

Naissance (gueule de bois)
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Naissance (gueule de bois)
C’est comme ça que je suis né. Pauvre, amorphe. L’odeur de la mer – non -, car je sais les années qui s’achèvent. Je ne sens plus que mon corps chaud, sur les draps. Les matins, déjà la terrasse brûle au deuxième étage. Je suis né à midi, la langue affreusement asséchée, j’attendais la nuit en la trempant sous le calcaire. Hier, j’ai bu.
Les notes ont coûté. Il me reste 400 euros. Ce soir, je pardonnerais aux morts de ce bonheur, à la fraîcheur inconnue à cette chambre d’internat. Les cuillères de la cantine tintinnabulent vers le haut – et je doute les vies encore, la cathédrale à l’horizon. Mais je vais boire – 4,50 euros le litre. Il ira mieux, ce faible garçon dans le miroir aux poils publiques. Les stores resteront fermés- on pensera que je n’étais pas là. Je grognerai au garde de nuit, vers 4h (il vit la nuit, celui-là, quelle famille). J’aspire toute la chaleur torride de ma chambre – comme la saillie du nombril qui transpire. Quelle vulgarité ! Désormais les mots sonnent mieux sans qu’ils n’aient absolument aucun sens, aucun. Le ventre – puis la nuit – liquéfie mes pupilles vertes et violettes et roses et rouges et les boules de disco, les acouphènes de la nuit, l’amour sournois au fond des gin tonic ; je tourne les pleurs en allumant les douches, je lancine du front. Hier, j’ai bu.
Quel est le jour d’hui ?
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