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Eliza zeinütegi hiru püntakoak : Züberoa katolikoaren bürragertze? / Les églises à clochers calvaires : fidélité de la Soule au catholicisme ?

Eliza zeinütegi hiru püntakoak : Züberoa katolikoaren bürragertze? / Les églises à clochers calvaires : fidélité de la Soule au catholicisme ?

Publié le 31 oct. 2020 Mis à jour le 31 oct. 2020 Curiosités
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Eliza zeinütegi hiru püntakoak : Züberoa katolikoaren bürragertze? / Les églises à clochers calvaires : fidélité de la Soule au catholicisme ?

'Züberoa Herria - Le Pays de Soule' libürütik hartürik (Elkar 2013) / Tiré du livre 'Züberoa Herria - Le Pays de Soule' (Elkar 2013)

Züberoaren gainti lehentze ebiliko den batek Pirinio bortüetako manerakoak diren etxe haboroxeen itxüra bereziaz ohartüren da. Begiek hortara aisa emaiten beitüe elizer ere kasü eginen deie eta hor dü ikusiko badirela zeinütegi oso bereziak dütüen eliza franko Xiberoan : hauk dira zeinütegi hiru püntadüneko elizak.

Frantsesez, hanitx aldiz – edo kasik beti ere –, “églises trinitaires” bezala emanik dira eliza hauk, hots hirutarzün saintüaren – Aita, Semea eta Ezpiritü saintüaren – idüripen gisa. Hori ez dela xüxen erraiten ahal da argiki. Ezi, zeinütegiko hiru pünta horiek itxüratzen düena da, ez hirukotarzün saintüa, bai aldiz kalbarioa, erran nahi beita Jesüsen kürütxean itzatzea Jerusalemeko Golgotha mendixkaren tinian, haren gainti bederatan bazirelarik, izkiribü saintüen arabera ja, ber zortea igurtzi züen bi oihoin. Hortarako da erdiko pünta – Jesus kürütxean itzatürik itxüratzen düana – saihetsekoak beno gorago agertzen.

Züberoako eliza zeinütegi hiru püntako edo kalbario horik 16-17. mentean zutüen eraiki, hots Frantzian agitü ziren errelijone gerla denboran edo horien püntü gogorrenetarik haratxeago. Gisa horrez, historia ikerzale andanaren ustez, eliza zeinütegi hiru püntako horik eraiki ziren Züberoan, gure probintzia honen errelijione katolikoari etxekara egoitea zinki agertzeko, Biarno herri aüzoan errelijione protestanta nausitü zelarik. Ohart etxekitzekoa da Biarno protestanteko Oloruerik ihesi, hanko apezküpü Claude Régin Züberoala jin zela eta gisa horrez Maule gaineko Dona Maria eliza txipia katedrala bilakatü zela. Eliza xüme – eta zeinütegi hiru püntako – hau katedrala titülüarekila egonen zen 1599. urtealano.

Züberoako eliza güziak ez dira zeinütegi hiru püntakoak. Bada beste gisako elizarik eta bereziki eliza erromaniko ederrik. Halere, Eüskal Herri osoan Züberoan baizik ez beita edireiten gisa hortako elizarik, zeinütegi hiru püntadün horiek ororek merexi düe izentatzea. Herri horietan dira, arren, ikusten eta miresten ahal eliza zeinütegi hiru püntakoak : Altzürükü, Astüe, Bildoze, Berroeta, Berrogaine, Gotaine, Idauze, Irabarne, Maule gaineko Dona Maria eliza, Mauleko San Frantses eskolako elizattoa, Mendi, Mitikile, Muskildiko San Antoni baseliza, Onizegaine, Onizepea, Sarrikotapea, Sohüta (Hokiko Dona Maria baseliza), Ündüreine, Ürrüstoi, Zalgize.

