

À l’extérieur, une façade joyeuse, couleur crevette gris-rosée...
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À l’extérieur, une façade joyeuse, couleur crevette gris-rosée...
Vers quatre heures, Lavigne sortit de la crêperie et il se demandait où il pourrait trouver ce témoin, cet être invisible qui savait mais se taisait. Par ricochet, il se souvint du peintre du Rumorvan qui avait alerté les pompiers. Son témoignage l’intéressait. Combien d’affaires ont vu un premier témoin devenir suspect ? Décidé à rencontrer cet homme, l’inspec- teur choisit de passer par la route principale, celle de l’Église, les chemins de traverse étant trop salissants. Contre toute at- tente, il vit Monsieur Le Floch qui composait une toile en pleine nature. Le vieux chevalet portait le papier qui allait se couvrir d’eau, de pigments et de gomme arabique, souvenir des cours de dessin qu’il avait suivis à l’école communale Victor Hugo. Lavigne mima le badaud curieux. Sans poser la moindre question, il se mit un mètre en arrière de l’homme au chapeau de paille qui commençait une aquarelle. Devant eux, le port, quiétude d’une mer calme, bateaux colorés en attente de voyages, et des mouettes, des goélands dont le vol suspendu entre deux nuages donnait le vertige aux terriens. Pratiquant des gestes vifs et précis, le pinceau de Monsieur Le Floch allait de pot en pot, chercher sa couleur, Bleu Wind- sor pour l’eau, Terre de Sienne, Rouge de Cadmium et Jaune Indien pour les nombreuses coques de bateaux, les roches oscillaient entre le Mauve et le Noir, les champs furent peints par un Vert de Vessie, lumineux et peu ordinaire. Alors que la feuille blanche devenait paysage, sous les yeux médusés de l’inspecteur qui ne comprenait rien à la technique employée, la femme du peintre les rejoignit.
— « Je t’ai apporté du café, mon chéri. ».
— « Silence, s’il te plaît ! ».
Concentré, la touche finale s’avérait délicate, tout étant une question de tons, de formes et d’harmonie pour arriver au résultat escompté : non pas la réalisation fidèle de ce que l’on croque, mais une vision sublimée par une interprétation sur- réaliste. Et là, il ne faut jamais déranger un artiste ! Lavigne
vit un détail qui fit électrochoc dans sa tête. Le peintre se servait de sa main gauche. Gaucher ! Alors qu’il commençait à formuler des conclusions prématurées, que la présomption d’innocence s’estompait,Monsieur Le Floch termina sa toile de la main droite. Ambidextre, voilà autre chose ! Cette pos- sibilité, Lavigne ne l’avait pas imaginée. Du gris rosé, deux trois volatiles apparurent dans le ciel. L’inspecteur se dit que peut-être Yves Le Coz l’était aussi, ambidextre. Le pourcen- tage de chance d’avoir deux sujets habiles des deux mains da
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Le mage du Rumorvan en feuilleton
de
Jean-François Joubert
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