Le pigeon
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Le pigeon
Souvent, pour s'amuser, les gens de la ville
Se plaisent à bousculer de pauvres oiseaux indésirés.
On les voit souvent mal en point, déplumés et fragiles,
Comme à leur premier jour de vie de mal-aimés.
Lui, pigeon insignifiant pour le commun des mortels,
S'entasse sur les toits du mieux qu'il le peut.
Personne ne veut de lui, même la moindre tourelle
Se dresse de barricades pointues pour dissuader le malheureux.
Triste animal volant, ses ailes alourdies par la crasse
Noire de la cité l'empêchent de voler à son gré.
Tandis qu'il rêve de contrées où l'herbe serait verte et grasse,
On le chasse aussitôt d'un vil coup de pied.
La ville toute entière lui est devenue hostile,
Rejeté de tous, l'existence est devenue son supplice.
Pour un bout de pain noirci, c'est à ses risques et périls
Qu'il viendra quémander quelques becquées, contre un peu de justice.
Le pigeon est semblable aux mendiants de nos rues,
Méprisés du public, affamés sous nos yeux.
Sans pour autant leur lancer une main qui se voudrait tendue,
Nous laissons mourir nos semblables sans un regard sur eux.