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Et PIFF ! L'entraide.

Et PIFF ! L'entraide.

Publié le 17 mars 2021 Mis à jour le 22 mars 2021 Entrepreneuriat et start-up
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Et PIFF ! L'entraide.

Pay it Forward Festival - Le mot de la fin

C’est l’heure de la célébration et de la rétrospective après un événement de grande qualité. Aussi éreinté que joyeux, le groupe d’animation se réunit devant le tipi géant, œuvre faite main en écomatériaux. Le mur d’entraide en face est aussi propre qu’à son installation, il était couvert de post-its pendant la durée du festival, signe que l’entraide a été fructueuse. Toutes les demandes d’aide affichées par les participantes et les participants ont trouvé leur ange gardien pour y répondre. Que de belles rencontres enrichissantes. 

En cercle, chacune et chacun est invité, s’il le souhaite, à partager une phrase qui résume son vécu authentique du Pay It Forward Festival.

Fabienne : Nous l’avons rêvé, nous nous en sommes souvenus, nous l’avons construit. 

Claire : De belles rencontres qui ont fait émerger des projets inspirants et co-créés, tout ce que j’aime !

Claire-Émilie : Vous pensez que la joie est contagieuse ? 

Duc : Le PIFF, c’est se retourner et regarder derrière, par-dessus son épaule, le beau chemin d’entraide que nous avons parcouru.

Isabelle : Expérimenter le lien direct entre solidarité et abondance, quelle joie !

Michèle : J’ai eu beaucoup de mal à me jeter à l’eau au début, où je restais bien au chaud du haut de mon poste d’observatrice. Mais je ne regrette pas le saut dans le grand bain de l’entraide !

Adrien : L’entraide n’est pas une option, c’est la matrice de notre résilience, socle pour une métamorphose vers une humanité plus vivante, plus vibrante... écologique.

Patrick : Je comprends mieux mon optimisme naturel aujourd’hui. C’est dingue de mettre en scène un truc qu’on fait sans y penser, sans calculer.

Nouhad : Et ce n'est que le commencement...

Elsa : Quel bain d’humanité ! Capable du pire et du meilleur, le PIFF a vraiment déclenché le meilleur à contre courant des automatismes ambiants pour laisser ensuite faire la magie d’effet boule de neige de l’entraide.

PIFF - Trois mois plus tôt

Le brunch chez Agathe est un délice. Les rayons d’un beau soleil d’été arrosent les peaux qui font le plein de vitamine D. Les convives se délectent du bon repas, il y en a pour tous les goûts : viandards occasionnels, flexitariens, végés et compagnie. L’essentiel, c’est le lien et sa qualité. 

Adrien cherche à mettre en valeur celles et ceux qui changent le cours de l’histoire du travail, c’est l’engagement qu’il a pris auprès de ses pairs, pour qui il a une forme d’admiration. Il aime raconter, c’est ce qu’il fait face à l’audience, retraçant le récit qui a mené le groupe jusqu’à ce jour : une série de billets medium initiés par Duc Ha Duong, des visites de locaux, des réunions hebdomadaires, des groupes d’entraide de projets, des flux non marchands échangés, un atelier de rêve mémorable inspiré de la Théorie U, un dictionnaire spécifique à l’écoworking, et enfin une journée jeu dans la forêt de Fontainebleau avec un twister géant avant le brunch du jour. Ne pas se prendre au sérieux est une condition d’existence de leurs liens authentiques. Électron plus ou moins libre, le jeune trentenaire cherche à toucher les cœurs et les corps du plus grand nombre, par les récits des écoworkeurs et des écoworkeuses qui transforment le monde du travail au quotidien.

Alors que certaines personnes font la sieste, la journée dans le jardin de la maison colocative se termine par une partie de mölkky. Fabienne, la pionnière du PIFF, expose ses convictions à qui veut bien l’entendre :

"Le parcours d’intégration est un point clé du festival. Nous n’accueillerons pas uniquement des membres de la tribu de l’écoworking, ou des personnes qui veulent la rejoindre le jour de l’événement. Il me semble donc important de créer une expérience qui fait vivre l’esprit du PIFF bien en amont du PIFF Day ! L’entraide commence dès l’intégration. Nous imaginons un parcours inclusif qui commencera dès l’inscription à l’événement. Du recueil d’intentions à l’accompagnement par un buddy, nous travaillons sur des pratiques permettant à chacun de faire émerger ses causes, trouver sa tribu et faire advenir l’entraide au sein du collectif."

