La passion d'écriture
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La passion d'écriture
Mes parents devaient déposer mon frère en pension. Je prenais avec moi, un crayon et un petit carnet. Mon idée était d'écrire une histoire. J'avais neuf ans. Puis, je me lançais à écrire pendant le trajet. J'ai utilisé les mêmes personnages durant plusieurs histoires. J'ai grandi en même temps que mon écriture. C'était mon plaisir, je ne savais pas où cette écriture m'en emmenait. J'écrivais des histoires d'amour, j'avais toujours une idée d'histoire et pourtant, mon écriture était loin d'être parfaite. Je devais écrire des incohérences, j'exprimais à ma façon comme cela venait. J'oubliais des mots, je suivais difficilement mon écrit. L'écriture était mon moyen d'expression, pour sortir les mots que je ne parvenais pas à les sortir oralement. Tout restait à l'intérieur de moi, mes souffrances, mes douleurs, mes chagrins. J'écrivais quelquefois sur un journal intime. Puis, à l'adolescence, ma souffrance était trop grande, trop pénible. J'avais 15 ans, je crois, j'écris une histoire triste pour avouer tout mon chagrin après un deuil. Je l'avais offerte à mon père. Il s'était assis dans le canapé pour la lire. Il découvrit ce que j'avais sur le cœur, cette douleur que je portais en moi. J'avais mis ma mère et une sœur proche, mais sans lui. L'histoire d'une jeune fille qui ne supportait pas d'avoir perdu un voisin, avec qui elle avait de l'affection, je parlais même d'envie de suicide et une chienne qui me redonnait goût à la vie. J'ai une larme coulée sur le visage de mon père. Il ne m'en parla pas de mon histoire, mais il était bouleversé. Il s'est peut-être rendu compte qu'il était absent à mes yeux. Il était si distant avec ses enfants, il ne communiquait pas beaucoup. Ce jour-là a été un bouleversement pour nous deux. Il a commencé à me parler un peu, pour me montrer qu'il était là. Je me sentis soulagée d'avoir écrit tout cela. L'écriture m'avait aidée à sortir du mutisme d'un silence insupportable. J'ai progressé petit à petit, cela m'a aidée à mieux m'exprimer. L'écriture est mon moyen d'évasion, je suis plongée dans ce monde et c'est là où je me sens le mieux. J'oublie la réalité, je vis dans mon histoire et je n'ai plus envie d'en sortir. C'est mon échappatoire, elle est ma bouée de sauvetage, ma confidente. Elle m'a vue verser des larmes, mais c'est mon amie. Elle m'a permis de me sauver, de tenir et éviter de m'écrouler. Je la remercie de sa fidélité depuis trente-neuf ans. Je ne peux pas vivre sans elle, car elle m'a fait grandir et m'épanouir.
Elodie Furtak il y a 2 ans
Texte très touchant et profond
Margot Eden il y a 2 ans
Merci
Margot Eden il y a 2 ans
oui, c'est la meilleure psychologue l'écriture, car tout ce que j'écris, je serais incapable de le dire à une psychologue en face.
Chris Falcoz il y a 2 ans
L'écriture comme exutoire, je connais.
Bravo à toi d'avoir osé offrir cette histoire à ton père, je suis heureuse que cela ait aidé à l'époque et continue de t'aider actuellement. 💜