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Le dernier été

Le dernier été

Publié le 18 sept. 2024 Mis à jour le 27 sept. 2024 Poésie et chanson
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Le dernier été

Crédit musique : Green to Blue (slowed + reverbed) - Daniel | voix : Risperdalice
Un objectif clair : ne pas t’écrire
Et...
Ne pas penser à toi
Une pause estivale de plusieurs semaines
Pendant laquelle je me démène
Une envie ?
Oui, de toi
Loin de toi
Toi de loin
J’ai mis à mal le cadre thérapeutique
De manière épisodique — un peu dramatique
Sur toi, j’ai soufflé le chaud et le froid 
Autour de moi, tout le monde est comblé : tu n’as pas trahi les sacro-saints préceptes de la psychologie
Et moi, je n’ai pas eu à ajouter un autre trauma à ma bien longue collection
Puisqu’ils savent tous mieux que moi ce qui est bon pour ma tête 
N’est-ce pas ?
Revenons-en à nos myrmidons
Je disais donc
Tout le monde est enchanté
Mais moi je ne suis pas radieuse
Je me sens nauséeuse - grisailleuse
Une pierre faite de glace
Une gemme morose qui a la poisse, hélas 
Je suis un putain de caillou malheureux !
Mais avant de te dire adieu, je dois te faire des aveux
Je reste sur ma faim
Je crève la dalle - mais de toute évidence, tu ne seras pas mon casse-dalle
Tu es, je le crains, ma clef de voûte
L’espérance, elle, me nourrit au compte-goutte
Juste assez pour que je ne crève pas
Mais pas suffisamment pour que je vive
Je veux combler le creux béant que tu as laissé
Je me restreins, je ne m’alimente plus
Je veux contrôler le vide
Et puis, je flanche et je craque,  je me remplis à en vomir - presque à en crever
Je me vide de ce trop-plein
Des conduites alimentaires délétères
Aux touches amères
Qui contrastent avec la douceur saisonnière
Ah ! Comme c’est cher payé pour t’avoir aimé
Mais je ne capitule pas
Pas un seul message ne te sera envoyé de l’été
Pause 
Crédit image : © Risperdalice
Aujourd’hui, je me suis évadée au pays des fées
Le jardin prend des allures de forêt Brocéliande
Des micropointes mordantes sur le bout de ma langue vermillon
J’ai ouvert le portail lysergique
Les arbres pastel virevoltent en immobilité
Leurs terminaisons nerveuses se trémoussent en harmonie
Les couleurs sont différentes 
Crédit image : © Risperdalice
Elles portent un voile lavande 
Les herbes magiques s’étirent paresseusement autour de moi
Je suis une méduse entourée de fleurs poudrées, poreuses
Je contemple les insectes qui de coutume me font frissonner
Un univers tout entier repose sous nos os de porcelaine
Et soudainement, j’ai peur que mes poumons ne se remplissent de pollen
Je me sens momie de sable au pays des glaces
J’ai froid, j’ai chaud, j’ai froid, j’ai chaud
En pleine canicule, je crève de froid et de chaud simultanément
La nuit venue, et bam les démons
Mais cette fois, je me le suis promis
C’était la dernière
Je t’enterre dans mon jardin d'hiver
Je renonce à tes yeux bleus
Je n’écrirai plus à ton sujet désormais
Je ne tourne pas la page
Je brûle le bouquin et la bibliothèque avec lui 
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Commentaires (6)

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Arthyyr il y a 1 mois

Un choix se doit probablement d'être radical. Ou de ne pas être.

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Jackie H il y a 1 mois

Synchronicité, je pense à quelques formats courts sur la question 🙂

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Jackie H il y a 2 mois

Brrr... suicidaire comme atmosphère, surtout la fin... 😮
Très bien rendu en tout cas 👍🏻

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Risperdalice il y a 2 mois

Oui, mais je trouve qu’on peut aussi comprendre ça comme le fait de passer à autre chose de manière radicale. Ce sera à chacun•e son interprétation!

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Jackie H il y a 2 mois

Oui, c'est possible et beaucoup plus positif 🙂
Bonne libération 😉

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