À côté, Duc commence une explication sur les réalités intersubjectives que sont les organisations et les associations : « à nous de choisir collectivement celles en lesquelles on croit, et d’en assumer leurs effets dans le réel, et d’ailleurs c’est comme…»

Duc s’arrête tout d’un coup, il parlait un peu fort : tout le monde le regarde en silence, en souriant, quelqu’un le taquine, le taxant de « mansplaining », le mâle qui explique la vie à la femme qui sait déjà. Les rires sont partagés, en référence à une partie de « Blanc Manger Coco » plus tôt dans la journée.

Le sujet de l’intégration au PIFF est clos avec une discussion sur la nécessité de créer un espace de confiance pour les participants. Le groupe se fascine par la tournure des événements. Le projet de Duc comme plaisantaient certains au démarrage des travaux. Cette blague est enterrée depuis un moment, la magie de l’émergence du groupe fait son œuvre.

! C’est l’heure de faire le mur !

Le groupe se rapproche, formant un arc de cercle face à la grande feuille qu’une écoworkeuse déplie. Le mur de l’entraide, version mobile low-tech, est prêt à favoriser le tissage de toujours plus de liens. 

Le principe est simple : une personne a besoin d’aide pour réaliser quelque chose, sans distinction professionnelle ou personnelle, faisant intervenir des talents manuels ou intellectuels, elle peut déposer un post-it sur le mur. Les personnes ayant les talents, l’envie et la disponibilité proposent leurs services en venant prendre des post-its. L’exercice est un baromètre de la santé des liens de confiance et d’émotions dans le groupe. Fait en transparence, la magie de l’émulation sociale opère. Émulation pouvant être perçue comme pression. Adrien s’en souvient bien, il lui a fallu une discussion avec ses pairs pour assumer qu’il n’avait pas l’énergie à proposer de l’aide lors de la première session. Prendre et recevoir sont deux arts à part entière. 

Le mur de l’entraide est mobile. Chaque semaine, une personne a la charge d’organiser une session de partage des besoins des écoworkeurs. Quelques personnes ont déjà des post-its sur le tableau.

- Besoin de feedback sur un pitch pour un deal avec une boite du NEXT40.

- Recherche de relais pour lancer une novelLetter payante co-construite.

- Besoin d’aide à la conception d’une couverture de livre sur le design produit. 

- Besoin d’ambassadeurs pour une plateforme Slashers qui est sur le point d’être lancée. 

- Lancement d’une série d’ateliers de coécriture. 

- Recherche un financement pour un projet sur l’art oratoire éthique. 

- Recherche d’une salle pour animer des ateliers « Conversations Carbone ». 

- Besoin de bêta-testeurs sur la Fresque du travail. 

La luminosité diminue, c’est l’heure de l’apéro ! 

Mêlés aux curieux colocataires d’Agathe, les écoworkeuses et écoworkeurs discutent de la stratégie de communication autour du PIFF, ainsi que sur l’évolution organique de la tribu. C’est l’hôte qui énonce son ressenti en lançant un tour de parole :

"Au démarrage, j’avais le sentiment qu’on était dans une bulle de coton. On ne voyait pas vraiment où on voulait se rendre, que ce soit pour le lieu d’écoworking ou bien la vision du PIFF. Il nous fallait rayonner en partageant au monde nos convictions, nos rêves et notre part de vulnérabilité, afin d’embarquer de nouveaux écoworkeurs. On était un peu timides. L’idée de publier chacun un manifeste pour témoigner de son appartenance à la tribu était bonne, mais insuffisante : tout le monde n’aime pas écrire et se présenter de la sorte. À mon sens, le principe le plus fort, c’est celui de l’autodétermination. S’identifier comme écoworkeuse ou écoworkeur, c’est avant tout une démarche personnelle, chaque personne est libre de rayonner à sa manière. Il faut simplement qu’on incarne notre authenticité jusqu’au bout, qu’on en soit témoin les uns des autres. Le réseau grossit de proche en proche. D’ailleurs, l’écoworking est multiple, ça serait chouette d’en découvrir d’autres qui existent déjà."

