Nunael scrute l’évolution de l’humanité avec un intérêt teinté d’espoir et d’inquiétude. Autrefois de simples chasseurs en harmonie avec la nature, les humains se sont élevés en tant que bâtisseurs d’empire, érigeant des monuments vers le ciel en l’honneur de l’invisible et de l’éternel. Les pyramides d’Égypte, sépultures des pharaons aspirant à l’immortalité, et les cathédrales gothiques, avec leurs flèches défiant les cieux et leurs vitraux capturant la lumière divine, témoignent de leur quête de transcendance.

Leur soif de connaissance fascine Nunael. De la maîtrise du feu à la découverte de l’énergie atomique, l’humanité parcourt des abysses de compréhension. Cependant, cette même flamme qui réchauffe peut, dans l’ombre de la folie humaine, menacer de tout consumer. Comment peut-on façonner des merveilles artistiques et œuvrer tout à la fois à la destruction de son prochain pour de simples histoires de croyances ou de territoires ? Face à ces contradictions, Nunael prend conscience que la liberté accordée aux êtres humains ne peut les conduire à leur épanouissement total sans une aide extérieure. Leur nature sauvage et individualiste semble les pousser vers leur extinction, voire vers l’annihilation de la planète elle-même.

Comment les amener sur la route de la lumière ?

La réponse, elle la découvre dans le profond désir de l’humanité de croire en une présence bienveillante, en un au-delà peuplé d’êtres supérieurs. Les hommes sont conscients de leur instinct bestial contre lequel ils ne peuvent lutter et ils n'ont d'autre choix que de soumettre leur destin à une hypothétique force supérieure. C’est dans cette intuition universelle que gît le moyen de les diriger vers l’harmonie et leur seule chance d’évoluer. Nunael choisit d’intervenir de manière discrète, en influant sur leurs aspirations les plus profondes. Elle leur présente la possibilité d’une vie après la mort, où les âmes méritantes peuvent se rapprocher de sa propre essence divine.

En attendant d’établir un refuge pour les âmes, elle renvoie les plus méritantes sur Terre, leur offrant ainsi la possibilité de vivre de nouvelles vies et d’acquérir des connaissances et de la sagesse. Ces âmes anciennes, nourries par les réminiscences de civilisations éteintes, se transforment en guides pour les vivants, en éclaireurs dans la recherche de sens. Ainsi, la conviction en une existence après la mort se renforce parmi les êtres humains. Chaque société forge ses propres mythologies, religions et philosophies afin d’expliquer la présence et le rôle des âmes. L’idée de karma émerge, promouvant l’idée d’une justice transcendante, mais même cette conception se confronte aux inégalités et aux ambivalences de l’expérience humaine.

Confrontée à ces réalités, Nunael admet la nécessité de diriger de manière plus active les âmes vers leur prochaine étape d’évolution. Son rêve d’un monde guidé vers la lumière reste intact, mais le chemin est jonché d’obstacles, de doutes et d’espoirs. Les âmes, reflets de leurs vies terrestres, renferment en elles la clé d’une transformation profonde, d’un éveil vers une existence supérieure, guidée par l’amour, la sagesse et la quête d’une harmonie universelle.