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Chapitre 10 - Un Pardon des Oiseaux extraordinaire à la Chapelle Saint-Jean

Chapitre 10 - Un Pardon des Oiseaux extraordinaire à la Chapelle Saint-Jean

Publié le 21 janv. 2025 Mis à jour le 21 janv. 2025 Aventure
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Chapitre 10 - Un Pardon des Oiseaux extraordinaire à la Chapelle Saint-Jean

Augustine regarda le bateau s’éloigner au soleil couchant, la pierre dans la main, et de loin, elle vit l’ombre de la vieille se transformer en une colombe, virevoltant dans le ciel. Y voyant de nouveau un signe, Augustine se mit alors à siffler aussi fort que son père le lui avait appris. En effet, quand le père Kervalle était en du haut d’un clocher, il devait siffler fort pour prévenir son compagnon de l’aider d’en bas à remonter les outils. Mettant ses deux doigts dans sa bouche, Augustine siffla du plus fort qu’elle put, ce qui alerta ses amis qui se retrouvèrent rapidement autour d’elle. Une fois tous réunis, Augustine leur partagea sa vision, leu donna leurs missions et chacun repartit aux quatre coins de la foire.

Au signal de trois sifflements retentissants, chaque enfant se rapprocha en cachette des cages et ouvrit les portes en même temps. Une nuée d’oiseaux s’éleva alors au ciel et les marchands et clients de la foire se mirent à attraper les petits chenapans avant qu’ils ne s’enfuient, afin de leur donner une bonne leçon. Mais les oiseaux se rassemblèrent au-dessus de leurs têtes et se mirent à voler en cercle autour du clocher. La foule resta stoïque, hypnotisée par le ballet des oiseaux qui se mirent à voler de plus en plus rapidement. Tant et si bien qu’un ouragan se forma, juste au-dessus de la chapelle, ce qui fit voler les portes de chapelle, exploser les vitraux et fit s’envoler toutes traces de maladies dans le Ciel. Petit à petit, les oiseaux ralentirent le rythme, l’ouragan disparut et tous s’envolèrent, en pointe, vers l’ouest.

Comme par miracle, nul n’avait été blessé. Chacun resta coi quelques instants après ce phénomène extraordinaire. Puis les hommes relâchèrent les enfants, qui, même s’ils avaient été bien sacripants, ils se rendaient compte qu’un miracle était arrivé.

Les femmes sortirent de la chapelle, portant les malades qui avaient déjà retrouvé un peu de vigueur. Les enfants, qui avaient eu la peur de leur vie, coururent vers leurs mères et tous se jetèrent dans les bras pour se réconforter. La mère d’Augustine, aveugle, le bâton de pèlerin à la main, attendait impatiente, près de la porte principale, que son enfant vienne se blottir dans ses bras. Prudemment, Augustine s’approcha de sa mère et mit un doigt sur ses lèvres, lui intimant ainsi de se taire. Elle sortit alors la pierre ronde que la vieille lui avait offerte et la passa minutieusement sur son visage. Elle dessina avec, son contour, suivant l’arête de son nez, caressant ses lèvres et remontant tout doucement sur ses paupières. Elle lui souffla alors :

- Mère, tu ne pouvais plus voir le Monde, tant la tristesse et le désespoir t’aveuglaient. Un Monde nouveau est là, sous nos yeux : Regarde !

Le voile de son regard se dissipa alors et la lumière fut. La mère d’Augustine revit sa fille, ses amis de toujours et ses ennemis d’hier et admira la colombe, s’envoler très haut dans le ciel.

La journée avait été longue et riche en émotions, mais nul ne souhaitait quitter la chapelle. Alors, avant que la nuit ne tombe, les enfants ramassèrent des fagots de paille, les hommes allèrent en forêt couper du bois et les femmes préparèrent le repas. Le plus âgé des Jean présents dans l’assemblée, fut désigné pour allumer le feu à la nuit tombée et le Tantad(1) commença, le feu de joie. Les La Gell et les Kervalle se mirent alors sur deux colonnes et en se donnant la main, sautant par deux, au-dessus les flammes, en signe de confiance. Puis, ce sont les enfants, des uns et des autres, que l’on s’envoyait au-dessus du feu, perpétuant ainsi la tradition pour les aider à bien grandir. Enfin, ils chantèrent et dansèrent de longues heures autour du feu. A la fin de la nuit, fatigués mais heureux, ils s’assirent tous en rond autour des flammes et écoutèrent la mère d’Augustine, réciter des invocations traditionnelles et des grâces auxquelles tous répondaient avec ferveur. A la fin de la litanie, Augustine se leva, suivie de tous, et ils firent trois fois le tour du feu en silence, frappant les braises avec l’herbe de la Saint-Jean… Augustine demanda alors à toute l’assemblée :

- Prenez des tisons pour votre kordennad(2) et mettez-les dans les puits et les fontaines : ils purifieront l’eau pour faire recouvrir la santé à tous… Prenez aussi chacun un sac de cendres que vous répandrez sur vos champs. La prochaine récolte sera abondante.

Tous suivirent ses directives et c’est ainsi que s’acheva, le premier feu de la Saint-Jean à Plougastel.


(1) Tantad : Feu de joie en breton

(2) Kordennad : Division de paroisse en breton


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