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Nagini

Nagini

Publié le 27 août 2024 Mis à jour le 27 sept. 2024 Poésie et chanson
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Nagini

Crédit musique : Joe Hisaishi - the battle between mehve and corvette (Nausicaa) | Voix : Risperdalice
 

L’ire annihile la vie sur son passage. 

L’orage gronde comme un ogre affamé 

Je ne donne pas cher de ta peau 

Pour te débarrasser de son fardeau, je vais te l’arracher 

 

Colère

Elle déborde, se répand, et sous son poids cède la digue que j’avais érigée

Après tout, ne dit-on pas qu’il faut se méfier de l’eau qui dort ?

Sur l’échiquier de la vie, je suis un fou sans garde-fous

 

Rage

J'ai balancé par dessus-bord l'équipage, pour faire un carnage

Un coup de poing en plein cœur 

Sanguinolent, le palpitant 

Il est dévoré par cette présence malfaisante 

 

Haine

Elle porte mon cœur carencé — et soutient mon corps désarticulé 

ASSEZ
J’EN AI ASSEZ 

 

Je vais te crever les yeux et les donner en pâture aux pigeons  

Je vais dévorer tes viscères

Boire l’hémoglobine à même ta poitrine — comme le vampire blafard du fin fond de la Roumanie 

J'organiserai une funeste fête avec tes restes 

J'écraserai ta tête sous mes talons aiguilles, jusqu'à réduire ton crâne en miettes 

Je clouerai ton cadavre au mur, comme une œvre d'art, tableau macabre du désespoir

Ou plutôt, je t'exposerai bien vivant, bien palpitant, dans un musée horrifique

Mon regard est froid, mais ta charogne est encore chaude 

 

Fureur

Je n’ai plus peur 

 

Toi

Toi qui m’as tout pris  

Toi qui m’as pris la vie sans me l’ôter 

Toi qui t’es servi sans demander 

Tu t’es immiscé en moi 

Encore plus mauvais qu’une tumeur

 

Regarde, mais regarde donc ce que tu as fait 

Je me suis éteinte à petit feu — engloutie par les vagues de haine et de désespoir — alors je vais te brûler vivant

Il n’y aura rien de beau dans mes mots ce soir 

Ni d’opulence dans ce poème ostentatoire 

Seule reste ma haine, envers toi et les hommes

 

Tu as pris ce qu’il y avait de meilleur en moi : tu l’as arraché 

Tu t’es octroyé ce droit que je t’avais refusé 

Je me suis noyée dans les paradis artificiels des poudres blanches

Le revers noir et grimaçant de l'addiction m'ôtant presque la vie

J’ai abîmé mon corps, entre les coups de couteau et la luxure

Ne voulant pas me confronter à ce cauchemar somnambule 

Mais l'on ne peut éternellement fuir

 

Alors, écoutez, écoutez gentes dames et gentilhommes

J’espère que vous avez peur de moi

Vous devriez être pétrifiés

 

Entends-tu la colère froide qui siffle dans tes oreilles 

La rage vengeresse qui se dresse comme la muraille d’un château fort 

Ma douce Eunomie, j'ai perdu foi en ton réconfort

Némésis, Éris, c’est à vous que je m’en remets désormais  

Tu vas regretter jusqu’à ta misérable naissance, profanateur 

Si tu pensais que les victimes ne désiraient pas la vengeance, ce sera ton erreur

Pour ma part, j’ai toujours aimé les repas froids 

 

Prends bien garde à toi 

Oui, toi qui ne vois pas 

Toi qui ne ressens pas 

Toi qui n’entends pas 

Oh oui, méfie-toi de cet être qui serpente entre les tombes et les ruelles sombres 

Parce que, lorsque tu t’y attendras le moins 

À l’instar du serpent sifflant, qui se meut au crépuscule, fluide 

Je planterai mes crochets dans ta nuque 

Empoisonnant ton sang 

Broyant tes os 

Et tranquillement, enfin rassasiée, je contemplerai ta lente agonie 

 
Crédit image : © Risperdalice
 
 
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Commentaires (2)

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Jackie H il y a 2 mois

L'agression originelle se devine...
Soif de justice...
Un seul châtiment juste :
Celui d'Abélard...

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Risperdalice il y a 1 mois

Merci Jackie pour votre commentaire que je n’avais pas vu. ❤️‍🩹

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