Eliza mota hauk Züberoan baizik ez direla edireiten erraitea, haatik, oker lizate, zeren eta, hebentik ez hürrünegi, hiru herritan beitirade eliza zeinütegi hiru püntakoak :Aranbeltzeko baseliza Baxenabarreko Izura herrian, Agnos edo Anhosen, biarnesez (Biarnoa) eta SaintYaguen edo Sent-Iaguenen, gaskoinez (Landak). Nork daki zer plantaz Züberoatik kanpoko eliza hauk gisa hortakoak diren ? Bada ikertzeko pastarik ganoa hortan düanarentako...

 

Le visiteur qui parcourt la Soule pour la toute première fois remarque bien sûr le caractère particulier des maisons de type « montagne pyrénéenne ». Son regard se portera cependant aussi sur ces nombreuses et curieuses églises à clochers à trois pointes surmontées chacune d'une croix.

Dans les écrits en langue française, ces églises sont souvent – si ce n'est toujours – qualifiées comme « églises à clocher trinitaire », c'est à dire figurant la Sainte Trinité, soit Le Père, Le Fils et Le Saint-Esprit. Cette dénomination peut être clairement qualifiée d'erronée, car il faut en l'occurrence parler d' « églises à clocher calvaire », ces trois pointes surmontée d'une croix symbolisant en fait le calvaire, c'est à dire la crucifixion de Jésus sur le mont Golgotha à Jérusalem. Selon les écritures saintes, le Messie fut soumis à ce supplice, entouré de deux malfaiteurs, raison pour laquelle la croix centrale est plus haute que les deux autres.

Les églises à clochers calvaires de Soule furent érigées entre le 16e et le 17e siècle, à l'époque des Guerres de Religion en France ou un peu après les phases les plus sanglantes de ces conflits inter-religieux. Pour cette raison, un certain nombre d'historiens ou d'historiographes estiment que ces constructions religieuses ont symbolisé l'attachement de la Soule au culte catholique et comme une marque de résistance à l'expansion de la religion réformée dans le Béarn voisin. Il faut avoir en mémoire que, devant l'avantage pris par les tenants du protestantisme dans sa région, l'évêque d'Oloron, Claude Régin, se réfugia à Mauléon et qu'il y établit le rang de cathédrale en l'église Notre Dame de la Haute-Ville. Cette modeste église – à clocher calvaire – allaient rester avec le titre de cathédrale jusqu'en 1599.

Toutes les églises de Soule ne sont pas à clochers calvaires et il en est d'autres styles, dont de magnifiques édifices romans. Cependant, dans l'ensemble du Pays Basque, les églises à clochers calvaires n'existent qu'en Soule et cette singularité mérite que l'on cite tous les villages où l'on peut voir ces édifices. Il y donc des églises à clochers calvaires à : Abense-de-bas, Abense-de-haut, Arrast, Aussurucq, Berraute, Berrogain, Chéraute (Chapelle Notre Dame de Hoquy), Charritte-de-bas, Gotein, Idaux, Indurein, Libarrenx, Mauléon (Haute-Ville, Chapelle du Collège-Saint-François), Mendi, Moncayolle, Musculdy (Chapelle Saint-Antoine), Restoue, Sauguis, Sorhapürü, Viodos.

Il n'est pas tout à fait exact cependant de dire que les églises à clochers calvaires n'existent qu'en Soule. En effet, pas trop loin de notre province, il existe trois édifices dont les clochers sont surmontés de ces trois croix : il s'agit de la Chapelle d'Aranbeltz, située dans la commune d'Ostabat, en Basse-Navarre, de l'église Notre Dame de l'Assomption à Agnos (Anhos en béarnais) dans le Béarn et de l'église Saint-Jacques à Saint-Yaguen (Sent-Iague en gascon) dans les Landes. Par quel curieux hasard ces trois églises ont-elles adoptée un clocher calvaire « à la souletine » ? Il y a là matière à recherches pour lever ce mystère, sans y perdre son latin...

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