

Quelques croassements de corbeaux plus tard,
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Quelques croassements de corbeaux plus tard,
Quelques croassements de corbeaux plus tard, il arriva au cimetière. Drôle d’endroit pour finir une promenade mais il n’était pas mécontent de retrouver l’asphalte car les sentiers sont aussi agréables que salissants. Alors qu’il s’occupait de nettoyer ses souliers souillés, Lavigne fut témoin d’un es- clandre sous le porche de l’Église. L’inspecteur entendit des voix puissantes, marquant une colère sans détour. Deux per- sonnes se disputaient. Seules quelques bribes de mots demeu- raient audibles, le reste du propos flottait en suspens et se per- dait dans la confusion de l’instant. Un duo, homme, femme, alternait les menaces : — « Espèce de truie cupide ! », dit l’inconnu, «…, tu ne l’emporteras pas au paradis », voix de femme, « Tes pitoyables tentatives d’intimidation ne me font pas peur, seul Dieu est mon juge », le duo semblait intaris- sable, « … Sale putain ! », « Connard vaniteux ! », « Face de rat ! », « Bern Kaoc’h ! ». Le sens premier de la bagarre verbale échappait encore à l’inspecteur qui continuait, à l’aide d’un mouchoir, sa tentative de rendre propres ses chaus- sures. Lavigne était intrigué par cette joute, caché derrière les tombes, il restait l’ouïe à l’affût. « Le juge ultime, pff, laisse-moi rire ! ».
« Mais qui donc s’insulte ici dans le jardin des morts ? », se demanda L’inspecteur. Décidé à le découvrir, l’inspec- teur reprit sa marche. Une porte qui claqua, un dos qui entra dans le bâtiment religieux, et plus loin, le policier reconnut la femme au chien qui dépassait le calvaire. Lui, il arrivait devant l’édifice qui témoignait des sacrifices de nos soldats, toujours troublé par ses listes de noms, de dates, de lieux, et cette inscription : morts pour la France. Lavigne passa, sans savoir si lui, à la même époque, aurait donné son sang pour la défense de frontières. Bientôt la petite poste allait apparaître, il reconnaissait enfin la route à suivre. Il ne lui restait plus qu’à longer l’école, puis la mairie, pour enfin se retrouver au Tromeur, face à ce charmant petit muretin, mutin, qui fermait le port et empêchait la marée d’inonder la carrière.
Cinq minutes plus tard, il rejoignait madame Querné qui discutait avec ses voisins de son incident technique. Les ba- dauds parlaient déjà de malédiction. Le garagiste et sa dé- panneuse l’attendaient sur lemicro-parking. Décidément, son hôtesse s’avérait efficace. L’hommeen bleu de travail maculé de taches de cambouis, aussi solide que terne, avait le visag
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Le mage du Rumorvan en feuilleton
de
Jean-François Joubert
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