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Journal intime -J9

Journal intime -J9

Publié le 8 nov. 2024 Mis à jour le 8 nov. 2024 Fantaisie
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Journal intime -J9

Journal Intime - Jour 9

J’ai profité d’une pause pour me remettre de mes émotions, un bon cappuccino entre les mains. Une fois ma tasse vide, je remis le disque sur des sons joyeux tout en regardant la cheminée et la baie vitrée où les lumières des maisons voisines brillaient. La pluie commençait à s’estomper, laissant derrière elle des reflets dansants sur le sol humide. Je me blottis sous le plaid, confortablement installée sur un coussin, et repris mon carnet avec détermination. Il était temps de continuer à raconter mon aventure au repère des gardiens.

Je m’avançai vers Tim et Luisa, qui étaient subjugués par l’écran géant. Leur attention était tellement concentrée qu’ils ne me remarquèrent pas tout de suite. Je posai doucement ma main sur le bras de Tim, et il sursauta avant de me regarder, l’air perturbé.

« Désolée, » dit-il, le regard nerveux. « On essaie de comprendre ce qu’Azélia tente de nous dire. »

Je fronçai les sourcils. « Comment ça, vous ne comprenez pas ? Elle parle votre langue, non ? »

Tim hocha la tête, l’expression tendue. « Oui, mais là, elle parle la langue du royaume de Mitreol. »

Je lançai un coup d’œil vers Arthur, qui se trouvait plus loin, discutant et prenant des notes avec l’homme qui l’accompagnait. L’écran était positionné de manière à ce qu’il ne puisse pas le voir, grâce à Luisa qui avait pris soin de dissimuler l’image.

« Il ne doit pas savoir, » murmura Tim, une lueur d’inquiétude dans les yeux.

« Comment ça, il ne doit pas savoir ? C’est sa sœur, quand même ! En plus, il pourrait vous être utile, » insistai-je.

Tim se tourna vers Luisa, qui retira ses écouteurs et lança un regard sérieux. « Nous devons prendre une décision, » dit-il.

Elle acquiesça, mais d’un air hésitant. « C’est risqué, » répondit-elle. « Il ne doit pas voir l’image d’Azélia, pas maintenant. »

Sentant la tension augmenter, je fis un pas en arrière. « Je vous laisse en discuter. Madame Olyse m’a demandé de me fondre dans la masse et de me changer, » ajoutai-je pour rompre le silence.

Tim me fit un signe affirmatif. « Oui, elle m’a prévenue par message. Va à la salle à ta droite, Maëlys t’attend pour te guider. »

Je hochai la tête, mais au moment où je m’éloignais, un bruit retentit dans la pièce et une voix forte s’éleva : « À votre attention ! Tous les gardiens de haut grade doivent s’aligner. La haute autorité arrive. Je répète, la haute autorité arrive. »

Je vis des gardiens courir vers leurs chambres pour enfiler leurs capes et revenir s’aligner à l’entrée, chaque personne prenant sa place attitrée. Madame Olyse se redressa, la tête haute et la posture digne. Elle ouvrit la porte et accueillit d’une voix posée : « Mesdames et messieurs, veuillez accueillir la haute autorité : Romane Giorno et Yvan Honorât. »

Les deux figures entrèrent, majestueuses et imposantes. Romane Giorno, fine et élégante, portait ses longs cheveux bruns en queue de cheval, ses yeux perçants balayant la salle. Yvan Honorât, un homme à la carrure musclée, avançait avec une assurance intimidante. Ils portaient des tenues bordeaux ornées d’un logo jaune sur la poitrine gauche, semblables à des combinaisons de pilotes de vaisseaux spatiaux, complétées par des bottes noires robustes. Leur présence imposante était renforcée par les balais massifs qu’ils tenaient fermement en main, bien plus sophistiqués que tout ce que j’avais vu auparavant.

