
si les roches saignaient pour toujours.
La première difficulté pour les villageois est de rejoindre cette zone, qui se trouve
souvent éloignée de leurs terres. Et ce, sans être attaqué par les panthères. La seconde
difficulté consiste à traverser le Sandroc, fleuve réputé infranchissable… Dans
toutes ces épreuves, la coopération est indispensable. Les chiens s’associent avec les
chiens. Les chats s’associent avec les chats.
De l’autre côté du Sandroc, à L’Ouest, des chiens s’approchent d’un village félin,
installé ici depuis des décennies. Ces aventuriers canins sont encore trempés après
la rude traversée du Sandroc. Ils forment un groupe d’une douzaine d’individus. À
leur départ, ils étaient deux fois plus nombreux avant de croiser la route des
panthères…
Leur meneur est un malinois large et musclé, bien décidé à trouver un abri pour
ses compagnons. Après avoir aperçu le village des chats, il réunit tout le groupe et
déclare d’une voix puissante :
– Ce hameau est une aubaine ! Après tout ce qu’on a enduré, on peut pas laisser
filer ça !
– Et tu comptes faire quoi ? interroge un autre chien, à la fois curieux et inquiet.
– Vous n’avez qu’à m’attendre ici. J’emporte un pistolet-à-croquettes et quelques
sacs avec moi. Va falloir agir discrètement !
Alors que le malinois s’écarte, un pitbull l’interpelle :
– Attends, Hart ! On t’accompagne !
Un deuxième pitbull, son frère, hoche la tête et les rejoint. Hart et ses deux
compagnons se mettent à courir furtivement vers le village des chats.
Dans les couloirs de Spectror, le Général Cocker avance d’un pas décidé.
Quelques tics sur son visage trahissent une anxiété plutôt inhabituelle chez lui… Il
s’arrête devant l’imposante porte du bureau de l’Amiral Cabos le temps de souffler
un peu. Déterminé et inquiet à la fois, il frappe à la porte tandis que son cœur cogne
de plus en plus fort dans sa poitrine.
Un grognement agacé lui répond.
– Je ne te dérange pas ? demande Cocker en poussant la porte.
Cabos ne le regarde même pas entrer ; il reste vautré sur son siège et garde un
visage déprimé depuis plusieurs jours. Devenu méconnaissable, le chef de la
Révoltruffe n’a plus rien d’un meneur vaillant et charismatique.
Le Général Cocker ne reconnaît plus le héros d’autrefois, qui s’est toujours battu
avec tant de vigueur. Malgré tout, s’il est venu dans son bureau, ce n’est pas pour se
lamenter sur la tournure des événements, aussi fâcheuse soit-elle.
– Il est dur d’admettre que les panthères de feu ont pris possession des terres
d’Ethélys. D’autant plus que nous ne pouvons plus agir pour sauver les villageois,
cependant…
– Cocker, il faut accepter notre sort, répond Cabos d’un ton agacé. Cela ne sert à
rien de s’obstiner dans un combat perdu d’avance.
– Je sais ce que tu penses de tout ça, mais…
– Il n’y a pas de « mais » ! rugit l’Amiral Cabos en frappant la table. Ces
maudites panthères ont repéré nos trappes de sortie et elles restent dans les parages.
Nous sommes paralysés, tu m’entends, Cocker ? Paralysés ! J’ai même pensé à
dissoudre le Conseil. Depuis qu’on ne peut plus sortir de Spectror, tous les Canins
ont perdu espoir. Et moi le premier…
Le Général Cocker n’en croit pas ses oreilles. Le berger allemand n’a jamais
baissé les bras, auparavant. Pourtant, le cocker ne se laisse pas abattre :
– On ne peut pas abandonner le peuple canin après tous nos efforts ! Ne me dites
pas que c’est définitivement… fini ? Que faites-vous de la Révoltruffe ?
Les deux Canins – les plus haut-gradés – se regardent droit dans les yeux, le cœur
battant. L’Amiral Cabos reste pourtant stoïque et dit :
– Ne sois pas naïf. Il n’y a plus de Révoltruffe.
Cette déclaration jette un froid. Après un long silence, il met un point final à cette
conversation :
– Si tu n’as rien d’autre à me dire, tu peux sortir de mon bureau.
Toujours sous le choc, Cocker ne réagit pas tout de suite ; enfin, il quitte les lieux
sans prononcer un mot. Il n’est plus le bienvenu dans ce bureau, semble-t-il. Le
cocker referme la porte et chuchote pour lui-même :
– Il a peur. Oui, très peur…
– Qui est-ce qui a peur ?
Cette voix fait sursauter le Général, qui regarde dans le couloir avec étonnement.
– Ah, Lisa ! Je ne t’avais pas vue…
– À ce que je vois, c’est vous qui avez peur ! plaisante Lisa avec un petit sourire
farceur.
– Il est vrai que je suis un peu tendu en ce moment… Je parlais de l’Amiral, en
vérité. Cette situation inédite mine le moral de toute la Révoltruffe sans exception.
Le sourire de Lisa disparait aussitôt. Elle baisse la tête, les yeux clos.
– Je suis du même avis que vous, Général. Partout où je vais, les Canins n’ont
plus la moindre envie de poursuivre la lutte. On dirait que tout le monde vit au ralenti.
– En effet. Cabos vient de me dire que tous les Canins ont perdu espoir, sauf qu’il
se trompe…
Une lueur discrète semble briller dans son regard lorsqu’il prononce cette phrase.
Avant que Lisa ne puisse lui poser la moindre question, Cocker quitte le couloir et
part comme un voleur. La jeune sabrador reste là en le regardant s’éloigner dans le
couloir. Ses yeux se posent sur la porte du bureau de Cabos. « Je pense aussi que
vous avez tort, Amiral. Vous avez peut-être abandonné, mais pas moi ! »

