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Chapitre 2 - Deuxième partie

Chapitre 2 - Deuxième partie

Published Jan 13, 2023 Updated Jan 13, 2023 Culture
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Chapitre 2 - Deuxième partie

Soudain, surgissant de nulle part, je le vis. Un homme, d’une beauté froide et saisissante, debout face à l’épave. Juste devant moi. Il semblait tout droit sorti d’un film fantastique. Sa chemise immaculée ouverte laissait apparaître la pâleur de sa peau, rehaussée par le noir d’une grande veste en cuir. Ses cheveux étaient d’un blanc scintillant, avec des reflets bleu argenté, mi-longs, coiffés en arrière. Lui donnant un air de mauvais garçon, ils mettaient en valeur son visage anguleux et sa barbe de plusieurs jours.
 
Je n’étais pas seule. Tout n’était pas perdu. Peu importe qui il était, d’où il venait. Cela m’était égal tant qu’il pouvait m’aider. Tant qu’il pouvait m’expliquer où nous étions exactement et même me permettre de quitter cet endroit.
 
L’inconnu grimpa avec une aisance déconcertante dans le cockpit, me sourit puis disparut à l’arrière sans la moindre hésitation. Que faisait-il ? Était-il là seulement pour la cargaison ? Comment pouvait-il en connaître l’existence ?
 
Un bruit métallique me fit sursauter et il réapparut aussitôt avec deux poches remplies d’un liquide rouge, identiques à celles utilisées dans les hôpitaux. Il en ouvrit une et me la tendit sans une explication. J’ignorais ce qu’il attendait de moi. Que je fasse un cul sec avec lui ? Cela ne risquait pas d’arriver !
 
Il se contenta de m’observer, silencieusement, ce qui me rendit folle. À tel point que je ne pus retenir mes paroles :
 
— Tu ne me feras pas avaler ça ! Pas la peine d’insister !
 
Mes mots sonnaient étonnamment, comme s’ils avaient été prononcés par une autre personne. Mon ton avait été bien plus méprisant que je ne l’avais voulu. Presque sauvage. Et cette voix. Ce ne pouvait être la mienne ! Elle semblait surnaturelle. Irréelle. Glaciale et caverneuse.
 
Peut-être était-ce dû à cette abominable sensation. J’avais de plus en plus de mal à déglutir. Ma bouche était sèche et ma gorge douloureuse. Probablement les séquelles de cette horrible barre chocolatée ou du choc de l’accident.
 
Confuse, je regardais cet homme sans vraiment le voir. J’avais besoin de réponses, mais, de toute évidence, il n’était pas décidé à me les donner.
 
Il claqua des doigts devant moi. Perdue dans mes pensées, je sursautai, ce qui sembla fortement l’amuser.
 
— Allô, la Terre ? Tu es avec moi, ma Belle ?
 
Il était donc capable de parler ! Son sourire arrogant et son air condescendant m’exaspéraient. J’avais une terrible envie de lui mettre mon poing dans la figure et je ne savais pas ce qui m’en empêchait.
 
Il arbora une expression amusée et ses yeux noirs semblèrent briller. Il me désigna son col de chemise, taché de sang, et reprit d’une voix comparable à un ronronnement :
 
— J’ai toute ton attention ? C’est bon ? Tu ne faisais pas tant de manières tout à l’heure. Tu as déjà oublié notre premier baiser ? Tu me brises le cœur… Et moi qui croyais au coup de foudre !
 
Notre baiser ? De quoi parlait-il ? Je n’avais aucun souvenir de notre première rencontre. Soit j’étais devenue totalement amnésique, soit il divaguait complètement. Il était impensable que j’aie pu embrasser un parfait inconnu sans en garder la moindre trace dans ma mémoire.
 
Tout tournait si vite dans ma tête. J’étais désorientée. Incapable de réfléchir, paralysée par la peur et la faim. Une faim si intense qui me consumait de l’intérieur. J’avais soif, mais certainement pas de ce liquide sous vide.
 
Je me surpris à imaginer le goût que pouvait avoir le sang de cet inconnu énigmatique. Quelle serait la sensation lorsque je planterai mes dents dans sa peau si pâle.
 
J’aurais dû être effrayée, voire dégoûtée, mais je n’y arrivais pas. À ce moment précis, je n’étais plus moi-même. Seulement une créature sauvage, affamée, assoiffée, salivant devant son prochain repas. Tel un prédateur, je me délectais de son odeur. J’admirais le magnifique dessin violacé sous sa peau nacrée.
 
Lorsque ma langue vint effleurer mes lèvres, je le vis sourire. Le temps sembla se figer. Je me tenais à présent debout face à cet homme si beau et si froid. Face à ma proie. J’observais la moindre de ses réactions, le moindre de ses gestes. Attendant le bon moment, guettant la moindre faille.
 
En un mouvement fluide et furtif, presque instinctif, je me jetai enfin sur l’objet de ma convoitise. Je sentis mes canines s’allonger et s’enfoncer dans la chair fraîche de cet étranger. Je savourais avec plaisir son sang sucré.
 
 

 

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