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1. Bloody Monday

1. Bloody Monday

Publié le 29 mars 2023 Mis à jour le 1 mars 2024 Policier
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1. Bloody Monday

Mon nom est Owen Lewis Clarkson.

Je suis né à Moody Hills. Vaste ville qui ne doit sa renommée qu'à la quantité d'âmes paumées par kilomètre carré. Enfant solitaire et taiseux, issu d'une famille d'illustres avocats et autres médecins à la notoriété disons... territoriale, j'ai grandi dans le confort et l'opulence, ne manquant de rien si ce n'est de parents disponibles. J'occupais mes longues journées à vadrouiller dans cette ville labyrinthique sous la surveillance de Monsieur Takuro, ''l'homme qui sourit'', un ami de mon père, venu ''d'un autre monde''.

Trente-sept ans plus tard, j'erre toujours dans ses dédales mal éclairés, ses rues dépavées par la colère, ses avenues bourgeoises, ses quartiers défavorisés, ses zones commerciales excessives et ses bas-fonds tout aussi angoissants.

Je travaille actuellement pour une revue locale qui se prend pour un grand journal. Le genre qui ne lésine pas sur les titres racoleurs pour titiller les plus bas instincts de l'être humain : curiosité, envie, jalousie, voyeurisme et sadisme passif. Y a pas d'autres mots : c'est un torchon ! Mais il est le seul qui accepte d'essuyer mes vers. Je suis auteur et l'on me connaît sous le nom du ''Rimailleur de Moody Hills". Un titre peu glorieux, je vous l'accorde, mais ici, on ne vise pas le ciel car les nuages ne sont pas seuls à voler bas...

Chaque lundi, je prose, entre deux articles putaclic. J'essaie de fleurir le désert, d'arroser une terre aride pour en faire sortir une pâquerette. Mais je doute que les graines que je sème germent dans le cœur de qui que ce soit. Mes compatriotes n'ont plus le goût des belles choses.

Ils se contentent d'art en tube, injecté directement dans la moelle épinière par des producteurs avides d'argent peu regardant sur la qualité des produits. N'en résulte qu'une société d'handicapés de la culture...

J'écris en vain, mais avec cœur car je ne sais faire autrement. C'est ainsi que je suis, moi, le Rimailleur de Moody Hills. Un poète/pigiste incompris dans un monde impigeable.

Aujourd'hui, comme tous les lundis, je me rends au journal pour y pondre une énième pleurnicherie. Je vais me saigner les doigts sur le clavier d'un ordinateur obsolète plus lent qu'un dimanche en famille chez une cousine pas assez éloignée, et l'on va encore me reprocher de ne pas faire plus court.

Chant de sirènes aux aurores :

torture matinale.

Tympans blessés, palpitant déjà mort,

je sors,

l'élégance bancale.

Dehors ?

Un lundi comme un autre,

sanglant comme une saignée,

avec sa gueule de premier de classe

qu'en finit pas de se faire secouer.

Lundi souriant se casse les dents

sous des phalanges endimanchées...

Début de semaine en peine

pour les rêveurs

mal réveillés.

 

OLC

 

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