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A la Moldue - Chapitre 5 : Retour en fanfare

A la Moldue - Chapitre 5 : Retour en fanfare

Publié le 9 nov. 2020 Mis à jour le 9 nov. 2020 Culture
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A la Moldue - Chapitre 5 : Retour en fanfare

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Albus Dumbledore regardait d'un œil surpris la jeune femme assise en face de lui qui semblait trouver la situation amusante. Le vieil homme lança un regard perçant à son Maître des Potions qui, lui, se délectait de la situation. Qu'avait-il cru ce vieux fou ? Que « Miss Smith » avalerait une idée aussi stupide ? Sur ce point, il était était rassuré : elle prenait la nouvelle lubie du Directeur de la même manière que lui. Lorsque son rire se tarit, Jane toussota et réajusta le col de sa robe avant de demander, d'une voix encore enjouée :

« Blague à part, qu'est-ce que je fais ici ? »

Dumbledore haussa les sourcils avant de s'éclaircir la voix :

« Exactement ce que je viens de dire, Miss. Nous vous gardons à Poudlard pour renforcer ses défenses…, et pour assurer les cours d'Étude des Moldus. »

Et Jane ne put s'empêcher d'éclater à nouveau d'un rire qui en devenait hystérique.

« Ah ! Monsieur le Directeur, c'est un cliché du plus mauvais goût. Je – Han – Je ne peux imaginer un seul instant que vous puissiez être sérieux ! »

Albus lança une nouvelle œillade implorante en direction de Snape, qui, très magnanime, se pencha en direction de sa future collègue d'un air conspirateur :

« Miss Smith. Cessez de crachoter comme une adolescente, et regardez un moment notre aimable et estimé Directeur. Vous voyez ? Là. Dans ses yeux. Vous voyez cet éclat qui lui donne l'air de « pétiller de malice » ? Bien. Apprenez que cela signifie que non seulement il est on ne peut plus sérieux, mais également qu'il sait pertinemment que l'idée ne risque pas de vous plaire. Bien. Maintenant, souffrez que cela veuille dire de surcroît, que vous n'avez pas le choix. »

Severus termina sa tirade en adressant un regard mauvais à son supérieur. Jane plissa des yeux pour vérifier les dires de son collègue, et pinça les lèvres. Un long et inconfortable silence s'installa entre les trois protagonistes. Jane se redressa quelque peu sur sa chaise, et c'est d'une voix faible qu'elle osa :

« Vous vous rendez compte que c'est une grosse responsabilité ?

— Je m'en rends bien compte, Miss.

— Que je n'ai aucune compétence… ?

— Je ne dirais pas cela : vous en connaissez un rayon sur les Moldus.

— Admettons. Mais comment légitimer mon autorité, vous croyez que les Serpentards, et probablement les autres, à bien y réfléchir, vont accepter que je leur enseigne quoi que ce soit ?

— C'est précisément pour cette raison que Severus est présent : vous allez devoir vous faire passer pour une sorcière, et il vous y aidera. »

Jane se leva d'un bond et se mit à tourner en rond, précisément de la même façon que Snape, un instant auparavant. Les deux hommes la regardèrent faire en silence. La jeune femme semblait réfléchir à vive allure, et elle pâlissait à vue d'œil. Tournant toujours dans la pièce, elle poursuivit néanmoins la discussion :

« Ce n'était pas prévu ça, si ? demanda-t-elle d'une voix mal assurée.

— Non, il est vrai, répondit alors le vieil homme. Mais notre ancien enseignant a décidé de donner sa démission.

— Comme ça, l'air de rien, en pleines vacances, peut-être… ?

— Vous n'avez aucune crainte à avoir.

— De toute évidence, si. Pourquoi est-elle partie ?

— Cela n'a rien à voir avec vous, Miss.

— Ça, je m'en doute, répliqua Jane avec verve, en s'arrêtant de tourner un instant pour pointer un index accusateur en direction d'Albus. Mais vous allez quand même m'expliquer clairement pourquoi.

— Vous pouvez me faire confiance, Jane, souffla Dumbledore en usant pour la première fois du prénom de la jeune femme.

— Et vous, vous pouvez me faire confiance, Albus. » Répliqua-t-elle du tac-au-tac en flairant la tentative.

