Le travail à temps partiel au Japon
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Le travail à temps partiel au Japon
Au Japon, le travail est très souvent au cœur de la vie des citoyens. Dans le modèle traditionnel, un étudiant sortant de l’université doit immédiatement trouver une entreprise et s’y consacrer ensuite corps et âme jusqu’à sa retraite. On entend souvent dire que les travailleurs ne prennent même pas leurs deux semaines annuelles de congés payés par peur d’être mal vus. Si cette situation existe encore bel et bien, le Japon est paradoxalement aussi le pays du temps partiel et il le décline de nombreuses manières.
Arubaito, le petit job étudiant
Aussi appelé simplement “baito” (de l’allemand “Arbeit” qui signifie “travail” ), ce type de travail à temps partiel est celui des étudiants. Au Japon, 65% des étudiants à partir du lycée ont un petit job à côté de leurs études.
Les offres sont généralement plus étendues qu’en Europe puisqu'il est possible d’avoir un baito dans n’importe quel secteur ou presque. La plupart des étudiants travaillent dans des boutiques ou des restaurants, mais il est également possible d’être coach sportif ou répétiteur, par exemple.
Les employés sous ce régime ont normalement droit aux mêmes avantages que les employés à temps plein : vacances, cotisations, etc.
Paato, le travail pour les mères ou les personnes âgées
Le nom vient de l’anglais “part-time job” et il désigne plus spécifiquement les emplois pour les femmes au foyer ou les retraités qui veulent garder une activité en dehors de la maison. Les horaires de ce type de travail sont relativement réduits : ils commencent en milieu de matinée et finissent en milieu d'après-midi pour que les mères puissent amener et reprendre leurs enfants à l’école.
Là aussi il existe des postes variés qui permettent à la fois de socialiser et de gagner un peu d’argent. Si vous voyagez au Japon, vous verrez effectivement de nombreuses personnes âgées encore actives.
Kojin jigyo, le statut pour les freelances
Contrairement à la France où les démarches pour créer sa propre entreprise sont assez lourdes, le statut d'indépendant s’obtient très facilement au Japon : il suffit d’aller s’inscrire au bureau des taxes de son quartier. Une fois par an, il faudra remplir une déclaration de taxe et payer ses impôts en conséquence. La seule restriction est de ne pas avoir d’employés, le statut kojin jigyo ne s’applique qu’à un individu. Étant donné la facilité des démarches et la liberté d'action, les freelances sous ce statut sont souvent considérés comme peu sérieux et décrocher des mandats n’est pas une mince affaire.
Furita, quand la jeunesse ne voue pas sa vie au travail
Le terme est apparu en 1987 pour désigner les étudiants qui ne rentraient pas immédiatement dans une entreprise après leurs études. Cette attitude qui devient de plus en plus courante tranchait alors radicalement avec le mode de vie de l’époque. Furita est la contraction de “free” et “arbeiter” et désigne donc ceux qui préfèrent leur temps libre au travail.
Les entreprises ont ainsi certains postes en peu en marge qu’elles pourvoient quand elles en ont besoin. Les furita ne bénéficient pas des avantages sociaux d’un employé à plein temps, mais en contrepartie, ils ont plus de liberté.
Les Japonais classent ces travailleurs en 3 catégories :
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les indécis, ceux qui veulent être sûrs de s’engager dans la bonne entreprise et se laissent un temps de réflexion
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les rêveurs, ceux qui ont un rêve de carrière, souvent artistique, et travail comme furita en attendant de percer
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les sans alternatives, ceux qui ne sont pas assez qualifiés pour espérer un meilleur poste et se contentent donc de ces petits boulots
Le problème des furita, c’est que les salaires associés à ce genre d’emploi sont très bas. Il devient alors difficile de se payer un logement et par extension de fonder sa propre famille. Ces travailleurs sont donc généralement mal vus au Japon.
Il existe aussi quelques petits jobs qui sont très bien payés, mais ils jouent dangereusement avec la légalité. Ainsi, certaines entreprises de déménagement paient généreusement des employés pour intervenir la nuit. Il s’agit en fait de yonige-ya, c'est-à-dire des compagnies spécialisées dans l’aide à la disparition. Les clients doivent souvent de grosses sommes d’argent et décident de fuir le plus discrètement possible pour ne jamais avoir à rembourser leurs dettes. Sur le même principe, certaines livraisons peuvent être généreusement rémunérées, mais mieux vaut ne pas savoir ce qu’on transporte ni se faire arrêter. Ces petits jobs attirent pourtant les furita sans alternatives qui y voient un bon moyen d’augmenter leurs revenus.
L’importance du travail au Japon est donc doucement en train d’évoluer, mais les travailleurs à temps partiel sont encore majoritairement mal considérés s’ils ne sont pas étudiants ou femmes au foyer.