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Te voir sur un ferry

Te voir sur un ferry

Publié le 11 sept. 2024 Mis à jour le 12 sept. 2024 Poésie et chanson
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Te voir sur un ferry

Sur ce colosse d’acier écrasant les flots

Qui sous sa carcasse se dispersaient en sanglots

Entre deux rives perdue en mer de Norvège

J’allais aborder les îles aux roches grèges

A bord de ce monstre des mers un passager

M’a donné l’impression que le temps s’arrêtait

Je me suis approchée pour calmer mon trouble

Avant que mon émoi au final ne redouble

Cet homme te ressemblait presque trait pour trait

Sa taille, ses habits, ses bras, tout me rappelait

Le désir fou qui m’assiège encore aujourd’hui

Quand je repense à toi jusqu’au fond de mes nuits

Ciel et mer se confondaient dans l’harmonie bleue

D’un décor dévoré par un soleil furieux

Ai-je été prise comme Meursault d’un délire

Sous ces rayons dardant d’aplomb sur le navire ?

Pendant la traversée mon imagination

A projeté l’idée qu’à deux nous partions

Et que dans des chambres claires nous aurions fait

La nuit l’amour dans des draps blancs frais et défaits

Tout en écoutant le vif cliquetis de l’eau

Frapper doucement la coque en bois d’un bateau

Nous aurions mêlé à nos siestes languissantes

Des lectures et des conversations passionnantes

Nos peaux auraient alors frémi sous la douceur

Des caresses fauves d’un vent tiède charmeur

La mer par la fenêtre encadrée de rideaux

Qui dansent au vent aurait eu des airs de tableaux

Mais ce n’était pas toi à bord de ce ferry

Avec douleur s’évaporait ma rêverie

C’est le vent du nord qui passait dans mes cheveux

Et non ta main dans un élan affectueux

Puis je débarquai sur la côte opaline

Phosphorescente avec ces folles eaux cristallines

Je parcourus des distances prodigieuses

Accaparée par la beauté vertigineuse

 

Peut-être sur ma route au détour d’un virage

Reverrai-je apparaître encore ton visage

Ses contours se mêleront à l’horizon gris

Mon amour du voyage et d’un homme réunis

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