Severus croisa les doigts sous son menton, son regard allant et venant de l'un à l'autre. Il ne voulait pas perdre une miette de l'échange croustillant qui égayait sa journée. La jeune femme manquait cruellement de respect, ça, chaque fibre d'enseignant autoritaire chez lui en frémissait, mais ses questions étaient légitimes. Il oscillait entre l'envie irrésistible de lui lancer à nouveau le sort de Bloclangue, et l'envie de l'appuyer pour réclamer davantage de précisions. L'homme était particulièrement curieux de savoir pourquoi le Directeur tenait tant à ce qu'elle enseigne cette matière. Tandis que les deux autres se jaugeaient du regard, tentant de faire plier l'adversaire, Severus opta pour la troisième solution : observer et attendre.

Albus céda une nouvelle fois, se disant qu'il était décidément trop vieux pour ce genre de joutes :

« Je suppose que Severus ne vous a pas seulement confié l'Histoire de Poudlard. Il a bien dû vous donner à lire Grandeur et décadence de la Magie Noire… ?

— Oui, évidemment, répondit l'interrogée, évasive.

— Je suppose également que vous avez lu ces livres, Miss ? demanda le Directeur d'une voix autoritaire.

— Oui, évidemment !

— Alors vous savez probablement contre quoi – ou plutôt, contre qui nous nous battons ?

— Oui, oui… Un certain « Vous savez qui ». Même si je ne sais pas qui, justement. Je l'ai noté dans mes questions à poser à Severus, mais…

— Son nom est Voldemort. Coupa le vieil homme. »

Snape réprima un frisson. Il détestait que l'on prononce le nom de son « Maître ». C'était pour lui comme le rappel de sa servitude, et invariablement, sa marque le picotait furieusement. Comme si elle ronronnait de plaisir et de colère mêlés à l'évocation du nom du mage noir. Jane, elle, se contenta de pincer les lèvres en faisant la moue.

« Vous l’aviez évoqué chez moi… Pas étonnant que personne n'écrive un nom aussi ridicule, finit-elle par dire.

— Nous nous passerons de vos commentaires stupides, Miss Smith ! explosa soudainement Snape. Vous ne soupçonnez pas quel genre d'atrocités cet être est capable de commettre !

— C'est peut-être le « grand méchant pas beau de l'histoire », mais son nom n'en est pas moins ridicule ! Pourquoi refuser de le dire ou même de l'écrire ? » Demanda-t-elle avec dédain.

Elle regretta aussitôt ses paroles. L'ancien Mangemort se releva rapidement et plaqua la jeune femme avec violence contre l'une des bibliothèques de la pièce. Dumbledore se tendit, hésitant, mais il resta assis, alerte. L'homme en noir posa sa main droite sur la gorge de Jane, exerçant une légère pression sur sa trachée tandis que son autre main, tenant fermement sa baguette, laissait s'enfoncer doucement le petit bout de bois dans le flanc de la Moldue. Jane ouvrit de grands yeux, choquée et prise d'une peur viscérale. Si à sa première rencontre elle avait pris Snape pour un repris de justice, désormais, elle était persuadée qu'elle avait en face d'elle un homme capable de tuer de sang-froid. Tremblante, elle attrapa son poignet pour tenter de lui faire desserrer sa prise, mais ne réussit qu'à obtenir l'effet inverse.

« Son nom est prohibé parce qu'il est synonyme de douleur, de mort, et de désespoir. Commença le Maître des Potions d'une voix dangereusement basse. Vous vous gaussez d'un homme qui n'hésiterait pas une seconde en vous voyant. Vous, plus que n'importe lequel de ses ennemis, vous seriez une proie de choix. Il vous briserait comme on brise une poupée de chiffon. Il vous ferait souffrir lentement, comme un enfant peut aimer arracher les ailes des mouches. Il vous saignerait, jusqu'à ce que votre sang impur ait totalement quitté votre petite tête de linotte. Et, lorsque vous ne serez qu'un corps désarticulé et un esprit vidé, lorsque tout espoir vous aura quitté, là, et seulement là, Miss Smith, il vous accorderait le soulagement d'une exécution sommaire !

— Cela suffit ! Je pense qu’elle a compris, Severus, asseyez-vous ! ». Intervint alors le Directeur d'une voix forte.

Snape obtempéra, non sans jeter un dernier regard à la jeune femme, qui se laissa glisser lentement le long de la bibliothèque. Le Maître des Potions reprit sa place, et fixa résolument son regard sur la tasse de thé posée sur le bureau directorial. Jane garda le silence, tentant de retrouver son souffle et la maîtrise de ses membres engourdis par la terreur qu'elle venait de ressentir. Albus jeta sur les deux un regard attristé. Tous deux étaient dans le vrai et tous deux se devaient d'avoir conscience de cette réalité.

