Réponses et Retours (2) - A. RAYON - Poésie 02-1992 réécriture 05-2019
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Réponses et Retours (2) - A. RAYON - Poésie 02-1992 réécriture 05-2019
A. RAYON
1. Tu regardes les ombres passer
Une main pour s’en persuader
Les ombres du passé
Ne sont plus ce qu’elles étaient.
Tu regardes leur main passer
A travers ton regard
Sa main s'ouvre...
Les étapes déjà
Sont brûlées
Il n’y a qu’un pas
Là où elle va
Bientôt elle la retrouvera
2. Mais celle-ci ne s'efface
Toujours pas
Elle continue à estomper
En elle par dessus tout
Tous ces simulacres et cette alacrité
Ces sentiments ces émotions
Ces fausses passions
Toute cette jalousie
Qui abrutit
Et qui s'agite malgré ses efforts
Derrière les contours
Osseux
De son visage.
Et non... Cette image
Qu'elle t'a abandonnée
N'effacera pas
Pour autant
Aucun de vos sentiments.
Il faudrait qu'elle se déjoue
Déjà pour cela
Des miroirs et de leurs reflets
Leurs deux silhouettes s'y agitent toujours
3. En cette réfraction... éclatées
Tu voudrais encore
Contempler son visage
Retrouver ces projecteurs orangés
Sous lesquels sa peau se mirait
Mais tous ces sortilèges
Ne te suffisent plus
Déjà sa nudité n'y est plus visible
Pour toi...
C'est une ombre simple
Comme une buée qui s'effacerait
Et dégoulinerait
Sur le tain du miroir.
Elle n'est plus
Désormais
Ce faîte
Où ton regard
Aimait convoler.
Il faudrait pour cela
Un autre chemin
D'autres passerelles à créer
Celles-ci seraient plus aisées à franchir
Que ce mur obtus
Qui te fait face.
4. D'un mur l'autre
D'une fenêtre l'autre
Son fantôme est passé.
Ici
Il n'y a qu'un pas
Qui se dessine se prolonge
Et se trace
Avec à son sommet
Le gainé blanc de sa jambe fine
Tu la laisses apparaître
Cette fumée volubile
Dans ces volutes enveloppantes
Par lesquelles tu te laisses envahir.
Dans ces vapeurs tournoyantes
Elle recommence à te hanter
Elles sont Si folles
Toutes ces empreintes
Si humides
Elles continuent encore et encore
A s'humecter
Sur le bord écorné de ta peau
Va!
Tu as toujours besoin de temps
Pour te remémorer tout cela
Bientôt tu la retrouveras.
Alors tu pourras enfin
Noyer son échine
Dans la mer glacée de tes souvenirs
En ce creux des vertèbres
Si plein de tes réminiscences
Avec cette sueur froide
Pour prolonger
Quelques temps encore
Te donner
Peut-être
Une autre chance
En recréant sur la page qui se soulève
Cet acte incroyable
Que tu pensais ne plus être possible
A retrouver.
Il n'y a plus qu'un pas
A faire
Et l'enchâsser
A cet autre
Qui bottait cette diablesse.
5. A nouveau
Et pour mieux
Ensuite le noyer
Avec ton encre violette
Il y a le mot à réveiller
Et ses feux à prolonger.
La rallonge
Que cette phrase encordée
Crée sur la feuille boursouflée
Ne te suffit plus
Il te faut écarteler tes cordes
Vocales
Avec ton écriture essoufflée.
6. Il y a un classeur
Ses trous se sont disjoints
Et ses mains ont resserré
Les anneaux d'acier
Le son créé
Etait semblable à un craquement
comme si son cou avait été retourné.
L'écart était à retrouver
Et qu'elle puisse d'ici là
Resserrer chaque vis
Afin que le joint qui soudait leurs étreintes
N'ait plus de fuites.
7. Tu es pâle.
Les mots La peau de l’eau
Sont reliés La peau de l'os
D'un pont à un autre Et l’autre
La passerelle s'est formée Forme
Les ombres sont dépassées. L’ombre.
A suivre...