Derrière eux, plusieurs autres gardiens de la haute autorité suivaient en formation serrée. La pièce sembla retenir son souffle, et une lumière bleue descendit du plafond, scellant la porte de la salle de réunion pour garantir la confidentialité des discussions.

Alors que je m’apprêtais à partir, une voix douce me surprit derrière moi. « Barbara, bonjour. Je vois que tu es curieuse, » dit-elle avec un sourire bienveillant. Je me retournai et vis une femme aux cheveux châtain clair. « Je suis Maëlys Luttoz. Je m’occupe des costumes et accessoires. Viens avec moi, je vais te présenter mon atelier. »
L’atelier de Maëlys était un endroit à la fois chaotique et merveilleusement organisé. Des étoffes de toutes les couleurs flottaient dans l’air, accrochées par magie, et des rangées d’accessoires étincelaient sous la lumière douce des lampes suspendues.

« On va te trouver la tenue parfaite pour te fondre dans la masse, » dit-elle, me faisant signe de m’asseoir devant un grand miroir entouré de gemmes lumineuses.

Elle choisit plusieurs vêtements aux teintes sombres et riches, chacun brodé de motifs complexes et de symboles mystérieux. « Essaie cette tunique, » dit-elle en me tendant un vêtement noir à reflets violets. Je l’enfilai, ressentant un frisson d’excitation et de nervosité. Maëlys ajusta un collier argenté en forme de L autour de mon cou.

« Le L est un code, » expliqua-t-elle en souriant. « Il permet à ceux qui sont de notre camp de comprendre que tu es l’infiltrée et que tu n’as pas de magie. Rassure-toi, ils t’aideront à coup sûr. Pour ceux qui ne savent pas, cela semblera juste être l’initiale de ton prénom. Par précaution, il vaut mieux que tu aies un prénom d’emprunt. » Elle me regarda avec bienveillance. « Alors, que choisis-tu ? »

Je pris un instant pour réfléchir et dis : « Luce. C’est joli, non ? »

Maëlys approuva d’un signe de tête. « Parfait, Luce Lingram. Je vais l’inscrire dans ton dossier créé par Madame Olyse. » Elle fit un mouvement de sa main, et une plume dorée se mit à écrire dans l’air avant de disparaître dans un petit éclat de lumière.

Je me regardai dans le miroir, les cheveux maintenant teints en violet et relevés en un élégant chignon. Je me trouvais différente, presque méconnaissable, et pourtant, je me sentais forte. Le maquillage se mit en place tout seul sur mon visage, dessinant un trait noir subtil et des reflets violets sur mes paupières. Les lunettes rondes se posèrent sur mon nez comme par enchantement, complétant le look.

« Tu es parée maintenant, » déclara Maëlys, un sourire fier aux lèvres.

« Merci, » dis-je, touchée par son attention. Elle fit un geste magique et, soudain, une photo de moi apparut dans ses mains. Elle m’en tendit deux copies, l’une où j’étais seule et une autre où elle se tenait à côté de moi, ses cheveux châtains avec ses mèches roses encadrant son visage espiègle et ses yeux bleus profonds scintillant de joie. Ses taches de rousseur ajoutaient une touche adorable à sa personnalité pétillante, et sa salopette pleine d’outils la rendait à la fois rigolote et attachante.

Je me regardai dans le miroir et une pensée me traversa l’esprit : chaque geste, chaque mot compte. Dans ce monde où je m’apprêtais à jouer un rôle dangereux, je réalisais plus que jamais que mes actions et mes paroles allaient peser sur le cours des événements. Cette leçon de vie prenait tout son sens ici, où l’apparence et la confiance pouvaient faire la différence entre la survie et le danger.

Alors que je me préparais à sortir de l’atelier, le poids de cette réalisation encore vif dans mon esprit, une voix résonna dans le couloir, froide et déterminée : « L’infiltrée doit être prête. Nous n’avons plus le temps. »

Je me figeai, le cœur battant. Maëlys et moi échangions un regard lourd de sens. La mission allait commencer, et j’étais sur le point de plonger dans l’inconnu.
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