Des poignets levés s’agitent d’avant en arrière en signe d’approbation. Le tour continue avec le conteur de la bande, toujours bavard :

"Je suis particulièrement reconnaissant pour le rapprochement de notre tribu avec celle d’Open Opale dont la raison d’être vise à favoriser l’émergence d’organisations vivantes et vibrantes. J’y vois comme une sorte de danse entre les membres, certaines personnes faisant partie des deux groupes, tels deux brins d’ADN qui donnent vie à quelque chose de plus grand. Quel bonheur de voir la puissance de l’intelligence collective se mettre au service des projets et des individus, que ce soit au sein des ateliers de codéveloppements à la sauce Open Opale, ou lors des soirées de soutien aux projets participant au PIFF, les fameux « Punk it Forward » de la tribu."

Les discussions continuent en petits groupes autour de boissons fermentées, ou pas. La nouvelle base des écoworkeurs est dans toutes les bouches, il s’agit d’un bel appartement duplex de 200 mètres carrés en plein Paris. Une expérience du futur du travail est en cours : autogouvernance, plénitude, sur fond de raison d’être évolutive. Le principe de contribution mensuelle au loyer en pleine conscience est central à l’incarnation de la vision. Le loyer du 1er mois a été payé de justesse. Maintenant, un principe de sécurité a émergé de la pratique du groupe, permettant de s’assurer que la cagnotte ne passe pas sous le montant d’un loyer, histoire de ne pas vivre sous pression, mot d’ailleurs banni du dictionnaire de l’écoworking, sauf pour les bières.

PIFF Day

L’enthousiasme est palpable, telle une onde mécanique prête à se diffuser de cœur en cœur, démultipliant l’effet d’entraide, thématique centrale de l’événement. Les écoworkeurs sont prêts à accueillir une cohorte étudiante, avide de savoirs applicables pour faire advenir le futur du travail. Les entrepreneurs et entrepreneuses qui bâtissent au quotidien un futur désirable sont également attendus en nombre. 

L’objectif : expérimenter les bienfaits de l’entraide. Il faut dire que le festival rayonne depuis quelques mois, bien au-delà de l’imagination de la troupe organisatrice, rassemblée sous le tipi géant. Des influenceurs politiques et scientifiques ont répondu à l’invitation, même des associés de grandes entreprises au management traditionnel pourraient pointer le bout de leur nez. La tribu est prête à essaimer, au service des causes individuelles de chaque personne, en cultivant l’authenticité et l’autonomie.

Les événements phares du festival sont attendus : le jeu de la fresque du travail dont les cartes sortent de l’imprimerie, puis le tant attendu retour d’expérience sur le service #socialdapres ainsi que les prochains pas de cette révolution du networking. La fresque permet de prendre conscience des conjonctures qui ont permis l’éclosion de nouvelles tendances dans le monde des organisations : l’autogouvernance, l’authenticité individuelle et la raison d’être évolutive. #Socialdapres, c’est le « moins, mais mieux » des rencontres pour favoriser les entrevues enrichissantes dans un contexte sanitaire qui isole. En tâche de fond, le parcours de l’altruisme vise à mettre en perspective les comportements de synergies.

Une heure. C’est la durée dont dispose l’équipe organisatrice avant l’accueil officiel des participantes et participants. Un temps de centrage est de mise. En cercle devant une magnifique ardoise de six mètres de large sur deux mètres cinquante de haut, les écoworkeurs entament une méditation. Le mur de l’entraide grandeur nature est prêt à accueillir de nouvelles personnes dans le cercle vertueux du Pay It Forward.

Détachez vos ceintures, le PIFF est officiellement lancé ! 

FIN.

Écrit par Adrien Tardif,

avec les contributions de : Claire-Émilie Lecoq, Fabienne Olivier, Isabelle Bapteste, Duc Ha Duong, Claire Chédeville, Vincent Memmi, Michèle Foin, Nouhad Hamam.

Atelier "Rêve ton PIFF", facilité par Nouhad et Claire.

 

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