Chapitre 3 : Le Jeu de Masques
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Chapitre 3 : Le Jeu de Masques
Chapitre 3 : Le Jeu de Masques
Quelques jours plus tard, Marbella McKenzie se prépare méticuleusement pour la journée décisive. Elle se tient devant le miroir de sa caravane, observant son reflet. Ses longs cheveux roux ont disparu, remplacés par une teinture noire qui brille sous la lumière. Son maquillage est parfait, chaque trait accentuant les angles de son visage, rendant ses tâches de rousseur invisibles. Marbella n'existe plus, à sa place se tient Ivana Guest, l'autrice fictive qu'elle a créée pour attirer les écrivains amateurs dans son piège.
Elle enfile une tenue élégante, choisie pour inspirer à la fois confiance et admiration. Un tailleur bien coupé, des accessoires discrets, mais de bon goût, tout est pensé pour projeter l'image d'une professionnelle accomplie. Avant de sortir, elle jette un dernier coup d'œil dans le miroir, vérifiant que rien ne trahit son ancienne identité. Satisfaite, elle sourit. Aujourd'hui, son plan entre dans une nouvelle phase.
À 10 heures précise, elle arrive au lieu du rendez-vous, un café renommé d’Aubusson. Elle avait négocié avec le propriétaire quelques jours plus tôt, utilisant son charme et sa ruse pour s'assurer une partie de la salle. Tout était organisé à la perfection, un cadre intime et discret, idéal pour son petit groupe de participants. Marbella riait intérieurement, se félicitant pour sa capacité à manipuler les gens pour obtenir ce qu'elle veut, mais malgré son assurance apparente, une part d'elle-même espérait ardemment que son plan fonctionnerait.
Derrière le comptoir, elle observe les gens arriver un par un. Ils sont cinq en tout, bien moins que les dix initialement attendus, mais c’est parfait pour Marbella. Moins de personnes signifient moins de risques de se faire démasquer et plus de contrôle sur la situation. Elle scrute chacun des participants, analysant leurs gestes, leurs expressions, leurs interactions. Elle cherche des indices pour identifier qui pourrait être le plus vulnérable, qui serait le plus facile à manipuler par la suite.
Son téléphone vibre légèrement, c'est l'alarme qu'elle avait programmée pour l'informer qu'il est temps de se présenter. Marbella prend une profonde inspiration, stoppe son observation, se redresse et s’avance vers la petite estrade où un micro l’attend. Le moment est venu de jouer son rôle à la perfection.
« Mesdames et messieurs, bienvenue ! » dit-elle en souriant, sa voix empreinte de chaleur et de confiance. « Je suis Ivana Guest, et je tiens à vous remercier de tout cœur pour être ici aujourd'hui. Je suis ravie de pouvoir partager cette semaine avec vous, même si nous sommes en petit comité, c'est encore mieux pour un accompagnement personnalisé. » Elle prononce ces mots avec une sincérité feinte, chaque phrase soigneusement calibrée pour renforcer l'image de mentor bienveillante qu'elle a créée.
Les participants, apparemment conquis, la regardent avec admiration. Marbella répond aux questions posées avec aisance, naviguant avec habileté entre les sujets. Elle décrit le lieu du stage avec des détails séduisants : « Nous passerons la semaine dans un charmant petit château médiéval, transformé en logis indépendant. Situé près d'une rivière, il offre un cadre idéal pour rester concentré et surmonter le syndrome de la page blanche. C'est un endroit isolé, propice à la réflexion et à la créativité, loin du stress de la vie quotidienne. »
Les écrivains amateurs sont enchantés. Certains sourient largement, d'autres échangent des regards enthousiastes ou cherchent le château sur leurs téléphones pour se faire une idée du lieu. Marbella les observe avec une satisfaction croissante. Chaque réaction positive renforce sa confiance en son plan. Elle les a sous son emprise, et ils ne soupçonnent rien.
À la fin de la réunion, quelques participants restent pour poser des questions supplémentaires sur le stage, les suppléments à prévoir, ou simplement pour exprimer leur enthousiasme. Marbella répond à chacun avec la même assurance, jouant son rôle de mentor avec une maîtrise totale.
Une fois que tout le monde est parti, Marbella remercie le gérant et le personnel du café, laissant derrière elle une impression de courtoisie et de professionnalisme. Elle se dirige vers sa voiture, un sourire de triomphe se dessinant sur son visage.
« Je n’en reviens pas, ils ont véritablement mordu à l’hameçon ! » s’exclame-t-elle en montant dans sa voiture. Elle sent une vague d'excitation monter en elle, une euphorie qu'elle ne parvient plus à contenir. « Bientôt, à moi la gloire ! » s’écrie-t-elle en frappant le volant avec enthousiasme. Elle met la musique à fond, se laissant emporter par ses rêves de succès et de revanche, imaginant déjà ce qu’elle fera une fois son plan entièrement accompli.
Marbella jubile, ivre de sa propre réussite, sans se douter que chaque pas qu’elle fait, la rapproche d’un destin incertain, où les conséquences de ses manipulations pourraient la rattraper.