Une drôle d'horloge tinta doucement, annonçant l'heure du déjeuner et sortant les trois adultes de leur torpeur. Dumbledore se leva, lissa sa robe, et, après s'être éclairci la voix, proposa :

« Et si nous allions manger avant de reprendre… ? »

Severus ne se fit pas prier et sortit en trombe du bureau, laissant Jane et le Directeur seuls. Celui-ci lui offrit une main parcheminée pour l'aider à se relever, et un sourire compatissant.

« Je suis désolée. Murmura-t-elle faiblement.

— Oh, non, Miss, ne le soyez pas. Il ne faut pas craindre un nom. Vous aimez le lapin au miel ? » Demanda-t-il joyeusement, sous le regard éberlué de la jeune femme.

Séparateur A la Moldue Fanfiction Harry Potter Camille Gillet

Severus ouvrit la porte de son petit salon, qui alla s'écraser avec fracas contre le mur. La bibliothèque adjacente à sa cheminée trembla, faisant vaciller un livre. L'homme agrippa la poignée avec fureur et fit valser la porte dans l'autre sens, qui claqua dans un vacarme plus assourdissant encore. Le livre tomba au sol dans un bruit mat. Snape lança au pauvre ouvrage un regard meurtrier, comme s'il était responsable de sa colère, et donna un coup de pied furieux dans son sofa qui craqua de protestation. L'homme posa ses deux poings sur le cadre en bois du meuble, fermant résolument les yeux, et tentant de maîtriser sa colère.

Son sang bouillonnait, vibrant douloureusement sur ses tempes. La marque le brûlait avec force, le démangeant vivement. Severus lâcha un soupir à fendre l'âme, mêlé d'une légère plainte coincée dans sa gorge. Il avait mal, il avait peur, il était épuisé ; et la guerre ne faisait que commencer.

Il tenta de reprendre le contrôle sur lui-même, commençant par respirer lentement, de plus en plus profondément. Ses épaules se détendirent avec raideur, et son cœur cessa de lui marteler la poitrine avec autant de force. Il se redressa, passa une main tremblante sur son visage, et jeta un œil au bar imposant qui se dressait dans un coin de la pièce. Son ventre gargouilla faiblement, mais Severus n'y prêta aucune attention et se servit, à midi et quart, un double Whisky Pur Feu. Il se laissa choir sur le meuble qu'il venait de malmener et sirota lentement le liquide alcoolisé. À mesure que la chaleur se répandait dans ses veines, l'homme sentit ses muscles se décontracter lentement. Ce ne fut que lorsqu'il cessa de ruminer la discussion, qu'on vint à frapper doucement à la porte.

Cela ne ressemblait nullement aux coups que pouvait porter le Directeur. Cela ne ressemblait pas davantage à ceux de Minerva, qui en tous les cas, était à mille lieues de là. Hagrid était absent, et ne venait jamais dans ses appartements ; quant à Pomfresh, elle passait l'été à Sainte-Mangouste, comme de coutume. Il ne restait plus qu'un nom sur sa liste, et ce n'était pas celui qu'il aurait aimé voir gagner le pari. Severus soupira, mais opta pour le silence comme seule réponse. Il fit donc mine de ne rien avoir entendu et continua de boire son verre. Mais, on frappa une nouvelle fois à la porte, et c'est passablement énervé que Severus se releva pour aller ouvrir. Il ne laissa qu'un faible entrebâillement, suffisant pour laisser apparaître la figure blême, mais déterminée, de Jane Smith. Elle eut un mouvement de recul lorsque ses yeux croisèrent ceux du Professeur, mais elle demeura pourtant à sa porte, mâchouillant l'intérieur de sa lèvre. Ce réflexe acheva d'agacer profondément Snape qui sentit sa migraine revenir avec empressement.

« Que voulez-vous ? lui demanda-t-il à brûle-pourpoint.

— Je voudrais que l'on parle de ce qu'il s'est passé, répondit-elle d'une voix hésitante.

— Je n'ai rien de plus à ajouter. Si vous avez des questions, allez donc les poser à quelqu'un que ça intéresse !

— Severus, je crois qu'il est important qu'on en parle. Nous nous sommes…

— C'est Professeur Snape, Miss, cracha-t-il venimeux.

