Pluie sur Zanzibar
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Pluie sur Zanzibar
Attendre c'est aller au bout du monde.
Attendre c'est une plage de sable fin d'où l'on contemple l'horizon en se demandant pourquoi l'on est venu jusqu'ici si ce n'est cette sensation au plus profond de nos entrailles que cet endroit nous a appelé quoiqu'il en soit.
Attendre c'est la profondeur de la contemplation des autres à travers soi. C'est l'instant de l'interrogation. C'est se lier d'amitié avec l'espérance. De celle que l'on porte derrière une baie fumée dans tous les aéroports, sur tous les bétons trop gris des quais de gare, au contact des froides chaises en plastique de chaque hôpital.
De ce sable fin, à ces sols et matériaux trop glacés, il n'y a qu'un point commun au coeur. Sentir battre la vie, la survie.
Attendre s'est déjà se donner dans l'instant d'après. S'abandonner sur le clapotis des vagues. Parfois acceuillir les larmes qui montent jusqu'à nous comme pour ne pas nous laisser seul. Elles ont la décense de rester tout au bord, la tendresse de nous réchauffer, la délicatesse d'être discrètes.
Attendre c'est toujours une mémoire qui revient comme un vent de sud. Nous en avons tous un. Ce souffle, cet endroit, qui à un moment ou un autre nous a bercé, ancré.
Alors l'on plonge dans cette eau venue de nulle part sous la pluie. Le ciel est gris mais l'on sait que cela changera et que c'est ici, pour nous au monde, le plus bel endroit.