Je me réveille une dizaine de minutes plus tard (je crois) au pied d’un arbre dans un petit parc. Sans doute pas très loin de chez Émy. Nous sommes au fond du parc derrière un mur d’arbres. Au loin, plusieurs enfants jouent et leurs parents les surveillent de loin. D’où nous sommes, nous avons une vue d’ensemble sur le parc, mais nous ne sommes pas très bien cachés.

Max : Est-ce que tu te sens bien?

Moi : Qu’est-ce qui se passe encore?

Max : Tu as perdu connaissance, encore. Pascal t’a pris ton collier et tu es tombée dans les pommes. Heureusement que tu as retenu les gardes du corps de Pascal loin de nous, j’ai seulement eu besoin de… comment dire, mettre le méchant hors d’état de nuire. Ensuite, je me suis enfui avec le collier et toi.

Moi : Et je me suis réveillée quand tu m’as remis le collier?

Max : Ça a pris quelques instants, mais oui, tu es revenue à ce que je peux voir. Tu m’as fait terriblement peur, tu sais. Pour faire changement, ajoute-t-il sur un ton sarcastique.

Je réfléchis un peu à ce qui s’est passé dans la maison d’Émy et j’en viens à une seule conclusion.

Moi : Il sait.

Max : Quoi, qu’est-ce qu’il sait? de quoi parles-tu?

Moi : Mon don, l’existence des Floras et du manuscrit. Et ce n’est pas ma mère qui le lui a dit, c’est certain. Je ne sais vraiment pas comment ni pourquoi il le sait, mais si je me fie à la réaction qu’Émy a eue quand il est arrivé, je ne crois pas que ce soit une bonne chose. Elle n’a pas du tout confiance en lui.

Je marque une pause.

Moi : Parlant d’Émy, j’espère qu’ils ne lui ont pas fait de mal. Nous devrions appeler la police pour nous en assurer.

Au moment où Maxime ouvre la bouche pour répondre, j’aperçois un des gardes du corps de Pascal se diriger vers nous au pas de course.

Ça ne me prend même pas une seconde pour réagir.

Moi : Oh non, vite cours, dis-je à l’intention de Maxime.

Je ramasse mon sac à dos et je me mets à courir le plus vite possible en direction de la rue. Je crois comprendre pourquoi il veut m’attraper, soit pour me disséquer parce que je ne suis pas humaine (je n’exagère même pas), soit pour me prendre le manuscrit. Dans les deux cas, je ne le laisserai pas faire. Ma mère m’a demandé de protéger notre secret et c’est ce que je vais faire dans la mesure du possible. Sachant qu’il y a quelques minutes, je leur ai fait pou