— Professeur, concéda Jane, j'ai bien compris ce que vous avez essayé de me dire, et…

— Vous ne comprenez rien du tout, petite sotte, la coupa-t-il. Vous croyez tout comprendre, pouvoir disposer de chacun de nous, sous prétexte que vous avez une maigre importance dans une guerre dont vous ne mesurez nullement les tenants et aboutissants !

— Écoutez, je…

— Non. Vous, écoutez bien : il n'est pas question ici de lapins qui sortent d'un chapeau ni de vieux sorcier méchant au nez crochu. Il n'est pas question de vous garder dans Poudlard en nous pliant à vos volontés les plus loufoques. Je vous ai dit que votre vie serait en danger, elle l'est, Miss Smith. Vous risquez votre vie à chaque fois que vous démontrez que vous n'avez rien à faire dans notre monde. Le Directeur souhaite que je vous éduque ? Soit. Je vais vous dresser, Jane Smith. »

Severus ouvrit davantage la porte pour se saisir du menton de la jeune femme dans une poigne ferme. Jane perdit le peu de couleurs qu'il lui restait, elle tressaillit, mais s'obligea à ne pas reculer de peur. L'homme poursuivit de sa voix doucereuse, son nez proéminent contre le sien :

« Je vais vous dresser, comme l'on dresse un animal à faire des tours. Et des tours, vous en ferez. On vous prendra volontiers pour une sorcière passable ayant décidé d'enseigner une matière sans importance. Vous serez des nôtres aux yeux de tous, vous avez ma parole. Mais, en aucune façon je ne tolérerai à nouveau que vous ouvriez la bouche de manière aussi irréfléchie. En aucune façon je n'accepterai que vous manquiez de respect à qui que ce soit. Et je vous déconseille vivement d'essayer avec moi. Votre candeur calculée fait peut-être fondre le vieux cœur du Directeur, mais cette attitude infantile ne vous offrira rien de ma part. J'ai en horreur les enfants gâtés, et je n'attends rien de moins de vous que la soumission la plus complète. Tenez-le-vous pour dit ! » Termina-t-il en poussant sèchement le visage de la jeune femme sur le côté.

Jane recula, comme s'il l'avait giflée. Snape s'apprêta à refermer la porte sur elle, lorsqu'une main vint la retenir. Il passa à nouveau la tête pour aviser la Moldue qui le fixait avec un mélange de peur et de colère dans les yeux :

« Je prends acte, Professeur Snape, et vous assure de ma soumission la plus complète, tant que cela ne dépassera pas un certain point… Par ailleurs, je vous interdis de m’insulter à nouveau ! osa-t-elle.

— Vous n'avez pas le luxe de m'interdire quoi que ce soit. Maintenant, foutez le camp. » Répondit Severus en détachant une à une les syllabes.

Avant même qu'elle ne puisse répondre, il lui claqua la porte au nez, et la verrouilla d'un sort. Il retourna sur le sofa, et finit d'une traite son verre en grimaçant. « Foutue Gryffondor ! » Pensa-t-il.

Séparateur A la Moldue Fanfiction Harry Potter Camille Gillet

Queudver se tortillait sur le sol en gargouillant de douleur. La baguette pointée résolument vers lui, Voldemort le regardait souffrir sans même éprouver une once de satisfaction. Il haïssait profondément le petit homme, il vomissait chacune de ses manières, frémissait de dégoût chaque fois qu'il l'appelait « Maître ». Et pourtant, il ne parvenait plus à tirer le moindre plaisir à le torturer. Nagini siffla furieusement, dardant de sa langue fourchue l'air chargé de magie. Elle semblait prête à dévorer l'Animagus, si cela pouvait apaiser le Seigneur Noir. Pourtant, malgré toute sa haine, Lord Voldemort releva la baguette, et congédia son serviteur tremblant sans lui accorder un regard.

