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L'Egorgeur : Chapitre 7

L'Egorgeur : Chapitre 7

Publié le 24 nov. 2024 Mis à jour le 24 nov. 2024 Policier
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L'Egorgeur : Chapitre 7

Les éléments glanés jusqu’ici semblaient bien minces. Les témoins avaient des souvenirs confus de leur soirée. Un peu comme si un flou général planait. Et l’après-midi était déjà bien entamée quand le médico-légal annonçait ses premières conclusions.


— Rien… soupira Mandolini en se renversant sur sa chaise.


— Comment ça rien ?


— Pas la moindre substance en dehors d’un peu d’alcool. On peut passer le voir demain matin. Il y a un peu de route.


Et puis la manne sembla leur tomber du ciel en la personne d’un marginal interpelé à quelques pas de la Gendarmerie. Ralph Di Bacco, en possession d’un couteau à lame droite et de vêtement tâchés d’éclaboussures de sang, avait tenté d’agresser un second individu d’origine congolaise. Ce dernier affirmait à qui voulait l’entendre qu’il ne s’en remettait pas. Tandis que Di Bacco faisait des histoires à propos de son rat de compagnie qui s’était enfoui au moment de l’intervention des gendarmes.


— Punzel ! Où est Punzel, criait Di Bacco en se débattant ? Faut pas le mettre en cage ! Il aime pas ça !


— Présentement, je m’en remet pas ! Ah ça non ! Ce fou furieux a attenté à ma vie ! Je m’en remet pas !


Un coup de corne de brume mit tout le monde d’accord sur le besoin impérieux de se taire. Le Commissaire Demesy avait trouvé l’objet sur le bureau d’un fan du F.C. Lens.


— Qui est Punzel, demanda-t-il une fois le calme revenu ?


— Mon rat.


— Le rat Punzel ?


— Oui. Faut pas le mettre en cage. Il déteste être enfermé.


Demesy affichait un sourire amusé.


— Promis. On ne le mettra pas en cage, affirma-t-il avant d’examiner la veste et le couteau.


— Et ce sang, c’est à qui ?


— À personne.


Se tournant vers l’un des officiers :


— On peut porter ça au médico-légal avant que ça ferme ? Juste pour en avoir le cœur net.


— On fonce !


— Je l’appelle pour le prévenir, ajouta Mandolini.


 


Ralph Di Bacco, dit le Singe, sans domicile fixe né à Bourg-de-Péage faisait partie du décor de Vallon-Pont-d’Arc. C’était aussi un habitué des locaux de la Gendarmerie et Punzel n’était jamais loin quand il sortait. Mais cette fois, ce pourrait être différent si le sang appartenait aux égorgés de l’hôtel. Comme à son habitude, le punk à chien n’était pas coopératif.


En revanche, Prosper Kabeya, était bien plus loquace. Mandolini et le Commissaire, l’entendirent après qu’on eu enregistré sa plainte. Il affirmait pouvoir identifier deux suspects dans l’affaire du quadruple meurtre.


— Je les ai vu comme je vous vois, là devant moi ! Deux Belges !


— Des Belges ?


— Oui, Capitaine ! Des Belges ! Avec des cornets de frites et la bedaine pleine de bière.


— C’est Brigadier. Mais peu importe. En quoi sont-ils suspects ?


— On a retrouvé des frites et du ketchup sur les morts. Je l’ai entendu. Alors je me suis dit, Prosper, c’est sûrement un coup des belges.


— Et ces deux suspects vous ont adressé la parole, interrogea le Commissaire ?


— Assurément ! Il se sont adressé à moi. Et tenez-vous bien ! Il m’ont dit : « Bonjour, brave homme… une fois » ! Une fois hein ! Pas deux !


— Une fois ?


— Oui, une fois. Ce qui veut dire qu’ils ne me souhaitaient pas d’avoir une autre bonne journée. Soyez-en sûr ! Présentement, je ne m’en remet pas !


— Vous ne vous remettez pas de grand-chose, ironisa le Commissaire.


— A mais je ne vous permet pas !


— Ce sera tout, Monsieur Kabeya, intervint Mandolini. Merci pour votre précieux témoignage. Je vous raccompagne.


 


Après une telle audition, des cafés furent plus que bienvenus. Hélène les leur apporta avec un détail qui ne leur dirait peut-être rien mais…


— C’est le type qui a trouvé les corps.


— Luquet ?


— Il a fait un scandale dans un Meublorama, il y a quelques années. La police est intervenue.


— Où ça, demanda le Commissaire ?


— Un Meublorama.


— Dans quel patelin ?


— Mondelange, en Moselle.


Demesy et Mandolini se regardèrent.


— Ehlinger, il travaillait où ?


Ils consultèrent le dossier fébrilement. Jacob Ehlinger était responsable du SAV au Meublorama de Mondelange jusqu’en…


— L’enfoiré, lâcha le Commissaire !


 


Musique : Psycho Main Theme - Bernard Herrmann


Photo couverture de Craig Whitehead sur Unsplash

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