Journal intime -J2
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Journal intime -J2
Journal Intime - Jour 2
31 octobre
Vous vous demandez sûrement ce qui s’est passé après qu’Arthur et Azélia aient parlé de moi en chuchotant, se demandant quoi faire de leur « invitée accidentelle ». Pour être honnête, j’ai serré Nana contre moi, essayant de rester discrète. Ils se sont éclipsés, me laissant seule, alors que mon regard était attiré vers une grande baie vitrée.
On était en hauteur, probablement sur une colline, et la vue était fascinante : une ville immense, futuriste et vintage à la fois. Des gratte-ciels qui défiaient les lois de la gravité se dressaient devant moi, avec des maisons spacieuses, recouvertes de verdure sur leurs façades. Des voitures volaient, et des sorciers sur des balais circulaient sur des voies séparées, guidés par des clignotants lumineux qui indiquaient qui pouvait passer ou s’arrêter. En face, dans la rue, des enfants jouaient sur un trampoline géant, rebondissant jusqu’aux nuages. Et les piétons sorciers, ils se déplaçaient en apparaissant et disparaissant à travers des cercles lumineux. C’était… irréel.
Je repose Nana sur le canapé, où elle s’endort tranquillement, et je décide d’explorer cet endroit par moi-même, puisqu’aucun d’eux ne semble pressé de me faire visiter.
Exploration interdite
Je me lève, avance dans le couloir et j’arrive devant une grande pièce. Elle ressemble à une salle de réunion, mais d’un style si étrange, à mi-chemin entre mon bureau et quelque chose sorti d’un conte. Cet endroit inconnu et plein de secrets me fait frissonner, mais d’un bon frisson.
Je continue ma visite et ouvre une autre porte. Je sais qu’Arthur m’a dit de ne rien toucher, mais comment résister ?
En entrant, je me retrouve dans une cuisine… enfin, disons, dans leur version d’une cuisine. Des ustensiles flottent dans les airs, des plats s’empilent tout seuls dans les placards, un balai-éponge nettoie le sol, et un chiffon monte et descend les fenêtres. C’est comme si tout ici avait une vie propre.
Mais avant que j’aie le temps de comprendre ce que je vois, une petite femme aux cheveux courts et grisonnants entre dans la cuisine. Elle porte une salopette rose avec un logo qui doit être celui des Gardiens. Oh non, elle va me voir ! Je me cache derrière une étagère et l’écoute.
Elle murmure : “Stop, propis.” Et soudain, toute la cuisine s’arrête. Les objets flottants se rangent docilement, et elle commence à parler à voix basse, comme si elle pensait tout haut.
“Je sais pas ce qui se passe entre eux, mais quelque chose cloche. Entre frère et sœur, ça se chamaille, c’est normal. Mais là, c’est différent… Jamais vu Arthur et Azélia comme ça. Ça m’inquiète, j’aimerais pouvoir les aider.”
Je commence à faire demi-tour, mais elle s’assoit et tape des mains. Une bouteille apparaît. Et maintenant, comment sortir d’ici sans me faire remarquer ?
Une idée me vient. Discrètement, je prends un seau d’eau savonneuse, incliné près de moi, et je laisse couler un peu d’eau sur le sol. Avec un peu de chance, elle glissera et je pourrai m’éclipser discrètement.
Soudain, un bruit strident retentit, comme une alarme. Elle se lève en grommelant. “Impossible d’être tranquille cinq minutes !” Elle fait un pas… et glisse sur l’eau. Avec un fracas, elle tombe, puis murmure : “Accidentis domestique !” Un tourbillon coloré apparaît aussitôt, et deux hommes en blanc, lunettes sur le nez, jaillissent du tourbillon avec un brancard. En un rien de temps, ils l’auscultent, la posent sur le brancard et l’emmènent. L’un d’eux jette un sort pour stopper l’eau, et tout redevient calme.
Ouf, sauvée.
Rencontre secrète
Je quitte la pièce avec précaution et continue à chercher Azélia et Arthur, décidée à comprendre ce qui m’attend. En marchant dans le couloir, j’entends une voix familière. Arthur ! Je m’approche discrètement et les voix, lui et Azélia, dans ce qui semble être un bureau, en train de parler avec une autre femme.
Un petit bruit familier me fait sursauter. Nana ? Je me retourne et aperçois ma petite chienne trottinant vers moi, l’air légèrement déboussolée. Ses petites pattes résonnent sur le sol, et je vois son nez frémir, comme si elle essayait de comprendre cet endroit tout autant que moi. Elle a dû me suivre de près dans cette aventure sans que je m’en rende compte.
“Ma pauvre Nana, qu’est-ce que tu fais ici ?” murmurai-je, rassurée de la voir mais un peu inquiète de l’avoir embarquée dans ce monde inconnu. Elle se rapproche, toute tremblante, ses oreilles légèrement baissées. Il est évident que les bruits, les voix et cette ambiance étrange la stressent un peu.
Elle gratte doucement sur mon gilet camel, cherchant instinctivement un endroit sûr pour se cacher. Je la prends dans mes bras, et elle se blottit contre moi, bien au chaud sous mon gilet. “Ça va aller, ma petite Nana, on va trouver un moyen de comprendre ce qui se passe ici,” lui chuchoté-je.
Découverte du nom de la cheffe des Gardiens
Nana bien au chaud contre moi, je décide de continuer d'écouter. Curieuse, je m’approche discrètement et aperçois Arthur et Azélia, debout, dos à moi. Ils semblent discuter avec une femme élégante, aux cheveux noirs bouclés, vêtue d’un haut en dentelle et d’un collier violet. Elle a l’air sévère, et le rouge à lèvres marron qu’elle porte lui donne un air impérieux.
Je me cache derrière une porte entrouverte pour écouter leur conversation. La femme s’adresse à Azélia avec une voix ferme : “Azélia, il est temps que tu prennes tes responsabilités. Je te rappelle que c’est la deuxième fois en une semaine que tu fais une erreur.”
Wow… ça a l’air sérieux. Azélia, habituellement si sûre d’elle, baisse la tête, visiblement mortifiée. L’autre femme continue, en prononçant des mots qui me font frissonner : “À partir de maintenant, tu es privée de tes pouvoirs magiques pour un mois. Ce sera suffisant pour que tu te reprennes en main. Et si tu récidives, sache que je n’hésiterai pas à appliquer le bannissement.”
Arthur tente de protester, mais la femme l’interrompt. “Je suis la cheffe des Gardiens, et je dois faire respecter la loi du Royaume. Par chance, Azélia, tu as toujours été un bon élément, alors je m’abstiendrai de rapporter cela à la Haute Autorité.”
À ce moment-là, Arthur murmure d’une voix respectueuse : “Madame Olyse, je comprends. Nous ferons tout pour respecter votre décision.”
Madame Olyse… Voilà donc le nom de la cheffe des Gardiens, celle qui semble diriger tout ce monde magique avec une main de fer. Mon cœur bat à tout rompre. Maintenant, je sais au moins à qui j’ai affaire.