L'homme s'enfuit, traînant son corps endolori, et referma la porte silencieusement, laissant le mage et son serpent seuls. Il n'avait pourtant pas fait exprès de faire tomber la bûche au sol. Mais ce simple bruit avait suffi à faire exploser la fureur de son Maître. Celui-ci réclamait continuellement du bois pour son feu, se plaignant sans cesse de la froideur des lieux, bien que les températures fussent incroyablement élevées. Et Queudver peinait à les faire augmenter, trouvant de moins en moins de combustibles dans la cave autrefois entretenue par le vieux Moldu jardinier. Par ailleurs, il s'inquiétait de plus en plus de l'état de santé mentale de son Maître : cela faisait maintenant plus de trois semaines qu'il était revenu, et, en dehors de cette fameuse nuit dans le cimetière, Voldemort n'avait pas une seule fois appelé ses fidèles. Il n'avait absolument rien fait ! Aucune réunion, aucun plan, aucune attaque. Il se contentait de rester prostré dans son gigantesque fauteuil, avec son horrible serpent, devant le feu, frissonnant en permanence et ruminant il ne savait quel mantra.

Car Queudver entendait le mage noir réciter des bribes de la prophétie. Il avait beau ignorer de quoi il était question, et le grand sorcier ignorait lui-même qu'il la marmonnait inconsciemment, Queudver voyait bien que Voldemort était tourmenté, son esprit entièrement tourné vers une obsession : Harry Potter. En pensant au fils de son ancien ami, l'Animagus sentit sa main argentée le démanger. Il lui arrivait fréquemment de se sentir mal à l'évocation de sa traîtrise, plus encore depuis que Harry l'avait épargné. Mais, lorsqu'il voyait son Maître, reclus, devenant totalement psychotique, Queudver ne désirait alors rien d'autre que de serrer ses doigts d'argent sur le cou gracile du garçon. Ses pensées furent interrompues par le sifflement caractéristique d'une conversation en Fourchelangue. Le rat frémit, et s'éloigna davantage de la pièce en claudiquant.

Nagini glissa sur le sol en ondulant, ses écailles luisantes à la lumière du brasier. Elle supportait difficilement la chaleur étouffante, même pour un animal à sang froid. Et, bien qu'elle partageât une intimité exceptionnelle avec lui, le serpent géant ne pouvait s'empêcher d'être également inquiet.

« Nagini, ma belle, siffla lentement Voldemort, comme si chaque mot lui coûtait. Nagini… Que ne donnerai-je pas pour l'avoir ici, sous ma baguette ! »

Comprenant de qui le mage noir parlait, le serpent s'approcha, sans pour autant toucher son Maître qui se plaignait de la froideur de ses écailles. Il posa ta tête plate sur l'accoudoir du fauteuil et fixa ses grands yeux vitreux sur la face lunaire du sorcier.

« Capturer… Torturer… Tuer… Un simple garçon.

— Non ! cracha le Fourchelangue en frissonnant. Pas avant d'avoir compris pourquoi !

Chance insolente, répondit l'immense serpent, aussi sibyllin qu'à son accoutumée.

— Hélas, mon amie… C'est ce que je croyais, moi aussi, avant notre dernière rencontre…

Plus puissant… ? Un garçonnet.

— Non, pas plus puissant, répondit Voldemort d'un air songeur. Non… Ni chanceux.

Plus rapide… ?

— C'est un balourd qui ne connaît qu'un seul sort ! éructa le sorcier, dédaigneux.

Protégé… Destiné… offrit alors le serpent, sans trop y croire.

— Mais sa protection coule dans mes veines ! cria de rage Voldemort en se levant soudainement. Il ne peut plus me résister ! Quant à la destinée, tu parles de quoi ? De mots prononcés par une vieille folle incapable ?!

Des bribes… » Conclut le serpent en bâillant paresseusement.

Voldemort se raidit immédiatement, abaissant sa tête chauve et plongeant son regard écarlate dans l'or de son animal.

« Qu'as-tu dit ? demanda-t-il en se penchant avidement.

Des bribes, répéta alors Nagini en mouvant son corps dans ce qui semblait être l'équivalent d'un haussement d'épaules.

— Oui… Oui… OUI ! marmonna le sorcier en s'animant soudain pour la première fois. Oui, mon amie ! Des bribes ! Des bribes incomplètes ! lança-t-il triomphant. QUEUDVER ! » Voldemort l'appela d'une voix impérieuse, et l'Animagus accourra, craignant que sa torture ne reprît.

Pourtant, lorsqu'il ouvrit la porte du salon où se trouvait son Maître, il ne s'attendait pas à le trouver debout, dans une posture solide, la magie vibrant autour de lui comme au temps de sa gloire. Et, bien que l'être face à lui le terrifiât intensément, Pettigrow ne put s'empêcher de tomber à genoux, béat d'une admiration malsaine. Lord Voldemort venait de renaître.

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