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3. Whalehunter Wharf

3. Whalehunter Wharf

Publié le 29 mars 2023 Mis à jour le 1 mars 2024 Policier
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3. Whalehunter Wharf

Point de jour ni de nuit pour rythmer l'activité du port. Whalehunter Wharf grouille de forçats rongés par le sel et le temps qui passe. Les hommes de la mer tanguent et chavirent autant que leurs navires, ils bourlinguent dès qu'ils posent pied-à-terre et retrouvent l'équilibre une fois sur le pont. Dans ce monde, il y a des hommes qui descendent davantage du poisson que du primate et d'autres qui viennent d'on ne sait où. Les marins du coin ont l'océan dans les yeux et la grisaille de la ville partout ailleurs. Ils ont la houle dans le corps, l'écume dans le sang et le roulis des vagues au creux du ventre. Il en est même certains qui peinent à respirer lorsqu'ils regagnent leurs foyers, asphyxiés par l'air chargé de Moody Hills, ou étouffés par l'amour d'une femme. Ils ont, tatoués sur la peau, autant d'histoires, de légendes, que d'hommages à leurs mères, et des gosses éparpillés aux quatre horizons. Une vie d'exception, assurément, vouée à finir en queue de poisson. Car, qu'ils aient accostés ou non, l'ombre de la mort plane sans cesse au-dessus de leurs têtes coiffées de gapettes délavées. Qu'elle soit ambrée ou salée, la noyade guette les hommes de la mer, et les naufrages n'en finissent pas de noircir les pages du registre des disparus emportés par la jalousie possessive de Dame Écumeuse. Malgré cela, ces gars-là n'échangeraient leur place pour rien au monde. C'est ce qu'on appelle ''l'amour'', le véritable. La dévotion au prix de sa vie. Se jeter corps et âme à la baille, s'offrir sans condition à ses profondeurs abyssales et ressentir le frisson d'être en vie à chaque retour au port. 

Les cordages les ont abîmé.

Le sel et le temps les ont creusé :

des sillage de bateaux dans la paume...

Elles auraient tant à dire, mais elles ne disent rien.

Les mains ne parlent qu'à ceux qui écoutent, avec les yeux,

les phalanges écorchées,

les articulations éprouvées par une vie de marin.

À ceux-là, elles racontent,

sans bruit, silencieuse,

elles crient qu'elle sont vieilles et puis...

Puis elles se ferment,

les mains,

elles serrent le poings, tapent sur la table

pour qu'on les entende.

Elles claquent des doigts, pointent l'index, dressent le majeur...

Elles ont la main sur le cœur mais le cœur en cage,

elles enragent

d'être blessées par la lame, brûlées par la flamme,

lâchées par les femmes...

Les mains qu'ont égratigne,

un jour ou l'autre, se résignent et triment,

en silence,

le doigt marqué par l'absence de l'alliance.

 

OLC

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