Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Bathyan : l'écumeur des brumes - Prologue

Bathyan : l'écumeur des brumes - Prologue

Publié le 7 juil. 2024 Mis à jour le 26 août 2024 Horreur
time 3 min
5
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 4 commentaires
lecture 219 lectures
15
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Bathyan : l'écumeur des brumes - Prologue

En lisant ces lignes, vous entrez dans un univers dont on ne ressort jamais totalement indemne. J'y suis entré et j'ignore encore si j'en suis réellement sorti. Les personnages, les lieux, les événements sembleront familiers à certains, mais s'ils ont nourri cette fiction, ils sont uniquement le reflet d'une narration imaginaire, nécessaire à cette histoire. 
L'illustration originale est un montage entre IA pour le monstre et photographie personnelle pour le reste. 

Un phare baignant dans une atmosphère verdâtre. Au-dessus de lui une monstre abominable ouvre une gueule démeusurée prête à l'avaler.

 

Bathyan : l'écumeur des brumes - Prologue

En préparant mes vacances vers Saint-Pierre-et-Miquelon, je pensais y passer une quinzaine de jours, mais certainement pas y rester, pas comme cela. Ainsi, à l’instar de nombreux touristes ou mailloux, je fus choisi dès mon arrivée pour ce que j’étais, un célibataire, sans attache, que personne ne chercherait véritablement.
Pour beaucoup, l’archipel, dernier bastion français au large du Canada, était un petit paradis préservé. Trop sans doute. On pouvait laisser sa voiture ouverte, moteur ronronnant, en allant faire quelques achats chez l’épicier. On entrait dans les tambours des maisons sans forcément attendre l’acceptation lorsque le temps se faisait mordant. Aux éléments sévères et froids, s'opposaient l’ouverture et la chaleur des hommes. La promiscuité avait son poids sur l’existence au quotidien, mais la solidarité la replaçait souvent au second plan. Pourtant, ce petit paradis de carte postale aux maisons colorées, cachait en son sein un envers du décor. Une réalité poisseuse qui s’insinuait comme le poudrin dans les moindres interstices.
De son riche passé tourné vers la grande pêche et l’océan, il restait uniquement les témoignages des anciens, les légendes des marins, les vestiges à l'abri dans les musées de l’arche ou de l’héritage. Sur l’île aux marins, sur les côtes de l’archipel, quelques bâtiments servaient encore d’amarres aux effluves de l’histoire. Dans les maisons, sur les murs ou dans les greniers, quelques artefacts, encore imprégnés d’énergie, laissaient suinter un flux invisible chargé de ces mystères, de ces journées de solitude, de dur labeur et de mort, plus que de raison. Cependant, c’est dans les profondeurs océaniques, là où la lumière des phares ne peut poser son regard, que l’autre archipel manifestait son existence parallèle. Toujours la mer se souvient et toujours, elle réclame aux hommes de payer le tribut de son exploitation. Ainsi, chaque année, lorsque le courant froid du Labrador vient se frotter aux eaux tièdes du Gulf Stream, les souillures des profondeurs sortent de leur léthargie et viennent chez les hommes chercher le paiement de leur dette. La brume mélange les horizons. Elle rampe à la surface, vient lécher les pontons, avaler les bateaux, puis se met à ramper à l’intérieur des terres. Les hommes louent alors son arrivée. Pour les touristes, la fête des marins est une célébration incontournable. La bénédiction des embarcations est le témoignage d’une féérie nautique. En revanche, pour les locaux, elle marque l’ouverture de la longue cérémonie d’offrandes aux divinités marines. Ainsi, inexorablement, il faudra payer le prix pour que la brume reparte vers les profondeurs dans lesquelles dorment ceux que la raison ne peut nommer. Chaque année, les esprits s’embrument, les regards se voilent, les litanies se succèdent et la brume de Capelans emporte avec elle l’ultime sacrifice destiné à maintenir l’archipel à flot.

Pasted Graphic.png

 

Chapitre 1

lecture 219 lectures
thumb 4 commentaires
15
réactions

Commentaires (4)

avatar

Jackie H il y a 2 mois

On sent l'inspiration lovecraftienne annoncée en effet - le danger tapi dans la brume qui attend son heure... En tout cas le suspense est déjà là, ça s'annonce bien 🙂

avatar

Jean-Christophe Mojard il y a 2 mois

Merci. Tant que ça reste en inspiration, sans se laisser envahir au risque de disparaître.

avatar

Gand Laetitia il y a 2 mois

Un prologue qui nous donne déjà envie de la suite :)

Bizarrement, j'ai repensé au film Fog avec Jamie Lee Curtis que j'ai vu récemment sur OCS, à cause de la brume...

avatar

Jean-Christophe Mojard il y a 2 mois

Merci. Je vais éviter de le regarder, alors, même si il y a dos, j’ai dû le faire. Et surtout ne pas tomber non plus dans Brume de Stephen King, ce serait la tuile… les douves.

Tu peux soutenir les auteurs indépendants qui te tiennent à coeur en leur faisant un don

Prolonger le voyage dans l'univers Horreur
Prologue
Prologue

Si un observateur attentif avait pu constater la maladresse qui m’affectait, ce n’était pas l’absen...

R. T. Haveloc
2 min
6. Bathyan : l'église
6. Bathyan : l'église

L’église s’allongeait de tout son long à côté de plusieurs tombes. Celles d’un...

Jean-Christophe Mojard
10 min
5. Bathyan : l'épave
5. Bathyan : l'épave

Je m’attendais à une épave de navire, de bateau, de barque. Un reste échoué d’une em...

Jean-Christophe Mojard
5 min
4. Bathyan : le P'tit Gravier
4. Bathyan : le P'tit Gravier

Cela peut vraiment sembler paradoxal, mais c’est l’absence de bruit qui m’a maintenu éveillé...

Jean-Christophe Mojard
5 min
3. Bathyan : l'hôtel
3. Bathyan : l'hôtel

Le silence résonnait dans mes oreilles à chacun de mes mouvements respiratoires. C’est ce qui m’&e...

Jean-Christophe Mojard
4 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey