Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Le secret de Bil LE BOCQUET

Le secret de Bil LE BOCQUET

Publié le 26 mai 2020 Mis à jour le 26 mai 2020 Culture
time 6 min
2
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 459 lectures
2
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 8 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Le secret de Bil LE BOCQUET

Mes pérégrinations quotidiennes commencent souvent par une traversée à pas lent, au jardin des Tuileries, situé au coeur de Paris, lorsque les premières lueurs du jour se font sentir et que quelques célébrants sont encore à genoux, à l'office de la Vierge.

C'est un endroit merveilleux pour rencontrer des personnages aux rituels bien prononcés. C'est ainsi, que j'ai surpris, l'autre matin, au cours d'une de mes promenades dans les allées, un homme en grande tenue qui ressemblait étrangement à Henri, (le numéro 3 du lot des rois) et qui jouait avec un drôle d'objet. Visiblement très occupé par son instrument, il n'a pas fait attention à un groupe de retraités qui enchainaient mouvements lents sur mouvements lents avec une lenteur telle et une concentration telle, que j'avais l'impression de plonger droit dans un film muet et au ralenti; les yeux écarquillés comme les bras et les jambes de l'homme de Vitruve. Un lavis sur papier annoté par le grand florentin Leonard da Vinci qui se trouve conservé aujourd'hui au cabinet des dessins et des estampes de la Gallerie dell'Accademia de Venise. Oh divines proportions du corps humain!

J'ai bien cru qu'ils souhaitaient éviter les abeilles dont les ruches bénéficient d'un emplacement exceptionnel sur les toits du pavillon Marsan du Musée des Arts Décoratifs, et face à ceux du Palais-Royal. Quel privilège que d'être une abeille, apidé libre comme l'air, voleter au dessus des nombreuses plantes mélifères du jardin et essaimer dans les troncs de quelques châtaigniers, pour ensuite venir butiner dans les ruches situées au dessus d'autres toits comme ceux de l'Opéra! Ensuite, les coquines suçoteuses se posent sur les sucres d'orges plantés dans les confiseries qui jouxtent le manège et sa grande roue. Les apiculteurs ayant sélectionné les plus mélomanes d'entre elles: des hybrides butineuses importées par cargots entiers des 4 coins du monde et surtout de Vendée. Elle seraient responsables de la disparition de la fameuse abeille noire. Peut être même que mes sportifs de haut niveau cherchaient simplement à capter l'énergie vibratoire de cette danse célèste. Avec tout cela, j'ai oublié de vous signaler un détail important, pas très loin de mon Henri, se trouvait un groupe d'enfants qui se demandaient si ils allaient jouer à la fossette, vous savez l'ancêtre du jeu de billes?

Alors, certains jours une peu plus érotiques que d'autres, lorsqu'on lève la tête on aperçoit encore dans le ciel la trace de la première ascension en ballon dont le gaz n'a pas encore totalement diffusé et qui est resté coller, on ne sait pas pourquoi à l'endroit même où étaient fabriquées des tuiles et bien avant l'arrivée de la grande italienne  en France: la grande Catherine de Médicis. Cette dernière mais cela ne change rien à l'aspect scientifique de mon propos, adorait jouer à cache-tampon qui est un jeu complètement oublié, c'est vrai. Il faut faire disparaître dans quelques malicieuses cachettes un mouchoir et ce n'est pas donné à tout le monde d'être si rusé! C'est pour cela qu'elle a aménagé ce jardin à la toscane et par pure toquade. Bien entendu, André le Nôtre, qui fait main basse sur toutes les broussailles et touffes de persil, a pris ensuite un malin plaisir à en effacer le dessin avec un yo-yo pendu à sa besace. Il laissera place à de belles perspectives qui donnent envie au gré du vent de parler affaires, incestes, corruptions et de toutes les autres choses qui ne seraient pas convenables d'être dite à haute voix dans une église lumineuse, et selon les termes de Charles Perrault, qui adore parler haut et fort, la boule complètement à zéro, dans les banquets farfelus de l'Elysée. Sur les tables en juillet, les invités font leur miel dans les grosses alvéoles de la médisance, activité sportive, ludique et universelle fort prisée par l'humanité toute entière. Les chercheurs ont retrouvé les bribes de ce gaz, sur les cires de la reine des abeilles. Maya aime expédier illico presto par sa garde piquante interposée, les convives mal fagotés chez Sieur Montgolfier, fournisseur de cravates  en été.

A deux gouttes d'eau de mon bassin d'observation, j'ai eu loisir de constater que le bel Henri tentait désespérement d'enfiler une boule d'ivoire sur une tige incrustée d'or et d'argent et cela le rendait visiblement furieux ou excité comme une mouche dans du lait. En dépit, d'une certaine adresse à tournoyer sur lui-même comme un derviche tourneur, il n'arrivait pas à coincer le truc dans le bidule. Cela le chagrinait car c'était l'entrée de l'Orangerie transformée en salle du jeu de Paume, puis en musée qui lui serait à jamais refusé. D'ailleurs, après les paillardises arrosées d'antiquités grivoises du Moyen-Age, il se souvenait qu'un grand écrivain de la Renaissance: Rabelais ne s'était jamais penché au dessus du parc de son adorable et babillant petit bébé prénommé Gargantua, pour ramasser une bille, cent fois lancée au loin et pour tenter d'en faire de jolis bouquets. Ainsi serait né le jeu de la bille à bouquet. Voici le commentaire du fameux Bil le Hardi, ou Bil le Boquet, un perroquet pékinois cinq étoiles luxe du palace d'à coté,  sise rue de Rivoli:

-" Moi je trouve ce jeu très bien, bien qu'il me donne le hoquet et qu'il déclenche ensuite l'hilarité des touristes fréquentant l'hôtel qui n'arrivent pas à jouer même sous les lumières tamisées de notre magnifique salon de thé. Les boules tombant systématiquement dans les seaux à champagne par cassure de la fine cordelette en coton. Il faut s'accrocher aux lustres pour faire rentrer le machin dans le trou! j'ai vu dans les salles d'embarquement des aéroports, votre bilboquet, par temps de grève se révèle fort utile et fait passer le temps, aux voyageurs impatients qui apprécient d'y jouer aussi le temps du vol. Cela redonne du goût à leurs voyages et permet éventuellement et si cela vous fait plaisir d'éborgner au passage, votre voisin de siège. Vous pouvez aussi faire tomber la boule dans le plateau-repas qui sont de toutes les manières, loin d'être savoureux. L'art délicieux de la séduction a permis à bon nombre de vos émules de rencontrer ainsi leur future épouse éclaboussée par tant d'impertinence. Ce qui ne les empêchera pas de se marier au Pays des Borgnes de l'oeil droit ou gauche, tout dépend de l'emplacement de votre réservation. Coté couloir ou coté hublot ?

L'histoire du destin qui se croisent et s'entrechoquent reste encore à écrire et vous qui n'avez de cesse que de faire travailler votre marchandise vous me suivez? Alors je vous dévoile la devise un peu folle gravée autour de la boule du bilboquet: " Prenez le temps de recommencer, seul l'échec permet d'avancer"

Alors, je propose en guise de conclusion qu'un marchand de couleurs crée un nouvel espace dédié aux petites et moyennes boules en monocoque seulement tandis que le secteur " à l'air libre " sera consacré aux grosses boules. Elle seront plus techniques pour résister au vent violent en provenance des tarmacs de macadam et goudron. Grâce à de nouveaux pontons en verre transparent, les voyageurs habitués et munis de leur carte d'embarquement se verront diriger vers cette Luxury Game Room, ainsi ils ne perdront plus la boule dans les dédales de ce labyrinthe géant. Entre les boule-versements climatiques, les réchauffements météorologiques, ils résisteront aux grandes menaces car dans cette salle sphérique, vous pourrez à loisir observer la biodiversité. Bon an mal an nous arriverons à nettoyer les océan, à renouveler les énergies des décollages et des atterrissages intempestifs. C'est notre charmante Greta Thunberg qui retrouvera le sourire devant tant de jolies initiatives dans sa chambre de Stockholm.

Jeanne Gabriel-Villeneuve

  

lecture 459 lectures
thumb 0 commentaire
2
réactions

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey